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La langue d'homère dans l'odyssée

Publié le 06/09/2018

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Aspects de la langue d’Homère dans les chants V à XIII de l’Odyssée.

L’hospitalité nous est présentée comme un devoir absolument sacré. C’est ce que nous voyons à travers les extraits suivants : 2/ p. 105 ; 6/ p 129 ; 9/ p.139 ; 12/ p.149. Un étranger peut être un dieu qui a pris provisoirement l’apparence d’un humain. Mais, au-delà de cet aspect, l’hospitalité est la valeur la plus représentée dans les chants V à XIII, qu’elle soit assumée de façon parfaite par les Phéaciens ou, au contraire, refusée par le cyclope. 
Deux des formules d’Ulysse présentent des véritables choix de vie, que ce soit au niveau individuel ou collectif : 1/ p. 104 ; 11/ p. 143. La concorde qui doit régner au foyer et l’amour de la patrie sont pourtant deux valeurs bien éloignées des valeurs guerrières que l’on attendrait peut-être dans la bouche d’un ancien combattant de Troie. L’amour du cercle familial y est célébré comme valeur universelle, peut-être pour la première fois dans la littérature, surtout la littérature épique.

Enfin, Homère rend hommage aux aèdes et aux Muses qui les inspirent : 8/ p. 137 et 10/p.140. Ce sont eux qui transmettent à la postérité les hauts faits et qui les glorifient. Ils doivent, pour cela, être aimés et célébrés de tous.

On le voit, l’écriture de l’Odyssée est très variée et inclut les formulations intemporelles d’une sagesse qui nous touche encore à bien des égards.

5/ La langue technique

Homère emploie unvocabulaire technique très précis. Cela est particulièrement net quand Ulysse construit le bateau qui lui permettra de reprendre la mer après son long séjour chez Calypso. Il est aidé par la nymphe qui lui fournit les outils nécessaires (chant V, vers 228 à 262, p. 90 – 91.) 

L’adresse technique d’Ulysse est un des traits caractéristiques du personnage. On en retrouvera la trace dans la description du lit qu’il a construit de ses propres mains dans son palais d’Ithaque (chant XXIII, vers 183 à 204.)
Dans l’Iliade et l’Odyssée, hommage est souvent rendu aux artisans et aux objets qu’ils créent. L’habileté manuelle est valorisée et les mots de métier sont intégrés au texte et lui apportent une forme particulière de poésie. D’autre part, ces descriptions techniques qui ressortissent au registre réaliste contribuent au mélange des genres, très présent dans l’œuvre. 

Ces quelques remarques ne prétendent pas, bien entendu, épuiser la richesse de la langue homérique. Elles ne sont destinées qu’à montrer la variété d’une langue poétique artificielle (la langue d’Homère est un mélange de plusieurs dialectes) mais d’une immense inventivité.

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« Pour les dieux, le poète insiste sur leur puissance et leurs pouvoirs.

Par exemple, Zeus est celui « qui règne sur le monde », IX, 552, « celui qui tonne dans le ciel », V, 4, « celui qui sait rallier les nuages », V, 21, « le rassembleur des nues », IX, 67.

Ces formules nous donnent l’image d’un dieu céleste tout puissant.

Les éclairs, le tonnerre et les nuages lui obéissent.

L’image de Poséidon est aussi une image de puissance.

Il est « celui qui fait trembler la terre, VI, 271 ; V, 422 ; VII, 271 ; « le puissant ébranleur des terres », VII, 282.

A Zeus le ciel, à Poséidon la mer et la terre dans ses manifestations catastrophiques.

C’est lui qui provoque les tremblements de terre.

Les déesses sont plutôt qualifiées par des attributs physiques.

Ainsi Pallas Athéna est « la déesse aux yeux brillants », V, 437 ; VI, 13, « aux yeux étincelants », VII, 19 ; VII, 41.

Le regard perçant ou étincelant est associé à l’intelligence, dont est grandement pourvue Athéna, sortie tout armée du cerveau de son père Zeus.

Elle peut -être aussi « la déesse bouclée, la redoutable », VII, 41, ou bien être placée dans sa lignée comme « fille de Zeus » ou « fille du porte -égide », VI, 229 ; VI, 234.

Athéna est la déesse qui joue le plus grand rôle dans l’Odyssée et elle y apparaît sous des formes multiples, aussi bien par les adjectifs qui la qualifient que par les apparences diverses qu’elle revêt. Une des plus célèbres épithètes homériques est attribuée à l’Aurore, déesse dont l’apparition marque un jour nouveau.

Elle est « Eôs aux doigts de roses », V, 121 ; VIII, 1.

Elle peut être aussi « la fille du matin », V, 228 ou « l’aube bouclée », V, 288. Les autres dieux ou déesses qui jouent un rôle dans l’œuvre sont ainsi qualifiés par leur lignée (fils de…., fille de…), par un attribut (les sandales d’or d’Hermès) ou une qualité physique remarquable.

Les humains sont, eux aussi, qualifiés.

Dans son ensemble, l’espèce humaine est celle « des mangeurs de pain », VIII, 222 (en grec « sitophages »). Nous reviendrons sur les nombreuses épithètes attribuées à Ulysse dans un cours ultérieur sur le personnage.

Les qualificatifs sont souvent mélioratifs.

Ainsi, Pénélope est -elle « la très sage Pénélope », V, 216, 217, 218.

La jeune Nausicaa est « la bien vêtue », VI, 49 ou bien elle est « aux bras très blancs », VI, 186, 251 (signe de son haut rang).

Elle est aussi « la fille aux beaux cheveux », VI, 222.

L’auteur nous présente un monde idéalisé où la beauté physique et morale est l’apanage des nobles dames.

Les éléments sont aussi qualifiés.

Bien que les Grecs aient été de grands marins, ils considèrent la mer comme un élément dangereux et hostile.

Elle est « sans moisson », V, 140, 148, ou « stérile », VIII, 49.

Elle est souvent comparée à du vin « la mer vineuse », V, 132, « couleur de vin », VII, 250, à cause de sa couleur sombre.

Toutes ces épithètes sont une particularité de la langue homérique et sont, dans le texte écrit, la trace de « l’épos ».

Elles contribuent au charme archaïque du texte. 3/ Les comparaisons La liste des comparaisons des livres V à XIII se trouve en ANNEXE I Les comparaisons rapprochent deux actions, deux réalités, deux mondes, pour faire ressortir l’un par l’autre.

Elles s’adressent à l’imagination du lecteur en lui permettant d’associer une image ou une scène à un moment du récit, à un personnage ou à une description.

Elles donnent un aspect concret au passage ou, au contraire, poétisent une scène de la vie « réelle.

» Dans les chants au programme, ces comparaisons sont surtout concentrées dans les chants V et VI, ceux où le narrateur omniscient raconte les aventures d’Ulysse après qu’il a quitté Calypso seul sur son embarcation et qu’il affronte le tempête.

Elles sont moins nombreuses ensuite, quand c’est Ulysse qui raconte lui -même ses aventures aux Phéaciens.. »

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