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JACQUES PRÉVERT

Publié le 09/02/2019

Extrait du document

révèle par une fantaisie humoristique et satirique, «Tentative de description d’un dîner de têtes à Paris-France», publiée dans la revue Commerce, grâce à Saint-John Perse. Dans ce texte corrosif, Prévert oppose la jouissance égoïste et féroce des uns à la misère des autres.

 

Le cinéma

 

À partir de 1932, Prévert est à la fois auteur et auteur dramatique. Les années 1930 sont marquées par la représentation en 1933 de La famille Tuyau de Poêle, une satire de l’esprit casanier et des vaudevilles bourgeois; par II ne faut pas rire avec ces gens-là (1934), qui démontre la nécessité de la lutte des classes, et par d’autres pièces très contestataires. C’est l’époque où il quitte Simone Dienne et rencontre Janine Tricotet, qu’il épousera en 1947 et qui l’accompagnera jusqu’à la fin de sa vie.

 

Ces années sont surtout marquées par une intense activité cinématographique. Prévert s’impose comme scénariste et dialoguiste du réalisme poétique. Il écrit son premier scénario pour un film de son frère Pierre, Laffaire est dans le sac (1932). Seul ou en collaboration, il signe quelques-uns des meilleurs scénarios du cinéma français des années 1930: pour Jean Renoir, Le Crime de Monsieur Lange (1935) et Une partie de campagne ; pour Marcel Carné, entre autres, Drôle de drame (1937), Quai des brumes (1938), Les Enfants du paradis (1944). Il écrit également pour Christian-Jaque (Les Disparus de Saint-Agil, 1938), Jean Grémillon (Remorques, 1939; Lumière d'été, 1943), pour son frère (Adieu Léonard, 1943; Voyage surprise, 1946), et pour André Cayat-te (Les Amants de Vérone, 1948).

 

Par ailleurs, il adapte deux contes d’Andersen que Paul Grimault réalise en dessins animés: Le Petit Soldat (1947), La Bergère et Le Ramoneur (1945-1951), mais ce dernier film sera achevé en Grande-Bretagne, sans Grimault et dans une version que le dessinateur et Prévert désavoueront.

 

Ils reprendront le film quelques années plus tard sous le titre Le Roi et L’Oiseau (1967-1979).

 

La poésie et l’image

 

Parallèlement, il continue d’écrire des poèmes qu’il disperse dans des revues ou qu’il abandonne à des amis sans paraître y accorder d’importance. Pendant la Seconde Guerre mondiale, réformé, il vit dans le Midi et s’installe à Saint-Paul-de-Vence. Après la libération de Paris, nombreux de ses textes paraissent dans des revues. En 1946, certains de ses poèmes sont recueillis sous le titre Paroles, et connaissent un vif succès; la plupart d’entre eux sont mis en musique par Joseph Kosma. Poèmes à dire ou à chanter, ils sont riches en acrobaties verbales et en fantaisie, Prévert utilisant son humour contre la société et le conformisme moral, ou exaltant les joies et les combats du peuple. La même année, il publie Histoires, en collaboration avec André Verdet et le dessinateur Mayo. Prévert invente un langage à partir de celui de la rue, mais il s’amuse à transformer les lieux communs. Il souhaite que les mots passent constamment de l’écrit à la parole et de la parole à l’écrit.

 

Sa poésie est très visuelle, accordant une grande place aux associations originales, aux images neuves qui privilégient la magie. Certains recueils poétiques sont d’ailleurs publiés en collaboration avec des dessinateurs, des peintres ou des photographes: Contes pour enfants pas sages (1947), illustrés par Eisa Henriquez; Spectacle (1951), avec des photographies d’Izis; Tour de chant (1953) avec des dessins de Loris et les partitions de Christiane Verger. Ces recueils remportent un immense succès. Des collages qu’il expose lui-même à la galerie Adrien-Maeght à Paris sont reproduits dans un livre, Images (1957). Suivront notamment Diurnes (1962), avec des découpages de Picasso, Les chiens ont soif (1964), avec des lithographies de Max Ernst ; Fatras (1966), accompagnés de collages de l’auteur; Adonides (1975) en collaboration avec Miré.

