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Hector et Astyanax ne paraissent pas dans Andromaque. Quelle place tiennent-ils cependant dans l'action de la tragédie ?

Publié le 16/02/2012

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hector

Accorder à des absents, à des morts un rôle de premier plan dans une pièce de théâtre, n'est-ce point là une gageure? Si c'en est une, Corneille et Racine l'ont brillamment tenue. La Mort de Pompée est une tragédie faite avec un héros qui ne paraît point et dont la mémoire remplit toute la pièce. L'action procède de lui, et tout l'intérêt du drame vient de lui. Plus tard, dans Athalie, Racine placera au centre même de l'action Dieu, invisible et présent. Mais Andromaque est, à ce point de vue, l'exemple le plus curieux, puisque deux des personnages principaux : Hector, tue sous les murs de Troie, et Astyanax, son fils, prisonnier dans le palais de Pyrrhus, restent loin de nos yeux....

hector

« exagere l'importance de la survivance d'Astyanax.

Cependant Racine met en relief les deux heros absents. Ne vous souvient-il plus, Seigneur, quel fut Hector? Nos peupies affaiblis s'en souviennent encore.

Son nom seul fait fremir nos veuves et nos flutes; Et dans toute la Grece it n'est point de families Qui ne demandent cornpte a ce malheureux fils D'un pere ou d'un epoux qu'Hector leur a ravis. Quel guerrier c'etait la! Nous le voyons, une torche a la main, poursui- vant les vaisseaux ennemis jusque dans leurs ports.

Nous avons desormais de cet absent la plus haute, la plus vivante idee.

Pyrrhus, a son tour, encore s'en soucie assez peu, va nous apitoyer sur le sort de l'innocent.

Tout ce qui reste de Troie, c'est Un enfant dans les fers! - Que malgre la pitie dont je me seas saisir Dans le sang d'un enfant je me batgne a loisir?... Dans sa replique, Oreste attribue encore au pere et a l'enfant la premiere place.

C'est eux, a Pen croire -- et non l'amour d'Hermione - qui motivent sa demarche : Ce n'est pas les Trogens, c'est Hector qu'on Oui, les Grecs sur le fils persecuterent le pere. Andromaque parait devant son maitre.

Ses premiers mots sont pour les les deux invisibles : Je passais jusqu'aux lieux oit l'on garde mon fils Puisqu'une foes le jour vous souffrez que je vole Le seul bien qui me reste et d'Hector et de Troie. ...Je ne Val, point encore embrasse d'aujourd'hui... Pyrrhus, de son cote, evoque le roi defunt Leur !mine pour Hector n'est pas encore eteinte. La mere cherche a I'attendrir sur son fils : Un enfant malheureux qui ne salt pas encore Que Pyrrhus est son maitre et qu'il est fils d'Heetor. Pour sauver ce prisonnier, le maitre de l'Epire est pret a tout : ...Dussent-ils encore, en repassant les eaux, Demander votre fits avec mille vaisseaux, Je ne balance point, je vole a son secours : Je defendrai sa vie aux depens de mes fours... Personnage important, en verite, ce petit Astyanax, pour que 'tier Pyrrhus aille jusque-la! C'est aime la mere.

Celle-ci voudrait n'eveiller que la pale du vainqueur.

Elle evince ses propositions et s'efforce de l'amener son point de vue.

Il ne s'agit, dit-elle, que de Sauver des malheureux, rendre un fits sa mere; et cela sans des conditions indignes du ills d'Achille.

Pyrrhus ne se rend pas.

Il s'offre a servir de .pere cet s enfant malheu- reux >>, et meme lui rendre sa couronne, mars it maintient la condition inacceptable.

La mere, l'epouse ne se laisse point eblouir; pour unique faveur elle sollicite un lointain exil, off elle puisse Alter cacher son fils et pleurer son epoux. Toujours eux! Le roi menace : Le fits me repondra du mepris de la mere. Andromaque l'en rernercie presque.

