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Joachim du Bellay: Une poésie de la simplicité

Publié le 04/09/2012

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Mais c’est plus particulièrement de l’écriture de Ronsard dont il va se détacher. En effet en entretenant une correspondance avec lui, il met en opposition deux poétiques. C’est ainsi qu’il met en place un éloge de Ronsard fondé sur sa chance d’être auprès du roi et d’avoir sa faveur, sur sa poésie qui traite de hauts sujets qui lui sont inspirés et sur son immortalité qui lui est déjà acquise. Mais à la quête ambitieuse de ce dernier, qu’il semble tant louer, Du Bellay oppose sa propre conception de la poésie, une poésie apparemment sans ambition qui place le « moi « au cœur de ses préoccupations, avec humilité, une poésie de la transparence et de la sincérité. Ainsi dans le sonnet III il montre par une comparaison négative que Ronsard et lui n’emprunte plus le même chemin puisqu’il n’a plus la force de « suivre, comme lui, par sueur et par peine ce pénible sentier qui mène à la vertu « : contrairement a Ronsard, il a perdu sa fureur poétique. Qui plus est, Ronsard est assimilé dans le sonnet XX au « grand prêtre de Thrace «, alors que du Bellay n’est lui-même tour à tour que « Prophète « ayant perdu la voix et « prêtresse folle « dans les sonnets VII et CLVI. De même dans le sonnet XVI, il se compare – incluant Magny et Panjas car ceux-ci séjournaient alors eux aussi à Rome – à des cygnes qui se lamentent, alors que Ronsard, quant à lui, est heureux et honoré de pouvoir honorer son roi, et qu’il est comparé dans le sonnet XVII aux « doctes amoureux «, jouissant avec sa dame d’un « repos bienheureux «.

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