LA LITTÉRATURE COMME MOYEN DE SE CONNAÎTRE
Publié le 14/08/2014
Extrait du document
Le point de vue du créateur et celui du lecteur sont ici étroitement imbriqués puisqu'un créateur explique que c'est l'action exercée sur le lecteur qui lui paraît justifier son métier. A la limite, le sujet ou une partie du sujet pourrait porter sur le problème de cette légitimation de l'écriture romanesque. Mais la question.fondamentale reste bien : la lecture des romans et la
fréquentation des êtres imaginaires qui les habitent permettent-elles aux hommes de mieux se connaître ?
Le problème a donc un caractère ouvert, mais l'on demande essentiellement à l'élève de se référer à son expérience de lecteur et d'expliquer en quoi certains livres l'ont aidé à mieux se connaître. Celui-ci peut cependant, comme c'est le cas ici, faire allusion à ses propres travaux d'écriture.
Sujet : Parlant du métier de romancier, François Mauriac écrit : « Les personnages fictifs et irréels nous aident à nous mieux connaître et à prendre conscience de nous-mêmes... Et c'est sans doute notre raison d'être, c'est ce qui légitime notre absurde et étrange métier que cette création d'un monde irréel grâce auquel les hommes vivants voient plus clair dans leur propre coeur et peuvent se témoigner les uns aux autres plus de compréhension et de pitié. « Expliquez, commentez et, si vous le jugez à propos, discutez ces lignes en prenant comme exemple un roman (ou plusieurs) que vous connaissez bien. |
«
Cette réflexion me semble d'ailleurs très compréhensible.
Car le
20 romancier, lorsqu'il forge de toutes pièces un personnage, y met
beaucoup de sensibilité, de lucidité, d'intuition.
Il ressent toutes
les émotions de sa créature, prévoit toutes
ses réactions.
Flaubert disait :
"Madame Bovary, c'est moi.,.
Cette transposition dans un monde irréel, où les sentiment,s
25 éprouvés par l'individu fictif ne sont autres que les propre~
sentiments du romancier, lui permet donc de voir quelles sont
ses réactions lorsqu'il est confronté avec un grave problème.
Puisque au plus profond de lui-même,
il est ce personnage,
évoluant comme un pion sur un jeu d'échecs.
30 Personnellement, je suis absolument d'accord avec François
Mauriac lorsqu'il nous dit que
la création d'un roman permet de
mieux
se connaître et de mieux connaître ses semblables.
Je
partage cet enthousiasme de l'auteur pour avoir écrit moi-même
quelques nouvelles, bien insignifiantes, mais qui m'ont procuré
3S une joie et une exaltation immense lorsque je les ai écrites, et fait
lire à mes parents.
Non par vanité, mais parce que j'avais la
sensation
de faire passer dans leur esprit une sorte de message,
bien modeste, mais qui, ajouté aux romans qu'ils lisent, a
peut-être
pu contribuer à cette transformation progressive de
40 leur façon de juger ce qui les entoure.
Donc,
je le soutiens, il est certain que la création de ce monde
irréel permet au romancier de mieux
se connaître et de mieux
s'analyser.
D'autre part,
il est certain que la lecture d'un roman permet au
45 lecteur de mieux se connaître, de s'approfondir, et lorsque l'on
veut, bien entendu, faire une lecture sérieuse
d'un ouvrage, le
bénéfice que l'on en retire ne s'efface jamais.
Le roman imprime
en notre esprit une image inoubliable, quelquefois par sa dureté,
sa cruauté,
ou alors par sa grande sensibilité.
Je pense que le fait
so que l'on garde le souvenir d'un ouvrage vient de ce qu'à sa
lecture,
on s'identifie plus ou moins aux personnages qui y
évoluent, et qu'ainsi
on peut inconsciemment comparer ce
qu'auraient été nos réactions devant
les événements qui se
succèdent, avec celles du personnage mis en scène par
le
55 romancier.
Pour illustrer ma réflexion d'exemples, je pense à quelques.
»
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