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incipit salammbô

Publié le 09/12/2013

Extrait du document

C'était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar. Les soldats qu'il avait commandés en Sicile se donnaient un grand festin pour célébrer le jour anniversaire de la bataille d'Eryx, et comme le maître était absent et qu'ils se trouvaient nombreux, ils mangeaient et ils buvaient en pleine liberté. Les capitaines, portant des cothurnes de bronze, s'étaient placés dans le chemin du milieu, sous un voile de pourpre à franges d'or, qui s'étendait depuis le mur des écu- ries jusqu'à la première terrasse du palais ; le commun des soldats était répandu sous les arbres, où l'on distinguait quantité de bâtiments à toit plat, pressoirs, celliers, magasins, boulangeries et arsenaux, avec une cour pour les éléphants, des fosses pour les bêtes féroces, une prison pour les esclaves. Des figuiers entouraient les cuisines ; un bois de sycomores se prolongeait jusqu'à des masses de verdure, où des grenades resplendissaient parmi les touffes blanches des cotonniers ; des vignes, chargées de grappes, montaient dans le branchage des pins ; un champ de roses s'épanouissait sous des platanes ; de place en place sur des gazons se balançaient des lis ; un sable noir, mêlé à de la poudre de corail, parsemait les sentiers, et, au milieu, l'avenue des cyprès faisait d'un bout à l'autre comme un double colonnade d'obélisques verts. Le palais, bâti en marbre numidique tacheté de jaune, superposait tout au fond, sur de larges assises, ses quatre étages en terrasses. Avec son grand escalier droit en bois d'ébène, portant aux angles de chaque marche la proue d'une galère vaincue, avec ses portes rouges écartelées d'une croix noire, ses grillages d'airain qui le dé- fendaient en bas des scorpions, et ses treillis de baguettes dorées qui bouchaient en haut ses ouvertures, il semblait aux soldats, dans son opulence farouche, aussi solennel et impénétrable que le visage d'Hamilcar. Salammbô, Flaube...

« Après le scandale de Madame Bovary en 1857, Flaubert se dirige vers de nouveaux horizons et publie en 1862 Salammbô , un roman historique et à tendance orientaliste.

L’incipit annonce la couleur locale par une description détaillée du cadre du récit.

Cette subtile introduction permet au lecteur de rentrer dans le vif du sujet.

Il s’agira de se demander comment Flaubert installe le cadre du récit exotique à travers une description bien agencée tout en remplissant les fonctions d’un incipit.

Nous verrons dans un premier temps l’organisation logique de la description, puis nous nous attacherons à l’exotisme du passage avant de finir par montrer le mimétisme de la syntaxe par rapport à la progression. Une organisation logique et progressive de la description Une description réaliste Les références historiques La première phrase indique beaucoup d’éléments qui font référence au passé : ligne 1 « Carthage » « Hamilcar », personnage historique lors des guerres puniques. Par ailleurs, les « cyprès » sont comparés à des « obélisques » qui sont issu de l’art antique égyptien. La première phrase : présentative La première phrase est une phrase présentative par le verbe être à l’imparfait, temps du récit.

Il s’agit de poser un cadre dès le début : ligne 1 « C’était à Mégara » La thématisation des paragraphes Un pantonyme à chaque paragraphe Les paragraphes suivants commencent par le mot qui va être le pantonyme du paragraphe.

Les articles définis Les articles définis en début de paragraphe permettent cette thématisation en particularisant les éléments textuels.

Ex : ligne 2 « Les soldats » ; ligne 5 « Les capitaines » ; ligne 11 « Des figuiers » ; ligne 18 « Le palais » Une description progressive Un foisonnement de prépositions Qui permettent l’introduction de compléments circonstanciels de lieu.

Les plus usités sont : « dans » ligne 5 « sous » ligne 6 « depuis » ligne 6 « jusqu’à » ligne 7. »

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