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incipit rouge et noir

Publié le 26/11/2020

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? ANALYSE LINEAIRE REDIGEE DU TEXTE 6 Intéressons-nous tout d?abord au titre, à la citation liminaire et au premier paragraphe qui proposent une description réaliste du « milieu » où vont évoluer les personnages de ce début de roman. Le titre la présente comme une « petite ville », encore inconnue (déterminant indéfini) qu?un narrateur va se charger de décrire. On peut s?interroger sur la connotation de « petite » , est -ce une façon précise de la désigner, entre le village et la grande ville ou est-ce déjà une insistance sur le fait que nous sommes en province et que cette vielle ne suffira pas au héros ? C?est encore trop tôt pour l?affirmer bien sûr. Par contre, la citation liminaire de Hobbes, un philosophe du XVIIème siècle, qui commence comme une étude de cas avec l?impératif « put » nous annonce que cette description sera l?occasion d?en présenter les habitants dont on se demandera s?ils seront vraiment les « moins mauvais », au risque d?être « moins gais » ou s?ils illustreront cette citation de cet auteur anglais « l?homme est un loup pour l?homme » dans son traité De Cive (à propos du citoyen). Pour l?heure, c?est bien « la ville » (déterminant défini) de Vérrières qu?on nous présente au présent de vérité générale et on le fait de manière méliorative comme le prouve le superlatif « l?une des plus jolies » même si cet éloge est nuancé par le modalisateur « peut » devant le verbe attributif « passer pour ». Cela peut nous renseigner sur la prétention supposée de ses habitants. Ensuite, le toponyme «  de la Franche Comté » nous précise la région, à l?est de la France. Vient ensuite une longue...

« précipite, traverse et se jette » qui personnifient le torrent et lui donnent un mouvement impétueux qui peut annoncer la fougue d’un personnage, celle de Julien qui saura se sauver de ce milieu délétère dans lequel il ne se reconnaît pas (les scies à bois évoquent l’activité de son père, un paysan enrichi par cette « industrie fort simple » et qui se contente d’un « certain bien être, on notera le modalisateur, bien insuffisant aux yeux de Julien).

Les deux phrases emphatiques suivantes se chargent d’opposer les scies à bois et la fabrique des toiles peintes.

Les secondes, remplaçant les 1ères et témoignant de cette transition économique que connaît la ville, témoin de la 1 ère révolution industrielle qui frappe l’ Europe et qui va permettre un enrichissement considérable des villes, comme en témoigne la réfection de ses façades ligne 14 mais qui ne va pas profiter à tous ses habitants comme le laisse entendre l’adverbe « presque ».

Perce ici la critique sociale de Stendhal, les progrès industriels se font au détriment de certains, on va encore plus le comprendre dans le paragraphe qui suit. Le troisième paragraphe, qui s’ouvre par le pronom indéfini « on », matérialise notre intrusion dans la ville elle-même de Verrières (qui n’est plus vue de l’extérieur) et prouve l’implication du narrateur, plus omniscient qu’externe qui va désormais insister sur l’inconfort que peut ressentir un habitant face au bruit des machines, sous entendant que le progrès industriel se fait au détriment du peuple ouvrier : on le voit au champ lexical du vacarme ( fracas, bruyante, marteaux pesants retombant, bruit qui fait trembler le pavé).

Le but aussi est de nous détailler le fonctionnement de l’industrie textile qui s’appuie sur la force hydraulique : l’eau du torrent fait tourner une roue qui permet d’actionner les marteaux pour confectionner des clous.

On insiste sur la mécanique efficace et le haut rendement de « chacun » des marteaux qui en produit « des milliers » (antithèse).

Ensuite, la description va nous présenter les ouvrières de ces usines en insistant sur l’incongruité de leur présence dans ce monde violent et mécanique: leur caractérisation insiste sur leur vulnérabilité (jeune, fraîches et jolies) et leur rôle dans l’enchaînement des actions.

La description de leur tâche prend des allures mythiques quand on y prête attention, le texte dit qu’elles « présentent aux coups de ces marteaux énormes des petits morceaux de fer rapidement transformés en clous » et on ne peut manquer de penser à une homophonie avec « présentent leur cou » qui témoignerait de leur soumission devant la mort et qui permettrait de relire toute la phrase sur un mode horrifique : ces fraîches filles seraient le tribut d’un monstre vorace qui les engloutirait et en tirerait une nouvelle force ( l’adverbe rapidement et le participe passé transformés évoquent une métamorphose foudroyante).

Cette vision merveilleuse, au sens littéraire du terme (avec du surnaturel admis), est reprise dans la phrase suivante qui évoque le travail rude « en apparence » et qui « étonne « le voyageur pénétrant pour la première fou dans les montagnes », on peut penser à la métamorphose du héros d’un conte qui serait confronté à un sortilège et en sortirait changé après son intrusion dans cette ville ( qui remplace la forêt des contes) et c’est ce qui arrivera à Julien qui restera marqué par toutes les frustrations connues dans sa ville natale.

La dernière phrase laisse la parole à un quidam qui , de son accent « traînard » ( autre volonté pour Stendhal de faire vrai en restituant la parlure des personnages, en l’occurrence celle d’un homme de milieu populaire un peu rustre ou marqué par sa proximité géographique avec la Suisse , vu l’allusion à l’ « Helvetie »), désigne au discours direct (comme en témoigne l’interjection et la modalité exclamative) le propriétaire de la fabrique, sans s’émouvoir qu’il concentre le pouvoir politique et économique, puisqu’en l’occurrence c’est le maire, M de Rênal.

Est donc enfin introduit explicitement (même si on ne l’a pas nommé) un personnage phare du roman, celui-là même qui servira de premier échelon à Julien dans son. »

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