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Italo Calvino: « Pourquoi lire les classiques »

Publié le 15/08/2012

Extrait du document

Suite à ces définitions, on réalise à quel point les classiques sont intégrés à notre vie et à notre culture. D’une certaine façon, il devient évident qu’il n’y a pas de motif pouvant nous pousser à lire de tels livres, sinon peut-être le fait qu’on ne peut faire autrement. En d’autres mots, on ne peut y échapper, car ce sont des œuvres qui s’imposent à nous, de par la place qu’ils prennent dans tous les aspects de la société. C’est ainsi qu’on les connaît avant même de les avoir lus (par le biais des critiques, par « ouï-dire « (p.10), par leur présence intertextuelle dans les autres livres…). On se sent attiré par l’impression que l’on a de les connaître déjà et notre lecture se révèle ainsi d’autant plus satisfaisante, puisqu’elle est en même temps « la découverte d’une origine, d’une relation, d’une appartenance « (p.10). Toutes les définitions constituent en fait des raisons de lire les classiques. Ce n’est pas « par devoir ou par respect, mais seulement par amour « (p.10).

« De prime abord, il déclare qu'on est toujours en train de relire un classique, que parmi les gens ayant une certaine culture dans ce domaine, on ne le lit jamais pour lapremière fois.

Par contre, si tel est le cas, le plaisir de la lecture ne se trouve nullement amoindri en raison de l'âge plus ou moins avancé auquel on le découvre.

Les «lectures de jeunesse » (p.8) se révèlent même ne pas être entièrement profitables, en raison de l'inexpérience, quoique pouvant être formatrices.

Malgré tout, ces «lectures de jeunesse », tout en se faisant oublier au fil des ans, restent ancrées au plus profond de notre mémoire « par assimilation à l'inconscient collectif ouindividuel » (p.8).

C'est donc pourquoi nous devrions relire ces livres : notre évolution dans la vie, de même que le changement historique, en font une découverte àchaque lecture. Il souligne aussi que même la première fois qu'on lit un classique, on a l'impression de l'avoir déjà lu, et ce, dû à l'intertextualité dont il fait preuve, sans compter lestraces qu'il a lui-même laissées dans la culture.

C'est en s'imposant ainsi, qu'il s'expose à la critique, critique qui ne fait qu'obscurcir le vrai sens du texte, et dont il «se débarasse continuellement » (p.10).

Une autre conséquence de ses traces dans la culture consiste à connaître certains des éléments qu'il contient, avant mêmed'avoir commencé sa lecture. En continuant à s'intéresser aux classiques en dehors de l'école, on dénichera, à un moment donné, un livre que l'on qualifiera comme notre classique; cette œuvredeviendra « un équivalent de notre univers » (p.11).

Nous nous définirons par rapport à elle, même si ce n'est que par opposition.

On ne pourra y rester indifférent;malgré notre opposition, ce classique devient le nôtre. Une telle œuvre est aussi caractérisée par sa présence intertextuelle dans les autres classiques qui l'ont suivi.

Pour en faire une lecture plus efficace, il faut aussi êtreau courant de l'actualité qui nous donne certains points de repère.

Bref, un classique « tend à reléguer l'actualité au rang de rumeur de fond, sans pour autantprétendre éteindre cette rumeur » (p.12); mais même là où c'est l'actualité qui occupe la plus grande place, le classique « persiste comme rumeur de fond » (p.12). En guise de conclusion, il déclare que la raison pour laquelle il faut lire les classiques n'est surtout pas parce que cela peut s'avérer utile, mais plutôt parce que « lireles classiques vaut mieux que de ne pas les lire » (p.13).

Ainsi, il ne semble trouver aucun motif valable à leur lecture.

Après avoir consacré presque tout son texte àclarifier le concept « classique », il semble ne pas avoir de réponse à donner à la question de départ. Mais il s'agit, à mon avis, d'un stratagème calculé dès le début.

En effet, même si une définition du concept s'imposait d'elle-même, les nombreuses qu'il en a donnéont souligné toute l'ampleur des œuvres que l'on qualifie de classiques.

De cette manière, il met en évidence toutes les nombreuses facettes qui les constituent. Suite à ces définitions, on réalise à quel point les classiques sont intégrés à notre vie et à notre culture.

D'une certaine façon, il devient évident qu'il n'y a pas de motifpouvant nous pousser à lire de tels livres, sinon peut-être le fait qu'on ne peut faire autrement.

En d'autres mots, on ne peut y échapper, car ce sont des œuvres quis'imposent à nous, de par la place qu'ils prennent dans tous les aspects de la société.

C'est ainsi qu'on les connaît avant même de les avoir lus (par le biais descritiques, par « ouï-dire » (p.10), par leur présence intertextuelle dans les autres livres…).

On se sent attiré par l'impression que l'on a de les connaître déjà et notrelecture se révèle ainsi d'autant plus satisfaisante, puisqu'elle est en même temps « la découverte d'une origine, d'une relation, d'une appartenance » (p.10).

Toutes lesdéfinitions constituent en fait des raisons de lire les classiques.

Ce n'est pas « par devoir ou par respect, mais seulement par amour » (p.10). D'après moi, la réponse de l'auteur à la question de départ se trouve tout au long du texte, malgré les premières apparences.

Son point de vue est certes fort intéressantet son approche plutôt astucieuse.

Il est vrai qu'il faut lire les classiques, même s'ils ne semblent avoir aucune utilité. Bibliographie CALVINO, Italo, Pourquoi lire les classiques, trad.

De l'italien par Jean-Paul Manganaro, Paris, Seuil (Points), 1995 (1990).

Chap.1.. »

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