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JOUBERT Joseph : sa vie et son oeuvre

Publié le 30/12/2018

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JOUBERT Joseph (1754-1824). «La réputation de Joubert, disait avec irritation Rétif de La Bretonne, est assise tout entière sur l’idée qu’on a conçue de ce qu’il est capable de faire ». Il semble que l’histoire littéraire continue à faire crédit à l’auteur des Carnets. De tous les écrivains dont elle a retenu — et consacré — les écrits privés au nombre des grandes œuvres littéraires, Joseph Joubert est, sans doute, le cas le plus surprenant. Ses carnets intimes, qui ne doivent qu'à l'amitié et à l’estime de Chateaubriand une publication tardive (et tronquée), ne se soutiennent d’aucun ouvrage canonique publié ou achevé (achever, quel mot!) — même mineur ou méconnu, dont ils pourraient constituer une sorte de revanche posthume —, ni d'une quelconque notoriété publique de leur auteur; la vie de Joubert est aussi discrète que son œuvre.

« sur- Yonne.

Son ami de toujours, Fontanes, une fois devenu grand maître de l'Université impériale, le recom­ manda à a po léon, en 1809, pour un poste d'inspecteur général de l'enseignement.

Il partagea une vie tranquille entre les charmes de la conversation avec ses amis, dont Chateaubriand, une longue et fidèle amitié amoureuse avec Pauline de Beaumont, et surtout la rédaction de son journal intime.

commencée en 1786, qu'il poursuivra sans interruption jusqu'à sa mort.

Chateaubriand, en 1838.

prit l'initiative de faire paraître un recueil de Pen­ sées de son ami disparu, choisies et classées par ses soin .

Ce n ·est que cent ans plus tard.

en 1938, que fut publiée une édition complète des Camets.

fidèle à leur ordre chronologique.

Œuvre unique, sans référence externe, ces Carnets ne sont pas l'envers secret et obscur de quelque grande entreprise avortée, ou une esquisse paresseuse et indéfi­ niment recommencée, rêverie impuissante sur 1 'œuvre à faire ...

Ou plutôt si, impuissante, mais revendiquée- et parfois avec optimisme -comme condition première et nécessaire de mute ambition littéraire : il faut «savoir ne pas écrire » et commencer par «écarter avec soin la multitude des mots».

Or, partout autour de lui, c'est le triomphe du discours plein et euphorique, le règne de ceux qui se prennent pour des« architectes >> parce qu'ils «construisent de longs murs».

Quand il commence, en 1786, la rédaction de son journal, les grandes voix qui ont occupé !"espace discursif du siècle se sont tues.

Jou­ bert n'est pas tendre pour elles: Voltaire.

cet ), n'est pas seule en cause.

Sa vision esthéti­ que reste prisonnière d'un schéma platonicien qui, posant la primauté de l'idée à la recherche de sa meilleure forme sensible.

condamne l'œuvre d'art à une fragmentation infinie en petits îlots de sens, de son et d'harmonie, à une sorte de beauté éclatée et finalement impossible.

Son esthétique est une esthétique de la phrase et même du mot, qui : ajoutons, pour lui être fidèle : sa lumière.

Il n'a pas voulu voir ou comprendre cet étrange pouvoir combinatoire et productif du discours, capable de faire un chef-d'œuvre de la littérature la plus larmoyante ou la plus soumise.

en apparence, à la tyrannie du forum.

Mais, en rêvant l'ouvrage impossible, auquel il renonçait avec fierté (. »

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