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La liberté poétique et révolutionnaire de Desnos

Publié le 30/11/2023

Extrait du document

« IRACHILO Uhaïna Suite à la publication de ses di érents travaux poétiques, Desnos, poète faisant parti du groupe surréaliste, fut critiqué pour sa singulière prise de liberté dans les sections « sirènes-anémones » et « poème à Florence ».

En e et, le poète a privilégié une métrique bien di érente de celle utilisée au XXe: le retour à l’alexandrin.

André Breton, faisant lui aussi parti du groupe surréaliste, condamne ce retour a l’alexandrin qu’il considère comme une « vieillerie poétique ».

Selon lui, ce retour ne représente non pas une révolution mais une régression de la langue.

Nous pouvons directement remarquer le caractère singulier du travail poétique de Desnos qui étend sa créativité à son paroxysme. Un critique a pu écrire que le travail poétique de Desnos consistait à « rendre perceptible l’existence physique des mots »Cette formule vous semble -t-elle rendre compte de Corps et bien ? « Rendre perceptible l’existence physique physique des mots » reviendrait à parler de la manière dont Desnos rend les mots sensibles, tangibles, visibles.

Par son habileté poétique, il arriverait à donner corps aux mots.

De plus, le terme « consistait » émet l’hypothèse que le travail de Desnos ne se limite pas à ce domaine précis mais à une substance et un sujet bien plus riche et complexe.

Le terme « semble » connote le fait que cette citation ne couvre pas toutes les aspérités de l’oeuvre de Desnos; elle est réductrice.

En quoi l’écriture automatique de Desnos peut-elle permettre d’élaborer une ré exion sur le langage et de briser les codes traditionnels ? D’abord, nous verrons que Desnos rend perceptible l’existence phonique et graphique des mots en mettant en avant sa virtuosité poétique.

Ensuite, nous nous consacrerons aux images variées et burlesques qu’il déploie dans son oeuvre.

En n, nous nous intéresserons à la liberté poétique et révolutionnaire de l’auteur qui s’interroge sur le langage et son utilisation. fi ff ff ff ff ff fi ff ff ff fl ff D’une part, on peut remarquer que dans son recueil, Desnos met surtout en avant la sonorité de ses vers.

Il place le sens des mots au second plan a n de mettre en relief et de valoriser la phonique et la graphie.

On peut remarquer ce jeu avec le langage dans la section dédiée aux jeux de mots de Rrose Sélavy.

En e et, Desnos va élaborer au sein de cette section un tout nouveau langage poétique qui s’apparente à un algèbre, des formules mathématiques qui nécessitent d’être suivies étapes par étapes pour être assimilées.

On peut prendre l’exemple de la formule 125 présente dans la section « Rrose Sélavy » : « Max Ernst: La boule rouge bouge et roule».

Ici, on voit bien l’apparition d’un travail poétique qui se forme au travers d’une énigme mathématique ( ax + by = ay + bx). La permutation de ces di érentes syllabes montre la complexité et la singularité linguistique mise en oeuvre par l’écriture automatique de Robert Desnos.

Il valorise à l’aide de cet algèbre la forme en dépit du fond.

Le lecteur doit alors s’atteler au déchi rement de cet énigme poétique. D’autre part, l’auteur met aussi en exergue l’aspect sonore de ses vers.

Il execute dans ce recueil ce qu’on pourrait appeler une jonglerie verbale qui permet d’explorer les di érentes perspectives du langage et ses e ets.

En e et, dans la section intitulée « L’Aumonyme », le septième texte démontre parfaitement le jeu d’homophonie de l’auteur : « Les moules des mers/ aux moules des mères ».

L’auteur joue avec des procédés bien particuliers; on y compte l’anagramme, le paronyme, les phonèmes voire même l’ajout de lettres.

Elles permettent, en premier lieu, de donner une place spéciale à l’aspect phonique du mot en oubliant son réel sens dans la phrase.

Ici, il n’y a pas de recherche de perfection, d’esthétique ou de sens logique mais simplement une nalité qui est typiquement surréaliste.

Ainsi, Robert Desnos utilise donc le langage comme un outil au service de sa plume.

Le lecteur est alors alerté par l’aspect aussi bien graphique que sonore de ses vers.

De surcroit, cette nouvelle manière d’utiliser la langue n’est pas le seul élément qui peut marquer le lecteur. E ectivement, la diversité des images, déployées par les di érents registres présents dans ce recueil, peuvent prendre au dépourvu le lecteur.

Ces derniers divergent des équations linguistique ou des jeux de mots que nous avons pu voir précédemment.

A contrario, ces tonalités présentent des images beaucoup plus compréhensibles, assimilables et lisibles, permettant une meilleure appréhension de la substance poétique. Le lecteur assiste alors à un registre aussitôt comique, qui s’enchaîne par la suite à des thèmes plutôt porté sur l’érotisme, pour en n se conclure sur la substance autobiographique de l’auteur que je dé nirai comme pathétique.

Par exemple, nous pouvons voir dans « Le fard des argonautes », l’apparition d’une parodie qui démysti e les personnages mythologiques en travestissant leurs traits d'une façon caricaturale. Cette transformation se lit facilement dans le titre du poème.

« Le fard des argonautes » démontre bien cette manière de maquiller arbitrairement ces personnages pour les tourner en dérision. De plus, dans ces poèmes, nous observons que l’auteur prend le lyrisme à contrepied en mettant aussi bien en avant les amours cadencés et l’érotisme que les stupé ants comme la cocaïne ou l’opium.

Plusieurs poèmes abordent ces sujet sulfureux et « immoraux ».

D’une part, « L’ode à Coco » nous expose des allusions sexuelles et l’évocation de drogues assez évidentes : « nous.... »

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