Au moins la mort reunira ceux qu'elle a separes! Et le monarque amoureux, en quittant la mere eploree lui laisse cet adieu plein de menaces : Madame, en l'embrassant, songez a le sauver. Hermione aussi s'est preoccupee de l'enfant.

Sans pitie, eornme toutes les passionnees, c'est elle qui a souleve les Grecs : J'ai déjà sur le fits attire leur colere.

exagère l'importance de la survivance d'Astyanax. Cependant Racine met en relief les deux héros absents.

'..Ne vous somimt-il plus, Seigneur, quel fut Hector? Nos peuples affaiblis s'en souviennent encore.

Son nom seul fait frémir nos veuves et nos filles; Et dans toute la Grèce il n'est point de familles Qui ne demandent compte à ce malheureux fils D'un père ou d'un époux qu'Hector leur a ravis.

Quel guerrier c'était là! Nous le voyons, une torche à la main, poursui­ vant les vaisseaux ennemis jusque dans leurs ports.

Nous avons désormais de cet absent la plus haute, la plus vivante idée.

Pyrrhus, à son tour, encore qu'il s'en soucie assez peu, va nous apitoyer sur le sort de l'innocent.

Tout ce qui reste de Troie, c'est Un enfant dans les fers! — Que malgré la pitié dont je me sens saisir Dans le sang d'un enfant je me baigne à loisir?...

Dans sa réplique, Oreste attribue encore au père et à l'enfant la première place. C'est eux, à l'en croire — et non l'amour d'Hermione — qui motivent sa démarche : Ce n'est pas les Troyens, c'est Hector qu'on poursuit.

Oui, les Grecs sur le fils persécutèrent le père.

...

Andromaque paraît devant son maître. Ses premiers mots sont pour les les deux invisibles : Je passais jusqu'aux lieux où l'on garde mon fils Puisqu'une fois le jour vous souffrez que je voie Le seul bien qui me reste et d'Hector et de Troie.

...

Je ne l'ai point encore embrassé d'aujourd'hui...

Pyrrhus, de son côté, évoque le roi défunt : Leur haine pour Hector n'est pas encore éteinte.

La mère cherche à l'attendrir sur son fils : Un enfant malheureux qui ne sait pas encore Que Pyrrhus est son maître et qu'il est fils d'Hector.

Pour sauver ce prisonnier, le maître de l'Epire est prêt à tout : ...

Dussent-ils encore, en repassant les eaux, Demander votre fils avec mille vaisseaux, Je ne balance point, je vole à son secours : Je défendrai sa vie aux dépens de mes fours...

Personnage important, en vérité, ce petit Astyanax, pour que îe fier Pyrrhus aille jusque-là! C'est qu'il aime la mère. Celle-ci voudrait n'éveiller que la pitié du vainqueur.

Elle évince ses propositions et s'efforce de l'amener à son point de vue.

Il ne s'agit, dit-elle, que de Sauver des malheureux, rendre un fils à sa mère, et cela sans des conditions indignes du fils d'Achille.

Pyrrhus ne se rend pas.

Il s'offre à servir de père à cet « enfant malheu­ reux », et même à lui rendre sa couronne, mais il maintient la condition inacceptable.

La mère, l'épouse ne se laisse point éblouir; pour unique faveur elle sollicite un lointain exil, où elle puisse Aller cacher son fils et pleurer son époux.

Toujours eux! Le roi menace : Le fils me répondra du mépris de la mère.

Andromaque l'en remercie presque. Au moins la mort réunira ceux qu'elle a séparés! Et le monarque amoureux, en quittant la mère éplorée lui laisse cet adieu plein de menaces : Madame, en l'embrassant, songez à le sauver.

Hermione aussi s'est préoccupée de l'enfant. Sans pitié, comme toutes les passionnées, c'est elle qui a soulevé les Grecs : J'ai déjà sur le fils attiré leur colère.. »

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