L'« ascension » dans Bel-Ami de Maupassant

connaissait et l’indépendance de son esprit » (p. 33). « Désir d’arriver » qui règne en maître dans son esprit « malin », « roublard », « débrouillard », nous est-il dit un peu plus loin (p. 49). Mais quelle « indépendance d’esprit » ? Aurait-il du talent ? C’est le point de vue de Duroy sur lui-même : le bougre ne se dévalorise pas ! Même s’il est jugé par les convives du premier dîner comme « un esprit original », le reste du roman ne révèle ni un talent ni une hauteur de vue remarquables. Dans sa réponse à ses collègues scandalisés (cf. pp. 117118), Maupassant dénie ces qualités à son personnage.

 Un parcours sans faute

Cet ambitieux - pas si doué que cela - fait néanmoins un parcours sans faute. Forestier lui a évité le premier écueil : se montrer dans une position subalterne. Devenir écuyer lui aurait définitivement fermé l’accès à une situation plus élevée parce qu’il serait connu de ses clients comme un employé : « ils ne pourr[aie]nt plus s’accoutumer à [le] considérer comme leur égal » (p. 22).

Or la grande habileté de Duroy consiste à écouter tous les conseils et à les suivre. Duroy est une éponge, il n’a pas d’initiative. Sans revenir en détail sur son parcours (cf. « Schéma narratif »,