J.Lacan
Publié le 02/12/2013
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«
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sionné par l'enseignement de Jean Baruzi, auteur d'une thèse sur Jean de La Croix et qui s'intéresse aussi à
Leibniz, Saint Paul et Angelus Silesius.
C'est contre l'avis de son père qu'il débute des études de médecine.
Lors de ses premières années
d'études, il fréquente des cercles aussi opposés que les surréalistes et l'Action française[4], tous se carac -
térisant par une position anticonformiste prononcée et une attention particulière au problème du langage.
Parce qu'il a perdu la foi pendant son adolescence et qu'il aurait souhaité avoir une certaine influence sur
son cadet, il vit comme un échec personnel l'ordination sacerdotale de son frère à l'abbaye d'Hautecombe
en 1926.
Il choisit de se spécialiser en psychiatrie.
Il suit ainsi l'enseignement de Gaëtan Gatian de Clé -
rambault, dont il affirmera bien plus tard, en 1966, qu'il aura été son seul maître en psychiatrie et ce mal -
gré les nombreux professeurs brillants dont il aura reçu l'enseignement[5].
C'est en internat de psychiatrie
qu'il rencontre Henri Ey et Pierre Mâle.
Il soutient sa thèse de doctorat[6] fin 1932 et obtient son diplôme
de docteur en médecine, spécialité psychiatrie.
L'inconscient est structuré comme un langage
Cette phrase de Lacan "L'inconscient est structuré comme un langage" est en effet centrale dans son éla -
boration théorique.
Il prend appui pour le démontrer sur les trois œuvres majeures de Freud, L'interpréta -
tion des rêves, Psychopathologie de la vie quotidienne et Le mot d'esprit dans ses rapports avec l'incons -
cient.
C'est ainsi qu'il effectuera un "retour à Freud".
Un interview qu'il accorde à Madeleine Chapsal, pour
l'Express, en 1957, révèle la portée de qu'il avance de nouveau dans ce champ de la psychanalyse.
« Voyez
les hiéroglyphes égyptiens : tant qu'on a cherché quel était le sens direct des vautours, des poulets, des
bonshommes debout, assis, ou s'agitant, l'écriture est demeurée indéchiffrable.
C'est qu'à lui tout seul le
petit signe "vautour" ne veut rien dire ; il ne trouve sa valeur signifiante que pris dans l'ensemble du sys -
tème auquel il appartient.
Eh bien ! les phénomènes auxquels nous avons affaire dans l'analyse sont de cet
ordre-là, ils sont d'un ordre langagier.
Le psychanalyste n'est pas un explorateur de continents inconnus ou
de grands fonds, c'est un linguiste : il apprend à déchiffrer l'écriture qui est là, sous ses yeux, offerte au
regard de tous.
Mais qui demeure indéchiffrable tant qu'on n'en connaît pas les lois, la clé ».
Lacan se livre
alors à un plaidoyer pour démontrer en quoi toute l'œuvre freudienne peut et doit être lue avec l'appui de
ces références linguistiques et que, pour ces raisons mêmes, ce qui fait l'efficience de l'analyse est lié au
fait de parler, qu'elle est une expérience de parole et il nous propose la jolie métaphore d'un hamac : «
l'homme qui naît à l'existence a d'abord affaire au langage ; c'est une donnée.
Il y est même pris dès avant
sa naissance, n'a-t-il pas un état civil ? Oui, l'enfant à naître est déjà, de bout en bout, cerné dans ce ha -
mac de langage qui le reçoit et en même temps l'emprisonne ».
C'est de cet emprisonnement que dans
l'analyse, il s'agit d'être délivré.
Structuralisme
C'est aux environs de 1953-54 qu'il opère un virage qui le fait abandonner momentanément ses références
à Hegel (hégélianisme à la mode de Kojève) pour le structuralisme.
En effet s'il utilisait jusque-là ces réfé -
rences hégéliennes, c'était avant tout pour rendre compte des relations de rivalités imaginaires entre le
moi et le petit autre, dans lesquelles la formule du "c'est moi ou lui" ne pouvait que l'emporter.
Quand il a
abordé la fonction du symbolique et la nécessité d'un pacte entre le moi et le petit autre, c'est là qu'il a
pris ses appuis dans la notion de structure, qui est strictement équivalente à celle de langage.
C'est dans
son grand texte inaugural "Fonction et champ de la parole et du langage", qu'il se réfère aux études de
Claude Lévi-Strauss, pour y énoncer, à sa suite, cette grande Loi primordiale des échanges et de la paren -
té.
Il introduit par ailleurs en 1953 des concepts qui deviendront fondamentaux dans son œuvre les trois
registres jusque là : Réel, Symbolique, Imaginaire.
Il commence à travailler à une théorie du signifiant en
redécouvrant Saussure et en s'appuyant sur Jakobson.
C'est aussi là qu'il commence à citer régulièrement
la thèse de Claude Lévi-Strauss, Les structures élémentaires de la parenté.
En 1960, Henri Ey organise un
colloque à l'abbaye de Bonneval sur le thème de l'inconscient : il y réunit les psychanalystes les plus
brillants de la jeune génération, des philosophes comme Gilles Deleuze, Merleau-Ponty et Jean Hyppolite.
Presque tous les débats se rapporteront de près ou de loin à la théorie lacanienne de l'inconscient, désor -
mais formée dans ses grandes lignes et résumée par le mot d'ordre lacanien par excellence : « l'incons -
cient est structuré comme un langage ».
Dés cette époque, en France, la psychanalyse se résume à ce po -
sitionnement : être avec ou contre Lacan.
Il a acquis une position centrale et cristallise les débats.
2.
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