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RACINE ET LA TRAGÉDIE DE 1660 A 1700 (littérature)

Publié le 20/05/2011

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Racine (1639-1699).

Enfance. -- Jean Racine naquit le 21 décembre 1639, à la Ferté-Milon; deux ans après, sa mère mourait, et, deux années plus tard, son père. Le petit Racine, orphelin, fut recueilli par sa grand-mère Marie des Moulins, soeur de Mme Vitart. Or, cette Marie des Moulins avait une fille religieuse au couvent de Port-Royal, la mère Agnès de Sainte-Thècle ; elle y avait aussi deux soeurs religieuses; et elle-même, devenue veuve en 1649, alla y rejoindre sa fille et ses soeurs. Désireuse de faire élever son petit-fils dans les mêmes idées, elle l'envoya au collège de Beauvais, dirigé par des jansénistes. A l'âge de seize ans, Racine quitta Beauvais, pour entrer dans l'école des Granges où enseignaient, auprès de Port-Royal-des-Champs, les Messieurs eux-mêmes. C'est là qu'il apprit le latin et surtout le grec. C'est là aussi qu'il se pénétra d'une piété profonde. Si le goût du théâtre l'écarta pendant quelques années de ses maîtres de Port-Royal, il devait revenir à eux et leur rester fidèle jusque dans la mort.

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« donne Athalie ; mais la réussite d'Esther a inquiété Mme de Maintenon, qui craint de développer chez ses élèves deSaint-Cyr le goût du monde et la coquetterie.

Athalie sera jouée sans décors ni costumes, à Versailles, devant leRoi, et longtemps méconnue.Racine mourut le 21 avril 1699.

Il avait sollicité comme un honneur d'être enseveli au cimetière de Port-Royal-des-Champs, aux pieds de M.

Hamon.

Lors de la destruction de cette abbaye, en 1711, on transporta les restes deRacine à l'église Saint-Étienne-du-Mont, où ils sont encore, et où l'on peut lire son épitaphe latine, composé parBoileau. Analyse des pièces. 1664.

La Thébaïde ou les Frères ennemis.

— Le sujet essentiel de cette pièce, imitée d'Euripide, de Sénèque et deStace, est la rivalité fameuse des deux fils d'Œdipe, Étéocle et Polynice, qui finissent par se donner mutuellement lamort.

Mais, en disciple de Corneille, du Corneille d'OEdipe, Racine mêle les fadeurs de l'amour galant à cetteépouvantable histoire. 1665.

Alexandre le Grand.

— Le sujet est tiré de Quinte-Curce.

—Alexandre a poursuivi ses conquêtes jusqu'auxIndes; là, il se trouve en présence de deux rois, Taxile et Porus; Porus résiste, il est vaincu, et tombe aux mainsd'Alexandre : celui-ci lui pardonne et lui rend ses États.

Racine suppose qu'Alexandre est amoureux de Cléofile, sœurdu roi Taxile, et Porus amoureux de la reine Axiane. 1667.

Andromaque.

— Les sources de la pièce sont grecques et latines.

Racine a puisé dans l'Iliade d'Homère(chants VI et XXII), dans les Troyennes et l'Andromaque d'Euripide, dans l'Énéide de Virgile (livre III), et dans latragédie de Sénèque, Andromaque.

Chez les poètes anciens, Andromaque, devenue la captive et l'épouse dePyrrhus, avait eu de ce nouveau mariage un fils, Molossos; en l'absence de Pyrrhus, Hermione, jalouse, veut fairepérir l'enfant, qui est sauvé par l'intervention du vieux Pélée, tandis que Pyrrhus est tué à Delphes par Oreste.

—Racine imagine au contraire qu'Andromaque, veuve d'Hector, emmenée en captivité par Pyrrhus après la guerre deTroie, a conservé son fils Astyanax.

Pyrrhus, déjà fiancé à Hermione, fille de Ménélas et d'Hélène, est amoureuxd'Andromaque et lui demande de l'épouser.