 

La poésie et le réel

 

Avec un humour corrosif et tendre à la fois, et une sensibilité souvent anarchisante, Prévert attaque toutes les valeurs, morales, politiques et religieuses, de la bourgeoisie. Il fustige les potentats de l’industrie ou de la finance, les magistrats, les hommes d’Église, hommes d’Etat, généraux, professeurs, et glorifie les révoltés et les exploités. Il exalte les joies simples que procurent le rêve, la flânerie, l’amitié et l’amour, et déteste l’intellectualisme et les prétentions en général, disant à Fernand Léger ou à Picasso: «Vous n’êtes pas de grands peintres, vous êtes de bons peintres. »

 

Prévert reste toujours préoccupé par l’actualité: en 1956, il signe une protestation contre la répression par l’armée soviétique de la révolte du peuple hongrois; en 1960, il figure parmi les signataires de l’« Appel à l’opinion pour une paix négociée» en Algérie; en 1968, il soutient la révolte des étudiants.

 

Son écriture fait une grande place à l’oralité, alliant les images insolites à la gouaille populaire. Prévert est un faiseur de calembours et de coq-à-l’âne, et il manie les images en faisant une grande place au hasard, comme les surréalistes. Sa poésie emprunte la plupart de ses thèmes à la réalité quotidienne : les objets familiers, les scènes de rue, les faits divers participent d’une sorte d’inventaire hétéroclite de la vie. Il dit un

« Jacques Prévert ! Jacques Prévert et Marcel Carné.

Prévert a écrit les scénarios et les dialogues des plus beaux films de Carné, mals aussi de ceux de Jean Renoir, de Jean Grémillon ou de Chrlstla�Jacque.

révèle par une fantaisie humoristique et satirique, «Tentative de description d'un dîner de têtes à Paris-Franc e», publiée dans la revue Commerce, grâce à Saint-John Perse.

Dans ce texte corrosif, Prévert oppose la jouissance égoïste et féroce des uns à la misère des autres.

Le cinéma À partir de 1932, Prévert est à la fois auteur et auteur dramatique.

Les années 1930 sont mar­ quées par la représentation en 1933 de La famille Tuyau de Fbêle, une satire de l'esprit casanier et des vaudevilles bourgeois; par JI ne faut pas rire avec ces gens-là (1934), qui démontre la nécessi­ té de la lutte des classes, et par d'autres pièces très contestataires.

C'est l'époque où il quitte Simone Dienne et rencontre Janine Tricotet, qu'il épousera en 1947 et qui l'accompagnera jusqu'à la fin de sa vie.

Ces années sont surtout marquées par une intense activité cinématographique.

Prévert s'impose comme scénariste et dialoguiste du réa­ lisme poétique.

Il écrit son premier scénario pour un film de son frère Pierre, L'affaire est dans le sac (1932).

Seul ou en collaboration, il signe quelques-uns des meilleurs scénarios du cinéma français des années 1930: pour Jean Renoir, Le Crime de Monsieur Lange (1935) et Une partie de campagne; pour Marcel Carné, entre autres, Drôle de drame (1937), Quai des brumes (1938), Les Enfants du paradis (1944).

Il écrit également pour Christian-Jaque (Les Disparus de Saint-Agil, 1938), Jean Grémillon (Remorques, 1939; Lumiè­ re d'été, 1943), pour son frère (Adieu Léonard, 1943; Voyage surprise, 1946), et pour André Cayat­ te (Les Amants de Vérone, 1948).

Par ailleur s, il adapte deux contes d'Andersen que Paul Grimault réalise en dessins animés: Le Petit Soldat (1947), La Bergère et Le Ramoneur (1945-1951), mais ce dernier film sera achevé en Grande-Bretagne, sans Grimault et dans une ver­ sion que le dessinateur et Prévert désavoueront.

Ils reprendront le film quelques années plus tard sous le titre Le Roi et L'Oiseau (1967-1979).

La poésie et l'image Pa rallèlement, il continue d'écrire des poèmes qu'il disperse dans des revues ou qu'il abandon­ ne à des amis sans paraître y accorder d'impor­ tance.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, réformé, il vit dans le Midi et s'installe à Saint­ Paul-de-Vence.

Après la libération de Paris, nom­ breux de ses textes paraissent dans des revues.

En 1946, certains de ses poèmes sont recueillis sous le titre Fùroles, et connaissent un vif succès; la plupart d'entre eux sont mis en musique par Joseph Kosma.

Poèmes à dire ou à chanter, ils sont riches en acrobaties verbales et en fantaisie, Prévert utilisant son humour contre la société et le conformisme moral, ou exaltant les joies et les combats du peuple.

La même année, il publie Histoires, en collaboration avec André Verdet et le dessinateur Mayo.

