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LA LITTÉRATURE POUR ENFANTS

Publié le 27/01/2019

Extrait du document

Hetzel, portant le titre général de \"Voyages extraordinaires dans les mondes connus et inconnus». Cette œuvre proposait de \"résumer toutes les connaissances géographiques, géologiques, physiques, astronomiques amassées par la science moderne». Affirmation de la toute-puissance de la science, elle a surtout fait de celle-ci un objet de poésie, et tiré de ses prétentions encyclopédiques une leçon d'humilité, exaltant l'énergie de l'homme et son esprit d'entreprise.

 

Les tendances modernes

 

Au siècle, les écrivains s'efforcent d'actualiser l'héritage de la littérature pour enfants. Avec d'incontestables réussites: dans le moralisme épuré, avec Le petit prince (1943) d'Antoine de Saint-Exupéry (1900-1944); dans le fabuleux, avec Le merveilleux voyage de Nils Holgersson (1907) de la Suédoise Selma Lagerlof (1858-1940), ou la fantaisie, avec Les contes du chat perché (1934) de Marcel Aymé (1902-1967); dans les histoires d'animaux, comme Peter Rabbit (1902) de l'Anglaise Beatrix Potter (1866-1943) ou la série des Babar (1931-1938) de Jean de Brunhoff (1899-1937).

 

La pression d'un jeune public avide de lecture, mais aussi les progrès de l'impression et la mise en place d'un nouveau marché de l'édition favorisent la multiplication des livres d'images, comme les albums du Père Castor, créés en 1931 par Paul Faucher (1898-1967), une nouvelle génération d'écrivains pour enfants, telle l'Anglaise Enid Blyton (1897 - 1968), créatrice de Oui-Oui et du Club des Cinq; et celle d'une presse enfantine: Le petit Français illustré (1899), qui publia La famille Fenouillard ou Le sapeur Camember de Christophe (1856-1945).

Romans réalistes et d'aventure

 

Le xixe siècle marque l'âge d'or du roman. La vague du romantisme assoiffé d'idéaux et de changemens poussa paradoxalement les auteurs à se tourner vers le passé à la recherche de personnages, d'époques offrant une ouverture sur le le voyage, le dépaysement, l'exploit, le hors norme; ainsi naquit de l'imagination d'Alexandre Dumas Les trois mousquetaires. Romantiques certes, certains auteurs portent néanmoins un regard aigu sur leur temps et les bouleversements qu'introduit la révolution industrielle. Sensibles, ils plantent dans leur époque des héros dont le quotidien dénué de magie et d'exotisme prend la forme d'une aventure, l'histoire d'un destin.

 

C'est l'Anglais Charles Dickens (1812-1870) qui a introduit dans les lettres l'enfant malheureux, l'orphelin, la vie de pension: Oliver Twist (1838) ou David Copperfield (1850) sont les frères des personnages des romans de l'enfance malheureuse représentée plus tard par le personnage de Cosette dans Les misérables (1862) de Victor Hugo Le petit chose (1868) d'Alphonse Daudet (1840—1897), Rémi dans Sans famille (1878) d'Hector Malot (1830—1907) ou Poil de carotte (1894) de Jules Renard (1864-1910). Romans réalistes empreints de bons sentiments et de morale chrétienne ou sociale, ils furent rapidement mis entre les mains des enfants qui s'identifiaient d'autant plus facilement aux héros qu'ils avaient le même âge, et que leur situation éveillait la sympathie des jeunes lecteurs.

