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LA LITTÉRATURE NARRATIVE : Les Chansons de Geste.

Publié le 25/02/2012

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Un des premiers besoins intellectuels de l'homme est d'entendre raconter des histoires, et des histoires du temps passé, fondées sur quelque fait réel et attesté, mais point trop véridiques, car la réalité ne plaît guère toute nue. Le fait initial doit s'agrémenter de détails inventés au milieu desquels il risque parfois de disparaître, d'allusions même à un état de choses tout moderne; il doit être agrandi, parfois démesurément, et simplifié; du récit doit se dégager, sinon une morale, du moins une conception de la vie et de l'idéal humain; il doit émouvoir, attendrir, effrayer, évoquer aussi un monde inconnu, séduisant pour l'imagination; il doit dans les détails au moins être fertile en surprises et en aventures...

 

« LES CHANSONS DE GESTE 17 avec le but et les étapes du pèlerinage? Cette théorie, émise par Joseph Bédier, longtemps "'dmise, semble aujourd'hui bien inexacte.

Peut-être faut-il croire que l'auteur a tenté de faire avec des héros nationaux et des événements historiques dont les chroniques lui conservaient le souvenir, ce que Virgile avait fait avec Énée, Stace avec Thèbes : l'Enéide et la Thébaïde ne s'étaient point perdues, du moins à travers divers remaniements.

Sur ce point se trouverait vérifiée la loi qui veut que ce soit par la littérature que la littéra­ ture se recrée et se développe.

La plupart de nos Chansons de Geste, telles que nous les avons conservées, ont été écrites dans la seconde moitié du xie siècle, ou dans le premier quart du xne, mais le genre s'est continué fidèlement jusqu'au xme siè­ cle, dégénérant en récits de plus en plus longs, farcis d'aventures de plus en plus merveilleuses, en rema­ niements où se perd la rudesse et la naïveté des premiers textes.

En tout, nous possédons actuellement près de quatre-vingts Chansons de Geste; toutes sont écrites en vers, d'abord en décasyllabes, fortement coupés par la césure 6 + 4, parfois, plus tard (xne siècle), en alexan­ drins; les vers sont groupés en laisses, qui contiennent en nombre variable (parfois plusieurs centaines) des vers non rimés mais assonancés, c'est-à-dire n'ayant en commun que la dernière voyelle accentuée.

Comme dans toute épo,Pée authentique, le récit comprend de nombreuses redites, répétitions plus ou moins textuelles, formules toutes faites revenant fréquemment, sortes de refrains, épithètes « homériques » accompagnant habituellement un nom.

Ces poèmes, nous les lisons; mais ils étaient faits pour être récités comme une mélo­ pée soutenue par quelques notes de la vielle, devant un public moins sensible que nous à la monotonie.

Les chansons les plus anciennes sont, mieux que les suivantes, révélatrices des caractères essentiels du genre.

Parmi celles-ci, il faut placer la Chanson de Guillaume qui inaugure un vaste cycle de poèmes grou­ pés autour de Guillaume d'Orange, dit aussi Guillaume au Court-Nez.

Les auteurs successifs ajoutent aux exploits de leur héros central (La Prise d Orange, les Aliscans, le Charroi de Nîmes, le Couronnement de Louis) tantôt ceux d'un ancêtre (Garin de Mon glane), tantôt ceux de ses descendants, ses neveux, en parti- HISTOIRE DE LA LlTTÉitATUilE.. »

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