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« Je suppose qu’un moine est toujours charitable. »

Publié le 19/09/2018

Extrait du document

avec ses accents à peine perceptibles, son allure chuchotée, le confirme encore :

 

« En quoi peut un pauvre reclus Vous assister ? Que peut-il faire Que de prier le ciel qu’il vous aide en ceci ! »

 

III. LA MORALITÉ

 

La note satirique se poursuit et s’accuse encore dans la « moralité ». D’abord en raison de son contenu insolite. Le plus souvent, en accord avec la tradition, les derniers vers de la fable tirent une leçon de morale pratique du récit qui précède. Nous n’en trouvons pas trace ici. La leçon est remplacée par une énigme posée par le fabuliste. Sans doute vaudrait-il même mieux parler de devinette plutôt que d’énigme, car avec cet appel direct à son lecteur (« à votre avis »), avec cette solution proposée d’un mot et sur-le-champ abandonnée (« un moine ? non ») le ton en est familier et détendu. Et la raillerie s’impose plus nettement encore dans le trait final.

 

« Je suppose qu’un moine est toujours charitable. »

 

L’emploi du verbe est significatif. Pour croire à la charité d’un moine, peut-être est-il prudent, à en croire La Fontaine, de s’en rapporter à son imagination plutôt qu’à son expérience.

 

CONCLUSION

 

Le rat qui s’est retiré du monde offre donc un excellent exemple de l’esprit satirique de La Fontaine. S’inspirant d’un fait d’actualité qu’il transpose dans la fantaisie de la fable et dans les lointains d’un cadre exotique, sur la véracité duquel il ne se soucie guère de faire illusion, il n’en est que plus à l’aise pour esquisser la caricature amusante et féroce de l’hypocrite de religion. Par bien des traits son personnage s’apparente au Tartuffe de Molière. Il en possède l’aspect de prospérité presque insolente, le ton benoît et onctueux, l’égoïsme profond.

« LA FONTAINE 15 LA SOURCE D'INSPIRATION Un événement intime ou d'une portée plus large est genera­ lement à l'origine d'un poème lyrique.

Le texte en fait-il état clairement ? Y trouve-t-on seulement quelques allusions ? Même si le poète ne vous donne aucun éclaircissement pouvez-vous rattacher l'œuvre à une période ou à un événement de sa vie? LES THÈMES LYRIQUES La nature.

S'agit-il d'une description essentiellement pitto­ resque? Le tableau n'est-il pas associé aux impressions de l'âme dans sa note générale, dans la résonance de certains détails ? Le poète trouve-t-il dans la tristesse ou la gaieté d'un paysage un élément à sa propre tristesse ou à sa joie ? Établit-il des correspondances entre le rythme des saisons ou le cours des journées et les étapes de la vie humaine ? La Mort.

Éprouve-t-il de la mélancolie, de la révolte, de l'épou­ vante devant la perspective de la mort ? Cette épouvante va-t-elle jusqu'à l'obsession? Éprouve-t-il le sentiment de sa déchéance physique? Établit-il un parallèle désabusé entre la nature éternelle, qui renaît au cycle des saisons et le destin de l'homme qui marche inexorablement vers la mort ? L'Amour.

Le poète est-il sensible essentiellement aux charmes de la beauté physique et aux attraits du plaisir? Chante-t-il la communion des esprits et des âmes, la douceur des souvenirs communs ? Un amour déçu lui inspire-t-ifde la mélancolie, du désespoir, de la rancœur, un dégoût de la vie ? La famille.

S'agit-il d'une évocation attendrie des années d'enfance, de leur cadre, des êtres chers qui veillèrent sur elle? Le poème exprime-t-il les sentiments de l'homme mûr ou du vieillard à l'égard de l'enfance : indulgence pour ses peccadilles, admiration de son innocence et de ses promesses ? La mort d'un être cher provoque-t-elle le rappel de souvenirs charmants et douloureux, le désespoir, la révolte et la résignation ou successivement ces trois sentiments ? Tels sont les thèmes lyriques essentiels.

Apprenez à les retrouver et n'oubliez pas qu'ils se trouvent parfois associés dans un même poème.

L'EXPRESSION LYRIQUE Cherchez les concordances entre les nuances de sentiments et la forme sous laquelle elles s 'exprime'nt.

La qualité des sonorités,. »

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