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HELLENS Franz : sa vie et son oeuvre

Publié le 15/12/2018

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HELLENS Franz, pseudonyme de Frédéric Van Ermenghem (1881-1972). Écrivain belge d’expression française. Né à Bruxelles, Franz Hellens a passé son enfance et sa jeunesse à Gand, qui sera le décor de ses meilleures fictions. Son œuvre d’avant 1914 prolonge la tradition flamande de Rodenbach, Lemonnier et Eekhoud, en y mêlant un certain fantastique inspiré de Poe. Un long séjour sur la Côte d’Azur, durant la guerre de 1914-1918, va bouleverser sa vie et lui ouvrir des horizons nouveaux : il se lie à des peintres (Modigliani, Matisse...), découvre le cubisme, le futurisme, l’art nègre, la poésie d’Apollinaire, de Cendrars, de Reverdy. De retour à Bruxelles, il va jouer un rôle d’éveilleur et de rassembleur dans la littérature belge et française en animant, entre 1920 et 1955, une série de revues ouvertes à toutes les expériences de la modernité : Signaux de France et de Belgique, le Disque vert, Écrits du Nord, Nord.

 

Son œuvre est immense et protéiforme : elle comprend des recueils poétiques (Poésie de la veille et du lendemain, 1932; Miroirs conjugués, 1950; Testament, 1951), des romans et des nouvelles, depuis les Hors-le-vent (1909) jusqu’à les Yeux du rêve (1964), du théâtre (le Diable et le Gendarme, 1954; Petit Théâtre aux chandelles, 1960), des essais (Poétique des éléments et de mythes, 1966), de la critique — littéraire, musicale et picturale —, un important journal intime (inédit). L’extrême variété de l’ensemble peut donner, de prime abord, une impression de disparate et de dispersion. Dans le domaine narratif, par exemple, Hellens écrit tour à tour des fictions réalistes, fantastiques, oniriques, poétiques ou parodiques, plusieurs récits autobiographiques enfin.

« ailleurs, le thème de la volonté de puissance qui anime le sombre héros de More/dieu avait déjà été traité par le mode parodique et humoristique dans le Jeune Homme Annibal (1929) et dans Œil-de-Dieu (paru en 1925; à noter 1' affinité entre les noms des deux héros : Moreldieu et Œil-de-Dieu).

A partir de 1926 (Hellens a quarante-cinq ans), l'en­ fance devient pour l'écrivain l'objet d'une préoccupation constante : l'homme mOr comprend soudain qu'il ne fait que répéter l'enfant qu'il fut.

Ce retour aux sources com­ mence par une trilogie autobiographique centrée sur le personnage de Frédéric : le Naïf ( 1926), les Filles du désir (1930), Frédéric ( 1935).

Le drame de Frédéric réside dans son incapacité à vivre dans le présent.

Naître et mourir (1948), vaste roman sinueux, reprend le per­ sonnage, le remodèle et tente de le guérir de son inadap­ tation.

Frédéric connaîtra son ultime avatar : Théophile (qui, par ce prénom, prend place dans la chaîne More­ ldieu-Œil-de-Dieu), l'enfant cruel et tendre de Mémoires d'Elseneur.

Dans ce roman-somme, l'enfance de Frédé­ ric, par une ultime métamorphose, est portée à son plus haut point de vérité.

La plupart des romans et des récits d'Hellens relèvent de ce «réalisme fantastique » dont il a fait lui-même la théorie; ils prennent leur départ dans la réalité la plus quotidienne, mais, peu à peu, celle-ci est insidieusement corrodée par l'intervention de l'insolite et du rêve.

Il s'agit pour l'auteur de «dépayser la réalité».

En outre, Hellens a souvent recours à la logique d'enchaînement libre du rêve pour construire ses étranges romans où la succession capricieuse des scènes n'obéit à aucun prin­ cipe rationnel.

De son propre aveu, ce style onirique, qui fut celui d'Apulée, de Pétrone, de Jean-Paul Richter ou de Melville, le place un peu à l'écart de la tradition romanesque française.

[Voir aussi BELGIQUE.

Littérature d'expression française.] BIBLIOGRAPHIE Le Dernier "Disque vert".

Hommage à Franz Hellens, A lbi n Michel, 1957; A.

Lebois, Franz Hellens.

Seghers, 1963; (coll.).

Franz Hellens entre mythe et réalité, Leuven.

Peeters.

1990.

M.OTIEN. »

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