JOUY Victor Joseph Étienne de : sa vie et son oeuvre

JOUY Victor Joseph Étienne de (1764-1846). Écrivain né à Versailles, Jouy doit sa renommée au personnage de l’Hermite de la Chaussée d’Antin qui fut sans doute à l’origine de la vogue des « physiologies » dans la première moitié du xixe siècle [voir Physiologies]. De son existence, où la légende le dispute au réel, émergent quelques épisodes militaires et sentimentaux en Inde que Stendhal a consignés dans ses Souvenirs d'égotisme (chap. 8). Mais la littérature le tentait : il brossa d’abord quelques portraits pour la Galerie des femmes célèbres (1799), puis composa pour la scène de courts vaudevilles, des comédies de mœurs (M. Beaufils, 1806; l’Avide Héritier, 1807), des livrets d’opéras (les Amazones, 1811, musique de Méhul) et même des tragédies (Tippô-Saïb, 1813; Sylla, 1821). De 1811 à 1814, il avait alimenté la Gazette de France d’articles dont la réunion en volume devait donner naissance à l’Hermite de la Chaussée d’Antin ou Observation sur les mœurs et les usages français au début du XIXe siècle. Devant le succès, Jouy transporta son Hermite en province (16 vol. à partir de 1818), en Guiane, en prison (1823, avec la collaboration de Jay) avant de lui faire recouvrer la liberté (1824).