 

L'héroïne la plus effrontée, Alice au pays des merveilles (1865), créée par l'Anglais Lewis Carroll (1832-1898), nous entraîne dans un itinéraire initiatique au pays du non-sens et du calembour L’univers de la fantaisie est illustré par une galerie de jeunes personnages tout aussi emblématiques: Peter Pan (1904), le petit garçon qui ne voulait pas grandir, inventé par l'Ecossais James Barrie (1860—1937) ; Mowgli, le héros du Liure de la jungle (1894-1895) de l'Anglais Rudyard Kipling (1865-1936), qui, sous la forme d'un conte moderne, expose la théorie du colonialisme;

Bridgeman-Giraudon/Victoria and Albert Muséum de Londres

Pinocchio (1883), la turbulente marionnette, imaginée par l'Italien Carlo Collodi (1826-1890), qui connaît mille mésaventures avant d'être métamorphosée en enfant. Jim Hawkins, le héros de LT/e au trésor (1883) est sans doute le héros auquel les aqolescents s'identifièrent le plus. Ce roman, que l'Ecossais Robert Louis Stevenson (1850—1894) écrivit pour distraire son neveu durant un mois pluvieux, est un classique du roman d'aventure. Le récit, relaté par le jeune héros, évite tout exposé moral et se concentre sur les seules péripéties de l'histoire, celle de pirates. Ces péripéties sont le propre des récits d'aventure, dans lesquels les héros, à travers une série d'expériences pénibles ou exaltantes, acquièrent la conscience de leur être propre. Ces récits ont tout d'abord eu l'histoire pour source d'inspiration, en particulier celle de la, chevalerie, comme dans Ivanhoé (1819) de l'Écossais, Walter Scott (1771 -1832).

 

Mais c'est surtout avec les auteurs américains que le roman d'aventures s'épanouit. Les aventures de Tom Sawyer (1876) et Les aventures de Huckleberry Finn (1884) de Mark Twain (1835-1910) proposent sur un ton humoristique, les péripéties quotidiennes du voyages de deux amis le long du fleuve Mississippi. Dans un autre registre, la prairie américaine, les trappeurs et les pionniers du Nouveau Monde affrontant la nature hostile et la civilisation indienne offrent tous les ingrédients requis pour ce genre. Les romans de James Fenimore Cooper (1789-1851) -Le dernier des Mohicans (1826), La prairie (1827), et Tueurs de daims (1841) - ont fait rêver des millions d'aventuriers en herbe. Vers la fin du xix\" siècle, Jack London (1876-1913) avec Croc-Blanc (1905), et James Oliver Curwood (1878-1927) avec Nomades du Nord (1919), exploitent la fascination pour les terres vierges du Grand Nord et l'ap pel lancinant de vastes étendues enneigées.

« La littérature pour enfants .LA Cl GALl! I!T LA FOURMJ La ciple aya:nl ehutè Tout l'êtè, Se trouva fort dCpotll'Yue Quand la hlM fut Yenue : Pu un seul petit morceau De mouche ou de venniueau.

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priant de lui preter Qudque train pour 11.1baist�tr jusqu'a la s.ifoOn noo•elle.

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La lounni n'at pu pri:teu.se : C'est la aol'l moindre defaut.

Que faisie7.-vow 111 tcmp1 chaud > Oit-elle il cette emprunteuse.

- Nuit et ;,ur il jout venant Je chantais.

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L'ami des enfants (1782-178 3), qui célèbre les ver­ tus familiales.

Cette tradition pédagogique se per­ pétue longtemps en France.

Témoin Le tour de la France par deux enfants, devoir et patrie (1877) , le plus grand succès du XIX' siècle, de G.

Bruno, pseudonyme d'une institutrice laïque, Augustine Fouillée (1833-1923): plongeant ses jeunes héros dans la réalité la plus moderne et de pieuses aventures , elle s'emploie à leur expliquer les innombrables merveilles de la France.

Les autres apports Dans les pays nordiques et anglo-saxons, on prête une attention plus grande à l'évolution de la scr ciété ainsi qu'à la psychologie de l'enfant.

Pour­ tant, le fonds fabuleux des contes s'enrichit d'une inspiration nouvelle: l'humour, la fantaisie revitali­ sent l'univers des objets et de la nature en faisant naître du quotidien un monde rempli d'émotions.

De la vague romantique naît ce souci de renouer avec la tradition populaire dont les contes sont le réceptacle le plus riche.

Les Allemands Jacob et � Wilhelm Grimm, réunissent dans Contes d'enfants � et du foyer (1812) et dans Légendes allemandes � (1818) des contes populaires recueillis partout en � Allemagne.

