Devoir de Philosophie

La fontaine

Publié le 27/05/2013

Extrait du document

fontaine
Pour traiter les thèmes de la culpabilité et de la justice qui concernent l'être humain de tous les temps et qui sont incompatibles avec le monde animal, La Fontaine, s'il conserve encore cette apparence, a en fait, comme Molière et La Bruyère, observé la société de son temps qui était fortement organisée selon une hiérarchie. La fable illustre le fonctionnement de cette société en faisant intervenir des animaux qui ont une signification symbolique très nette. Le lion, le roi des animaux, représente le roi. Il est orgueilleux de son autorité quasi divine, exerce majestueusement son «métier«, aime étaler sa puissance dans de pompeuses cérémonies, méprise ses sujets qui redoutent sa colère terrible et sa cruauté impulsive, se conduit en despote, abuse de sa force au service de ses appétits. Il est entouré d'une cour où les principaux courtisans sont le renard et le loup et que La Fontaine présente, avant La Bruyère, comme un pays de parasites «machinateurs d'impostures«, où règnent la servilité et l'hypocrisie, où les rivalités entraînent des dénonciations, des calomnies, des vengeances implacables. C'est bien des humains qu'il s'agit, et pourtant la fiction animale reste présente à nos esprits, tant le choix des personnages s'accorde avec le rôle et le langage que leur prête le poète dans cette petite pièce de théâtre en plusieurs actes où alternent récit et paroles : - premier acte : les ravages de la peste (vers 1-14) ; - deuxième acte : le raisonnement du lion et sa confession (vers 15-33) ; - troisième acte : le plaidoyer du renard et la disculpation de tous les puissants (vers 34-48) ; - quatrième acte : la confession de l'âne ( vers 49-55) ; - cinquième acte : sa condamnation et son exécution (vers 56-62). Un préambule qui, par son ton, son allure mystérieuse, son ambiance pesante, attire l'attention sur les ravages de la peste avant d'oser la désigner. Elle imposa sa terreur au Moyen Âge, mais sévissait encore au XVIIe siècle. L'esprit religieux en faisait un fléau que la divinité ferait subir aux humains pour les punir. « Terreur« rime de façon significative avec «fureur«. Aussi, dans les premiers vers, est-elle désignée avec réticence, tant elle inspire un effroi dont l'auteur a créé l'impression par le ton, les mots mis en valeur. Le lecteur est intrigué par le mot «mal« qui est répété avant qu'il ne soit clairement identifié, et, quand il l'est, la parenthèse du vers 4 est empreinte de crainte superstitieuse (nommer le mal, c'est risquer de le faire apparaître : ainsi, on ne parlait qu'indirectement du diable). Le vers 5 marque le grand accroissement du nombre des morts par cet enrichissement de l'Achéron (à prononcer «Akéron«), qui était le fleuve qu'il fallait traverser pour atteindre les enfers, le séjour des morts. La structure de c...

Liens utiles