Celle-ci ne veut pas y consentir; Pyrrhus la menace de faire périr le petitAstyanax, dont les Grecs exigent la mort.

La pièce commence au moment où Oreste, envoyé par l'assemblée desGrecs pour réclamer le fils d'Hector, arrive en Épire; Oreste est lui-même amoureux d'Hermione, fiancée à Pyrrhus; ilespère qu'Andromaque, pour sauver son fils, consentira à épouser Pyrrhus, et qu'il pourra lui-même épouserHermione.

D'abord Pyrrhus refuse à Oreste de lui livrer l'enfant; puis, comme Andromaque ne lui est pas plusfavorable, il déclare qu'il abandonne Astyanax et qu'il épouse Hermione.

Mais Andromaque tente une dernièredémarche auprès de Pyrrhus, et se décide à l'épouser pour sauver le fils d'Hector, avec l'intention de se tuer ausortir du temple.

Hermione, furieuse, ordonne à Oreste de sacrifier Pyrrhus à sa jalousie; Oreste lui obéit; Pyrrhusmort, Hermione est désespérée et va se tuer auprès de lui.

Andromaque et Astyanax sont sauvés; Oreste devientfou.

— La nouveauté d'Andromaque fut aussi vivement sentie que celle du Cid ; le succès en fut éclatant etsoutenu. 1668.

Les Plaideurs.

— Racine, dans cette comédie, s'est inspiré des Guêpes d'Aristophane, et du procès qu'il avaitperdu.

— Un juge, Perrin Dandin, est devenu si fanatique de son métier, qu'il ne veut plus quitter le tribunal, et queson fils est obligé de le faire enfermer et garder à vue dans sa maison.

Dandin essaye par tous les moyens des'échapper, afin de courir à l'audience.

Enfin, pour l'occuper à domicile, on lui fait juger un chien qui vient de mangerun chapon; son secrétaire l'Intimé défend le coupable; son portier Petit-Jean plaide contre le chien.

Une petiteintrigue vient renforcer cette situation : le fils de Dandin, Léandre, aime Isabelle, fille de Chicanneau, incorrigibleplaideur, et l'épouse à la fin de la pièce.

La comtesse de Pimbesche est un autre type de plaideuse enragée. 1669.

Britannicus.

— Claude, empereur romain, avait un fils de son mariage avec Messaline, Britannicus.

Il se remariaavec Agrippine, veuve de Domitius Enobarbus, qui, par ses intrigues, fit adopter à Claude son propre fils Néron; puiselle empoisonna Claude, et fit nommer Néron empereur, au détriment de Britannicus, légitime héritier.

Mais Agrippinen'a donné le pouvoir à son fils que pour l'exercer elle-même.

Or, au début de la pièce, nous apprenons que Néroncommence à s'émanciper.

Il a fait enlever Junie, fiancée de Britannicus, et il refuse de recevoir sa mère qui venait luidemander des explications.

Agrippine, pour ressaisir son pouvoir, menace Néron de soutenir les prétentions du fils deClaude; et voilà le monstre naissant qui s'éveille, et qui, résistant aux conseils de l'honnête Burrhus, pour suivreceux du perfide Narcisse, songe à se débarrasser de Britannicus, son rival en politique et en amour.

Après quelquesalternatives, qui font l'intérêt psychologique de la tragédie, Néron se décide à faire empoisonner Britannicus.

Juniese réfugie chez les Vestales, et Agrippine prévoit sa propre disgrâce.

— Malgré certaines résistances, Britannicuss'imposa, et resta, selon l'expression de Voltaire, « la pièce des connaisseurs ». 1670.

Bérénice.

— Bérénice est tirée de deux lignes de l'historien latin Suétone : Titus reginam Berenicem...

cuiétiam nuptias pollicitus ferebatur...

statim ab Urbe dimisit invitus invitam.

— Cette tragédie échappe à l'analyse; elleest faite tout entière des hésitations de Titus, des espérances et des craintes de Bérénice, et, par un mouvement. »

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