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la littérature permet-elle de remettre en question des idées reçues?

Publié le 02/11/2014

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BUFFON Lundi 28 Avril 2014 Georges Dissertation de Français 1°S2 Les hommes ont longtemps cru que le Soleil tournait autour de la Terre, ils en étaient même certains et pourtant, force est de constater qu'ils avaient tout faux comme a pu le démontrer le célèbre astronome Galilée. Comme l'a dit Edouard Herriot, « Une vérité est un mensonge qui a longtemps servi « ou encore le philosophe Blaise Pascal, « C'est une maladie naturelle à l'homme de croire qu'il possède la vérité. « La littérature par exemple, a longtemps permis aux auteurs de s'interroger sur les moeurs de leurs sociétés en remettant en cause, de manière explicite ou non, certains préjugés très anciens.  Ce qui est d'ailleurs le cas de ce sujet qui nous propose un corpus composé de trois extraits de textes à savoir Les Essais de Michel de Montaigne publié en 1588, Les Caractères de Jean de La Bruyère écrit en 1688 et Un barbare en Asie d'Henri Michaux datant de 1950. Ces textes, chacun à leur manière, remettent en question les principes de leur société soit en les confrontant à une autre culture, soit en maniant l'implicite en vue d'inciter les Hommes à revoir tout ce qu'il considérait comme étant vérifié. On peut alors se poser la question suivante : par quels moyens la littérature nous amène-t-elle à reconsidérer des idées que nous prenions pour acquises ? Pour répondre à cette question, nous verrons dans un premier temps que les écrits permettent la remise en cause des savoirs humains ; puis, dans un second temps, nous nous interrogerons sur les moyens littéraires utilisés dans la littérature afin de renforcer cette idée de remise en question. A travers leurs divers écrits, les auteurs ont pu contester des préjugés et idées. Tout d'abord, la découverte de nouvelles contrées et ainsi de nouvelles cultures, a obligé les hommes à s'interroger sur les leurs. Ainsi, dans les Essais de Montaigne et plus précisément la partie sur « Les Coches « (Texte A), on assiste à la découverte du Nouveau Monde par les Européens et on remarque que Montaigne est quelque peu en admiration devant ce peuple mexicain qui n'a rien à envier aux Occidentaux comme en témoigne la phrase « la plupart de leurs réponses, et des négociations faites avec eux, témoignent qu'ils ne nous devaient rien en clarté d'esprit naturelle, et en pertinence «. De même dans son oeuvre intitulée Histoire d'un voyage fait en la terre du Brésil, autrement dit Amérique, Jean de Léry fait également preuve d'une opinion p...
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« Indes, qu’il ne compte pas sur sa cécité pour émouvoir…» en témoigne.

De même, dans le premier livre des Essais , Montaigne explique que, pour se former, il faut « frotter et limer notre cervelle contre celle d’autrui ».

La citation de Montaigne comporte une métaphore  : « frotter et limer » associés à « cervelle » suggèrent que la fréquentation de l’autre contribue à la formation de soi.

Toujours dans les Essais , les citations « chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage » et « Quelle vérité que ces montagnes bornent, qui est mensonge au monde qui se tient au-delà » mais aussi celle de Blaise Pascal « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà » confirme l’idée que ce qui est une vérité pour un peuple peut être une erreur pour d'autres et en l’occurrence Montaigne invite les Européens à reconsidérer les notions de « sauvage », « barbare » et « civilisé ». Par la suite, la littérature a incité certains écrivains engagés à critiquer ouvertement ou non la société, les valeurs qui l’animent voire même les personnalités qui la dirige.

Dans le chapitre « De la Cour » de Les Caractères , on se rend aisément compte que Jean de La Bruyère procède à une attaque allant à l’encontre de la société médiévale de l’époque : tout en maniant l’ironie, l’auteur effectue tout d’abord une critique des différentes catégories de la population : les vieillards ont une bonne éducation et les jeunes gens représentent la débauche, les femmes sont trop coquettes et les hommes dissimulent.

Ensuite La Bruyère effectue une satire politique (bien que plus timide par crainte de réprimandes).

A travers la phrase « … ce peuple paraît adorer le prince, et le prince adorer Dieu », l’auteur cherche à dénoncer le culte excessif du roi et à montrer toute l’absurdité de ce régime en remettant en cause la place de l’Eglise et de Dieu dans la vie de la société.

Tout comme La Bruyère, Molière se sert du rire comme d’une arme au service d’une satire de sa société.

Avec les moyens qui sont les siens, il dénonce inlassablement les pratiques médicales de l’époque à travers Le Médecin malgré lui ou Le Malade imaginaire et Le Médecin volant ou encore l'éducation donnée aux filles dans les Femmes savantes , les coutumes bourgeoises à travers Le Bourgeois gentilhomme voire la religion et les dévots dans Le Tartuffe.

D’ailleurs, il est intéressant de noter que grâce à des écrivains tels que La Bruyère et Molière qui ont dénoncé l’absolutisme de l’époque, la littérature jouera un rôle de précurseur dans le renouveau politique.

En effet, la Révolution française de 1789 menée par le peuple français, viendra confirmer le bien-fondé de leur remise en question car tout le peuple va s’élever contre la monarchie absolue et ce type de société.

Enfin, la redécouverte des textes anciens va elle aussi favoriser la remise en cause des certitudes des Hommes modernes : on lit et on apprend à connaître les coutumes antiques.

On peut alors faire la confrontation de soi (l’époque moderne) avec l’autre (les racines de la culture).

C’est d’ailleurs ce qu’explique l’humaniste Erasme dans sa lettre à Léon X « C'est aux sources mêmes que l'on puise la pure doctrine (...) Nous avons ajouté des notes pour justifier nos changements, expliquer les passages équivoques, ambigus ou obscurs, rendre moins facile dans l'avenir l'altération d'un texte rétabli au prix d'incroyables veilles ».

Michel de Montaigne emploie quant à lui de multiples citations en latin tout au long de ses Essais , afin de s’appuyer sur des auteurs ancestraux tels qu’Horace, Virgile, Juvénal qui lui servent d’arguments d’autorité dans l’optique de confirmer ses dires.

Donc, la redécouverte des textes de l’ Antiquité, mais aussi l’exploration de terres lointaines, de civilisations et de cultures inconnues jusqu’alors, découvert lors de nombreux voyages a été l’occasion, pour les Occidentaux par exemple, de « frotter et limer la cervelle contre celle d’autrui » selon la citation de Montaigne.

La comparaison avec l’autre suscite la remise en cause de ses propres valeurs et des certitudes.

Et, la littérature utilise différentes méthodes qui lui sont propres en vue de contester des vérités établies. Dans l’optique de faire passer des messages, les écrivains ont la possibilité de présenter leurs œuvres sous différentes formes et en employant plusieurs procédés. Dans un premier temps, la forme la plus traditionnelle est l’argumentation directe.

En effet, les genres tels que le récit, l’essai, l’autobiographie, le conte philosophique cherchent à persuader, convaincre et obtenir l’adhésion du lecteur tout en étant explicite et claire.

Dans la partie des Essais. »

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