Prévert invente un langage à partir de celui de la rue, mais il s'amuse à trans­ former les lieux communs.

Il souhaite que les mots passent constamment de l'écrit à la parole et de la parole à l'écrit.

Sa poésie est très visuelle, accordant une grande place aux associations originales, aux images neuves qui privilégient la magie.

Certains recueils poétiques sont d'ailleurs publiés en collaboration avec des dess inateurs, des peintres ou des photo­ graphes: Contes pour enfants pas sages (1947), illustrés par Elsa Henriquez; Spectacle (1951), avec des photographies d'Izis; Tour de chant (1953) avec des dessins de Loris et les partitions de Christiane Verger.

Ces recueils remportent un immense succès.

Des collages qu'il expose lui­ même à la galerie Adrien-Maeght à Paris sont reproduits dans un livre, Images (1957).

Suivront notamment Diurnes (1962), avec des décou­ pages de Picasso, Les chiens ont soif (1964), avec des lithographies de Max Ernst; Fatras (1966), accompagnés de collages de l'auteur; Adonides (1975) en collaboration avec Mir6.

La poésie et le réel Avec un humour corrosif et tendre à la fois, et une sensibilité souvent anarchisante, Prévert attaque toutes les valeurs, morales, politiques et religie uses, de la bourgeoisie.

Il fustige les poten­ tats de l'industrie ou de la finance, les magistrats, les hommes d'Église, hommes d'État, généraux, professeur s, et glorifie les révoltés et les exploités.

Il exalte les joies simples que procurent le rêve, la flânerie, l'amitié et l'amour, et déteste l'intellec­ tualisme et les prétentions en général, disant à Fernand Léger ou à Picasso: «Vous n'êtes pas de grands peintres, vous êtes de bons peintres.>> Prévert reste toujours préoccupé par l'actualité: en 1956, il signe une protestation contre la répression par l'armée soviétique de la révolte du peuple hongrois; en 1960, il figure parmi les signataires de !'«Appel à l'opinion pour une paix négociée>> en Algérie; en 1968, il sou­ tient la révolte des étudiants.

Son écriture fait une grande place à l'oralité, alliant les images insolites à la gouaille populaire.

Prévert est un faiseur de calembours et de coq-à­ l'âne, et il manie les images en faisant une gran­ de place au hasard, comme les surréalistes.

Sa poésie emprunte la plupart de ses thèmes à la réalité quotidienne: les objets familiers, les scènes de rue, les faits divers participent d'une sorte d'inventaire hétéroclite de la vie.

Il dit un PRINCIPALES ŒUVRfS 1931 • Tentative de description d'un diner de têtes à Paris-France • in Commerce 1933 La famille Tuyau de Paêle 1946 Paroles -Histoires 194 7 Contes pour enfants pas sages 1951 Spectacle -Grand bal du printemps 1953 L'opéra de la lune -Tour de chant 1955 La pluie et le beau temps ­ Lumières d'homme 1957/mages 1961 Couleur de Paris 1965 Le cirque d'lzis 1964 Les chiens ont soif 1966 Fatras 1967 Arbres 1970 Imaginaires 1971 Fêtes 1972 Choses et autres -Hebdromadaires 1973 Eaux-Fortes 1975 Adon ides ! Jacques Prévert à Antibes.

Pendant la a Seconde Guerre mondiale Il vit dans le Midi et s'Installe à Saint-Paul-de-Vence.

Détestant l'intellectualisme et les prétentions, Il sera en revanche toujours préoccupé par l'actualité.

En 1968, Il prendra fait et cause pour les étudiants.

jour: «La poésie, c'est ce qu'on rêve, ce qu'on imagine, ce qu'on désire et ce qui arrive souvent.

La poésie est partout comme Dieu n'est nulle part.

La poésie, c'est un des plus vrais, un des plus utiles surnoms de la vie.>> Il meurt le 11 avril 1977 dans sa maison d'Ormonville-la-Petite, en Normandie.

L'homme Prévert était d'une grande tendresse, aimant les animaux, adorant les enfants; et ses amis pour lesquels «il ne ressemblait à personne», disaient qu'il avait le regard bleu qu'il attribue à Van Gogh dans un de ses poèmes: «Le regard bleu et doux 1 Le vrai regard lucide et fou 1 De ceux qui don­ nent tout à la vie>> Jacques Prévert est sans doute le poète le plus populaire de notre temps, et un des moins «hommes de lettres>> .. »

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