Pour ne pas altérer «le témoignage de .2 :0 l'âme d'un peuple et de sa langu e», ils publient les w k ·Pi � Lacigale et la fourmi, l'une des plus célèbres fables écrites par Jean de La Fontaine.

En mettant en scène des animaux, l'auteur pouvait, sous une forme déguisée, émettre les critiques les plus virulentes sur les attitudes et les comportements de ses contemporains et des hommes plus généralement.

Ici illustrée par le dessinateur français Benjamin Rabier, qui créa lui-même des personnages animaux (le canard Gédéon).

' La Belle au bois dormant, est l'un des plus célèbres contes de Charles Perrault.

La jeune princesse en cédant à la curiosité, et par conséquent en désobéissant, est plongée dans un profond sommeil de cent ans.

Seul le baiser du Prince Charmant l'en tirera.

contes tels quels , en philologues soucieux d'au­ thenticité.

Leur sérieux n'empêcha pas leurs gnomes et feux follets de ravir les enfants de tous les pays , mais plus encore les adultes qu'enchan­ taient ces trésors de poésie populaire.

Leur grand concurrent est danois: Hans Christian Andersen (1805-1875) puise également son inspiration ini­ tiale dans le folklore.

Mais avec Le vilain petit canard , La petite marchande d'allumettes et La petite sirène, il fait œuvre original�.

La plupart de ses Contes, écrits entre 1835 et 1872 sont péné­ trés d'une mélancolie propre à Andersen.

En Angleterre, parallèlement à la révolution industrielle qui s'installe au XVIII' siècle et à l'émergence d'une classe conquérante, la bour­ geoisie, les parents assument l'éducation de leurs enfants avant de les confier au système éducatif en place.

Les Britanniques sont les premiers à prendre en considération l'épanouissement intel­ lectuel de l'enfant.

Leurs auteurs osent exploiter des thèmes qui ne doivent rien au répertoire des contes traditionne ls, en particulier la cocasserie, la caricature ou l'absurde.

En 1750, à Londres, John Newbery ouvre la Juvenile Library, première entreprise consacrée exclusivement à la diffusion et à l'édition de livres pour enfants.

Newbery est ainsi l'initiateur de l'édition enfantine telle qu'on la connaît aujourd'hui.

Dès le premier quart du siècle ont paru deux romans devenus des classiques de la littérature de jeunesse: Robinson Crusoé (1719) de Daniel Defoe (1660-1731) et Les voyages de Lemuel Gulliver (1726) de Jonathan Swift (1667-1745).

Œuvre d'une causticité noire et d'une ironie désa­ busée, le roman d'aventures de Swift est une satire glacée de l'Angleterre et du monde civilisé de son temps, qui recourt volontiers à l'insolite et au fan­ tastique: à chaque étape de ses voyages dans des pays imaginaires, Gulliver, comme les enfants , est le seul de sa taille, et doit lutter pour conserver la vie.

Inspiré d'un fait divers authentique, Robinson Crusoé relate les années de solitude d'un nau­ fragé sur une île déserte, et sa rencontre avec un sauvage qu'il nomme Vendredi.

Pour sur vivre, il doit mettre en œuvre des trésors d'énergie et d'in­ telligence.

Reflet des idées de la classe moyenne, ce roman d'aventures exalte l'effort individuel et le travail.

Mais les enfants du monde entier n'ont retenu de cet "heureux traité d'éducation natu­ relle>> , selon le mot de Jean-Jacques Rousseau, que l'aventure d'un homme vainqueur d'un monde hostile.

La postérité de Robinson Crusoé est considérable: on recense à ce jour plus de 250 « robinsonnades '' à destination des enfants.

Aujourd'hui présentés comme des romans d'aventure pour adolescents, ces livres ont été écrits pour des adultes.

Pourquoi les enfants se sont-ils appropriés une production qui ne leur était pas destinée? Parce que la littérature pour la jeunesse -de l'univers irrationnel des contes à l'univers réaliste manipulé à des fins didac­ tiques -, ne répond pas à l'ensemble de leurs. »

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