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LA LITTÉRATURE SOUS HENRI IV

Publié le 02/06/2012

Extrait du document

Il faisait provision d'énergie morale dans Epictète et dans la Bible, vivant ses livres avant de les faire. Il n'inventait pas une fiction, quand il donnait le siège de Paris pour cadre à son beau dialogue cicéronien de la Constance, et qu'une prise d'armes, au second livre, en rassemblait les interlocuteurs dans un corps de garde. Il trouve dans la grande idée de la Providence le remède à l'accablante tristesse dont le spectacle des misères publiques frappe les coeurs honnêtes : par elle, sa raison voit clair, et dès qu'il comprend, il se redresse, il espère. Dans d'autres traités, ...

Les traités de Guillaume Du Vair sont la grande oeuvre de la philosophie morale de ce temps-là. Il y eut pèu d'âmes plus belles, plus fortes, que celle de ce magistrat, qui mourut évêque : il eut, de ses deux états, la justice et la charité. Il fut de ceux qui tinrent à devoir de rester à Paris pendant la Ligue, et avec une inflexible droiture il sut en ces temps difficiles ne manquer à aucune de ses obligations, servir le roi, même protestant, et l'Église, même rebelle, maintenir les droits du Parlement, travailler au salut du royaume et à la conservation de Paris...

« verneut, en un sens rétrograde, de la littérature aristocratique, - romanesque, pr@cieuse, qui écartera pour un temps de l'idéal clas­ sique.

Le temps de Henri IV est donc comme un relais qu'il nous est impossible de brûler.

1.

INDIVIDUS ET ŒUVRES.

Regardons d'abord les individus et les œuvres dans leur propre et personnel caractère.

Il nous suffira de saluer Olivier de Serres 1 , le gentilhomme protestant, qui ne céda qu'un instant aux passions de la guerre civile, et donna tout le reste de son existence à la culture de son domaine.

Le seigneur du Pradel, qui ne perdit jamais de vue l'intérêt national dans sa laborieuse activité de pro­ priétaire rural, et dont le livre fut un bienfait public, a mérité des statues, plutôt qu'une place dans notre histoire littéraire.

11 écrit d'un bon style, avec une simplicité sérieuse, sans flamme et sans éclat.

Il faut être agriculteur pour le lire, et s'y plaire.

Au lieu que, sans être économiste, on sera charmé de 1\Iont-· chrétien • : son traité d'Économie politique, remis en lumière dans ces dernières années, est une des belles œuvres du temps.

Com­ ment ce gentil poète des dames de Caen, cet artiste faiseur de tra­ gédies poétiques, ce bretteur qui se fit chef de bandes huguenotes 1.

Olivier de Serres, né en 1539, à Villeneuve-de-Berg-, en Vivarais, protestant, prit part à la surprise de sa vllle natale, qui fut suivie d'affreux mas~acres, en 1573 : c'est la seule fois qu'on le voit mêlé aux guerres civiles.

Il s'enferma ensuite dans sa terre du Pradel; qu'il cultiva.

Il prépara pendant trente ans son Tltéàtre d'agricul­ ture.

Outre plusieurs séjollrs qu'il lit à Paris, il visita sans doute l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne.

Il mourut en 1619 Éditions :la Cueillette de la soie, Paris, in-8, 1599; Théâtre d'agriculture et JJfénage des champs, Paris, Jamet Métayer, 1600, in-fol.; Paris, 1804, 2 vol.

in-4.

- A con­ snlter : H.

Baudrillart, Olivier de Serres, Revue des Deux Mondes, 15 oct.

1890.

H.

Vaschalde, Olivier de Sen·es, sa vie et ses travau•, 1886.

L'abbé Chenivesse, Olivier de Ser1·es et le .lfassac>·e du 2 mars /573, 1889.

2.

Antoine de Montchrétien, né vers 1575, fils d'un apothicaire de Falaise.

Un duel l'obligea de quitter la France vers 1605.

Il était rentré en France en 1611, ayant vu la Hollande, outre l'Angleterre.

Il établit des aciéries à Ousonne-sur-Loire, puis à Châtillon-sur-Loire, dont il devint gouverneur.

On l'a dit protestant : il semble qu'il ait été catholique.

Cependant il se jeta dans la révolte des protestants.

·u ne put tenir Sancerre contre le prince de Condé, puis essaya de soulever la Normandie, et fut tué au bourg: des Tourailles (7 oct.

1621) par le seigneur du lieu, Claude Turgot.

Éditions : les Tragédies, Rouen, in-8, s.

d.

(1601); Rouen, 1604; réimprimées par M.

Petit de Julleville, Paris, Plon, 1891 (Bibl.

elzév.); Traité de l'économie politique, Rouen, in-4, s.

d.

(1615); réimprimé par Funck Brentano 1 Paris, Plon, 1889.

- A consulter : éd.

Petit de Julleville, Notice bibliographique, p.

XLIII-xLvn; G.

Lanson, la Littérature française sous Henri IV, Antoine de JJfontchrétien, Revue des Deux Mondes, 15 sept.

1891.. »

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