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LA FONTAINE (1621-1695). Vie et originalité

Publié le 22/06/2011

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1. Avant La Fontaine, on peut citer un grand nombre de fabulistes qui se sont inspirés, comme lui, de l'antiquité et du moyen âge. La fontaine n'est donc pas le seul auteur de fables dans notre littérature; mais il est le plus original, et aujourd'hui, quand on dit simplement le fabuliste, c'est toujours de La Fontaine qu'il s'agit.

2. Vie de La Fontaine. — Jean de La Fontaine est né à Château-Thierry, le 8 juillet 1621. Il était fils d'un maître des eaux et forêts. Après de bonnes études au collège de Reims, il hérita de la charge de son père, et habita pendant quelques années sa ville natale, où il se maria. — De 1657 à 1664 La Fontaine vécut chez le surintendant Fouquet, à Saint-Mandé et à Vaux. Là, il connut la société polie et lettrée de son temps, et il fit beaucoup de ballades, de madrigaux, d'odes, où il suivait le goût des poètes à la mode. Lorsque Fouquet fut arrêté, La Fontaine écrivit pour lui la belle Élégie, aux Nymphes de Vaux, et lui resta fidèle.

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« Les témoignages divers et contradictoires de ses proches montrent combien il est difficile de cerner le personnagede La Fontaine : Clérambault, son successeur à l'Académie française, a dit de lui qu'il était simple et doux.

Mais,dans ses Contes et Nouvelles en vers comme dans ses Fables choisies, il sait se montrer acerbe et parfoisimplacable à l'égard de ses contemporains, et notamment des gens de cour dont les moeurs le scandalisent.

S'il semoque des prêtres et des ecclésiastiques, voire du pape, s'il sait goûter à la paillardise et à la volupté, il ne cessejamais d'être profondément croyant.

Tantôt il est partisan de la jouissance et de la luxure la plus effrénée, tantôt ilprône l'ascétisme janséniste le plus rigoureux.

Il n'est donc pas étonnant que l'auteur des Fables choisies soit lui-même l'objet des fables les plus fantaisistes et des clichés scolaires les plus simplistes : dans la vie comme dans sesoeuvres, La Fontaine est le contraire du moraliste un peu sentencieux que chacun imagineA l'inverse, c'est un personnage insaisissable tant il semble multiple et parfois contradictoire.

N'avait-il pas lui-mêmeconscience de cette étrangeté fantasque lorsqu'il écrivit, dans une lettre à Mme de La Sablière : « Je suis choselégère et vole à tous sujets.

» ? La fable : un genre nouveauJean de La Fontaine reste universellement connu pour ses douze recueils de Fables choisies, sortes de poèmesdidactiques tombés en désuétude depuis l'Antiquité.

C'est bien là que réside le génie de La Fontaine : il a recréé unvéritable genre.Au XVIIe siècle, en effet, la fable n'avait qu'un rôle pédagogique et moralisateur.

C'était un genre naïf, propre àédifier les petits écoliers, auquel les grands écrivains ne s'abaissaient jamais Il s'agit ordinairement d'un court récitet d'une morale plus longue, parfois pesante.

La Fontaine va étendre le récit, lui donner plus de vie, le rendre pluscrédible, puis il va restreindre la morale finale à quelques vers, de manière à ne pas appesantir l'histoire.La fable devient donc sous la plume de La Fontaine un récit drôle, animé, rebondissant et plein d'esprit.

Ce nouveaugenre sera en outre un instrument redoutable pour illustrer, voire critiquer les moeurs et les personnalités de sontemps : en mettant en scène, sous couvert d'animaux, le roi et la cour, La Fontaine se transforme en caricaturiste. NOTES DE L'ÉDITEUR« Jean de La Fontaine ou le bonheur d'écrire.

Ses fables, ses contes, ses poèmes, ses discours sont l'un des pluslimpides joyaux du trésor de la poésie lyrique française.

Il est l'onde pure où de générations en générations lajeunesse s'abreuve.

» P.

Clarac, Jean de La Fontaine, Seghers, 1965.« Il chante la solitude et la simplicité rustiques mais il se complaît dans les salons des duchesses.

Il fait sa cour auxfemmes les plus élégantes dans des poèmes d'une délicatesse inimitable, mais il aime fidèlement les gaillardisesd'auberge et de bordel.

Une douce gaieté baigne son oeuvre, or il est la proie d'une mélancolie profonde (...) on aparlé de son innocence ; on a insisté sur son ingénuité.

(...) Ses jours s'écoulèrent comme le cristal d'une source.Pour cette raison, les divinités des eaux et des bois l'appelèrent Jean de La Fontaine, et ce nom lui resta pourl'éternité.

» J.

Orieux, La Fontaine, Flammarion, 1976.« En aura-t-on jamais fini de découvrir La Fontaine ? Il n'y a peut-être pas de figure plus familière de notrelittérature, sans doute parce que tous les enfants de France l'ont fréquenté.

(...) Jean de La Fontaine aurait eu, en1971, ses valides 350 ans.

Et il continue de sourire sous le masque de pacotille qu'on lui a imposé.

» J.

Gaucheron,La Fontaine a 350 ans, Europe n° 515, mars 1972.. »

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