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JOACHIM DU BELLAY

Publié le 22/02/2012

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APRÈS sa rencontre avec Ronsard, du Bellay débuta dans la carrière littéraire en rédigeant le manifeste de la nouvelle école. Sa première oeuvre poétique, l'Olive, imprégnée d'influences pétrarquisantes, le rapproche de Scève; mais il ne s'en tint pas, comme les Lyonnais, à l'italianisme : au cours de son séjour à Rome, qui d'ailleurs lui pesa comme un exil, il réalisa son rêve poétique en composant deux recueils, les Antiquités de Rome et les Regrets, où la culture latine s'allie avec bonheur à un lyrisme très personnel. La jeunesse abandonnée (1525 - 1547). Du Bellay, jeune noble angevin, issu d'une famille illustre, conserva de sa jeunesse un souvenir amer : « dès mon enfance, la perte de mes parents me livra pour mon malheur à la volonté d'un frère; sous sa direction, ma première jeunesse périt sans être cultivée » (épître latine à Morel). Sa santé était chétive. Très jeune, une longue maladie le laissa demi-sourd. En 1547, près de Poitiers, où il était venu étudier le droit, il rencontra Ronsard et le suivit à Paris pour y recueillir avec lui les enseignements de Dorat.
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« LA FIN ATTRISTÉE (1557-1560) Rentré dans cette France que ses vers invoquaient, du Bellay n'y retrouve que des soucis.

La publicationdes Regrets, qui contenaient des pièces fort désobligeantes pour la cour italienne, met son oncle le cardinal dansune situation difficile et le brouille avec lui; cependant, à la cour de France, où il partage avec Ronsard le rôle depoète du Roi, il est en butte à l'hostilité des poètes marotiques.

Dans le Poète courtisan, une longue pièce publiéeen 1559, on découvre le même accent amer que dans les sonnets satiriques des Regrets; en un temps où tous lesarts rayonnent autour des grands, du Bellay se préoccupe de distinguer entre les vrais poètes inspirés et ceux quisont seulement des flatteurs à gages.

Souci légitime : à la date où il mourait, âgé de trente-cinq ans, du Bellayavait prouvé que les vers ne sont pas un simple moyen de faire naître la faveur des princes; aux côtés d'un Ronsard,il avait contribué à fonder la grande poésie française. UN MAITRE DU SONNET Du Bellay demeure dans l'histoire de notre poésie comme un maître du genre qu'il a particulièrement cultivé : lesonnet.Ses poèmes, dans leur variété, sont toujours emportés par un mouvement vigoureux.

Veut-il évoquer la grandeur etla décadence de Rome? L'ensemble du sonnet, construit sur une comparaison, est constitué par une phrase unique,déroulée avec majesté (« Comme le champ semé en verdure foisonne...

») Veut-il évoquer le tracas de sesfonctions diplomatiques? Il accumule les détails observés en une suite d'infinitifs juxtaposés qui scandent etmorcellent la période.

Le mouvement oratoire s'achève souvent, soit par une sentence ou un trait d'esprit, soit parune image qui donne à l'idée développée une sorte de prolongement mystérieux : Et les Muses, de moi, comme étranges, s'enfuient. Ses vers entraînent par leur éloquence ou séduisent par leur intensité poétique.

On admire tantôt la concision dutour, tantôt l'énergie de termes pris dans leur sens latin, tantôt l'effet produit par une antithèse (« Élevant lesvaincus les vainqueurs dédaigner »), une répétition (« Rome seule pouvait Rome faire trembler ») ou une image,surtout lorsqu'elle jaillit au début du sonnet et qu'elle éblouit d'emblée par sa splendeur : Déjà la Nuit en son parc amassaitUn blanc troupeau d'étoiles vagabondes... Enfin, du Bellay utilise toutes les ressources du rythme et de l'harmonie.

Il pratique avec une audace heureuse lerejet, l'enjambement; il introduit des allitérations (« Où est ce cœur vainqueur de toute adversité? ») ou des coupeshardies (Le vieil enfant, aveugle archer // et nu).

Son alexandrin, cadencé avec une mâle vigueur dans lesAntiquités de Rome, prend au contraire, dans les Regrets, une douceur mélancolique : Et plus que l'air marin la douceur angevine. »

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