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GUYON, Jeanne-Marie Bouvier de La Motte : sa vie et son oeuvre

Publié le 14/12/2018

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GUYON, Jeanne-Marie Bouvier de La Motte, connue sous le nom de Mme Guyon (1648-1717). Un des principaux documents écrits laissés par Mme Guyon étant son autobiographie : la Vie de Mme J.-M. Bouvier de La Motte Guyon écrite par elle-même, publiée à Cologne en 1720, nous savons que sa mère ne l’aimait pas, que sa belle-mère la persécutait odieusement, que sa servante l’espionnait, qu’elle perdit, par suite de la petite vérole, trois de ses cinq enfants et sa beauté. « Ma vie n’était qu’un tissu de maux », dit-elle. Indifférente à ces « croix », dont elle fait cependant un récit tout à fait hallucinant, elle se livrait avec acharnement aux pratiques d’une ingrate piété, lorsque son directeur, en lui disant : « Vous cherchez au-dehors ce que vous avez au-dedans », lui révéla les voies de l’intériorité mystique. Elle la pratiqua de telle sorte, par l’action, la parole et l’écriture, qu’elle bouleversa le paysage religieux de la fin du xviie siècle. Cette provinciale obscure, épouse, en 1664, puis veuve, en 1676, d’un riche notable de Montargis, connaît à partir de là une existence errante, d’abord en Savoie, où elle retrouve son confident et compagnon d’aventure spirituelle, le père La Combe, puis à Paris, où sa rencontre avec Fénelon la placera au centre de l’affaire du quiétisme.

« L'inspiration de M"'• Guy on s'exerça aussi dans le commentaire de l'Écriture.

On ne s'étonne pas de la voir méditer d'abord sur les textes les plus énigmatiques.

Le Cantique de Salomon, illferprété selon le sens mystique et la vraie représentation des états intérieurs est publié à Lyon en 1688.

Suivront des explications sur le Livre de Job, sur l'Apocalypse, le grand Commentaire sur le Nouveau Testament (1713), et sur l'Ancien Testament ( 1714-1715).

Les autorités ecclésiastiques réagiront par la persécution à cette spiritualité jugée suspecte.

Le jan­ séniste Nicole entreprendra une Réfutation des erreurs des quiétistes, mais le principal combat de Mm• Guyon sera celui qu'elle soutiendra intrépidement, à Meaux, en 1694, contre l'inquisition de Bossuet.

désigné pour examiner son orthodoxie.

Il ne réussira pas à la convain­ cre d'hérésie mais n'en condamnera pas moins ses livres et se lancera tout entier dans le combat contre cette « religion de Fénelon » dont Rousseau se dira l'adepte.

Mme Guyon connut sans faiblir diverses incarcéra­ tions, dans des couvents, à Vincennes, à la Bastille.

Le père La Combe.

quant à lu i, sombrera dans la folie.

L'ensemble impressionnant des écrits laissés par Mme Guyon (39 volumes, publiés posthumement par le théo­ logien protestant Pierre Poiret) offre à l'interprétation moderne des perspectives qui n'ont été que fort peu explorées.

BIBLIOGRAPHIE Si les œuvres de Mm• Guyon éditées de son viv an t connurent une gran de vogue et fu re n t comp lété es par une imposante édition posthume de tous ses écrits à Cologne, en 1720-1722.

elles n'ont plus été éditées depuis.

sinon sa correspondance avec Fénelon (M"" Guyon et Fénelon.

LA correspondance secrète.

Dervy, 1982) et sa Vie (Dervy, 1983).

Le cas de Mm• Guyon a suscité de nombreuses études d'ensemble ou de détail.

Citons Louis Guerrier : Mm' Guyo n, sa vie, ses doCfrines, son infl uen ce, thèse.

Orléans, 1881, Genève, Slatkine Reprints.

1971; Henri Dela­ croix : Études d'histoire et de psychologie du mysticisme, Paris.

Alcan, !908; Françoise Mallet-Joris : Jeanne Guyon, Paris .

Flammarion.

1978.. »

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