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LA LITTÉRATURE DE LA RESTAURATION (1660-1700) - LE THÉÂTRE

Publié le 16/07/2011

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LA littérature de la restauration. — Il nous est difficile d'imaginer la griserie de libération qui saisit Londres en 1660, lorsque le retour du Roi mit fin à l'oppression des puritains. Le premier soin de Charles II fut de rouvrir les théâtres, qu'ils avaient fermés; et c'est essentiellement dans la littérature dramatique que se manifesta l'esprit nouveau. On verra plus loin ce que furent les comédies et les « drames héroïques «. Notons-en tout de suite un caractère essentiel : c'est le théâtre d'une minorité, écrit pour une coterie assez fermée, celle de la Cour, libertine, sceptique, fanfaronne d'irréligion et d'immoralité par bravade à l'égard des puritains. De ce divertissement pour gens du monde la bourgeoisie londonienne s'écarta. Car si l'Angleterre avait rejeté la tyrannie puritaine, elle était cependant restée protestante, définitivement : Paradise Lost (1667), The Pilgrim's Progress (1678) et bien d'autres ouvrages du même genre touchaient pendant la Restauration un public infiniment plus nombreux que celui qui faisait à grand'peine vivre les deux théâtres de Londres.

La littérature de la Restauration. — John Dryden; la carrière de Dryden;

Dryden homme de lettres. — Autres écrivains John Locke; Samuel Butler. —

La comédie delà Restauration.—George Etherege.—Wycherley. —Congreve.

— La Tragédie : Thomas Otway. — Autres écrivains de théâtre.

« 114 LE XVIIIe SIÈCLE ingénieux,desimages aussicherchées, pourcélébrer cette fois le retour de Charles II et les mérites de ses ministres. Le théâtre étant àla mode, Dryden lui consacra ensuite sonprincipal effortdepuis sapremière pièce: The Wild Gal- lant (1663) jusqu'à ladernière : Love Triumphant (1694).Plusoumoins copiées sur des originaux français, avec addition de nombreuses indécences, ses comédies n'eurent que Je succès médiocrequ'ellesméritaient.

Drydenréussitbeaucoup mieux dans un autre genre dont il se piquait d'être l'inventeur, après Davenant, et qu'on appelait ledrame héroïque.

Dans l'un des excellents Essays qu'à l'exempledes Examens de Corneille ilplaçait en tête de ses pièces, il a écrit : thatanheroic plau ought to be an imitation inlittle of an heroic poem,andconsequenlly that love and valouroughtto be the subjecl ojil, (Une pièce héroïque devrait être l'imitation réduite d'un poème héroïque; en conséquence l'amour etlavaleur devraient en former lesujet.) Les «poèmes héroïques »où il chercha les sujets de ses «imita tions »,et où ilpuisa des exemples de «valeur et d'amour »,ce furent surtout les romans français, leGrand Cyrus d'où vient sa Maiden Queen, Almahide de M118 de Scudéry, àqui il emprunta le sujet de The Con- quest of Granada, et bien d'au tres encore :sentiments outrés et faux, personnages impossibles, aven tures prodigieuses, tout serait exé crable et ces œuvres seraient illisi bles, si Dryden n'avait manié le distique «héroïque »(heroic cou plet) dedécasyllabes rimes,avec un sens de l'harmonie, un talentd'expression juste qui n'appartiennent qu'à lui.

C'est, en vers, un maître ouvrier. La peste de 1665 ferma les théâtres; elle fut suivie en 1666 du grand incendie de Londres et de la défaite hollandaise. Dryden en 1667 publia Annus Mira bilis, poème d'actualité oùs'exprimait pour la première fois de façon parfaite le nouvel idéalpoétique: des vers précis, nettementajustés,pleinsd'allusions contemporaines, et beaucoup plus brillantsqu'émouvants.

Presqueaussitôtil donnait son Essay of Dramatic Poesy (1667)sous la forme d'une conversation à quatrepersonnages, il y compare le théâtreanglaiset le théâtre français, défend le théâtre en vers et donne d'admirables portraits littéraires dequelques grands élisabéthains.

Sonappréciation deShakespeare demeureaprèstroissiècles l'une des plus belles pages de la critiqueanglaise : Fig. 68.

— John Dryden (National Portrait Gallery).. »

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