Ibsen Les revenants
Publié le 24/11/2013
Extrait du document


«
Maman est déjà là.
», Le cousin philosophe : « Je sais des cavernes où l’on ne creuse ni en long ni en
large, ni en avant ni en travers, mais rien que dans la Vérité, la petite ouverture par laquelle Dieu
essaie de tendre la main à l’homme.
», L’employé s’exclame : « Ah ! Qui vois-je.
C’est not’ dame.
Bonsoir, bonsoir.
Alors, la petite santé ? », La cuisinière pose des questions rhétoriques : « Alors ?
Madame n’as pas pu s’y faire dans l’autre monde, et Madame est venue nous voir ? » Witkiewicz
donne au fantôme une visibilité objective et concrète, une autonomie dramatique et une présence
scénique réelle.
Ainsi, il montre que le fantôme, figure du passé, est ancré dans la vie des vivants.
Quant à l’œuvre d’Ibsen, son titre, Les Revenants , est une référence directe au passé.
En effet, le temps
de la tragédie est maîtrisé, non pas par les acteurs, mais par des fantômes.
Lorsque le récit commence,
la tempête a déjà eu lieu.
Ainsi, le temps métaphorise d’entrée, l’état d’âme d’Oswald : « le fjord
mélancolique et sombre.
» La vallée glaciaire, envahie par la mer, représente le personnage « envahi »
par son père.
De cette façon, sa vie est similaire à un bras de mer étroit, plus ou moins ramifié, aux
côtés très escarpé.
La nature reflète l’intimité du personnage.
Oswald est anéantit, le poids du temps
pèse sur son existence sans valeur : « Et cette pluie qui n’en finit pas.
Semaine après semaine, ça dure ;
des mois entiers.
Jamais un rayon de soleil.
» Chez Witkiewicz, le décor représente également
l’intériorité des personnages.
Ainsi, « il tombe une obscurité grise » dès la scène 1 de d’acte 1.
Les
personnages évolueront en s’assombrissant puisqu’à la fin de la tragédie, les deux fillettes et Nibek
meurent.
Aussi, les éléments du décor tels que « des photographies, des cartes postales et autres
chiffons » (acte III), font référence à un temps passé que les protagonistes ne peuvent oublier.
La
métaphore constitue donc un mode d’accès à une conscience fragilisée.
Puis, le passé se révèle et le
nœud se défait autour de la mort du père dans Les Revenants : ses mœurs ont toujours été dissolues et
c’est par sa faute que la « souillure », autrement dit la syphilis, est entrée dans la maison.
Le thème de la filiation est donc important : les vices du père se transmettent au fils quand bien
même ce dernier en aurait été protégé par l’éducation de sa mère : « Ce fut une lutte de tous les
instants, quand Oswald est né, j’ai cru qu’Alving allait changer.
Mais ça n’a pas duré.
J’ai dû lutter
pour deux, me battre comme si ma vie était un jeu pour que personne ne sache quel genre d’homme
était le père de mon enfant.
» Dans la formation de la personnalité, l’ascendant joue alors un rôle très
important, le passé reproduit ses effets au présent.
Manders fait remarquer qu’Oswald est le double de
son père « Quand Oswald est apparu sur le pas de la porte, la pipe à la bouche, j’ai cru un instant voir
son père en chair et en os.
» Indépendamment de sa volonté, Oswald porte donc la marque indélébile
de son père.
Le retour du jeune homme symbolise celui de son géniteur.
Une faute initiale des parents
a des répercussions sur la génération suivante, les enfants.
Ainsi, Oswald subit les conséquences des
agissements de son père : « les péchés des pères retombent sur les enfants.
» Cette idée de faute
commise avant même le début de la tragédie renforce l’aspect inéluctable de l’enchainement des
actions que va subir Oswald, et sa mère également.
Nous avons une situation désespérée par la gravité
de l’action initiale : celle qui déclenche les malheurs qui vont s’abattre sur les personnages.
Le geste.
»
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