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LA NOUE François de : sa vie et son oeuvre

Publié le 10/01/2019

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LA NOUE François de (1531-1591). Capitaine, mémorialiste et écrivain, La Noue appartenait à une famille aisée de gentilshommes campagnards bretons. Par son mariage en 1564 avec Marguerite de Téligny, il devint seigneur de La Roche-Bernard, près de Châteaudun. Acquis dès 1558 aux idées de la Réforme, il combattit, lors des guerres civiles successives, dans le camp protestant. Sa vaillance et sa droiture l'avaient fait surnommer « le Bayard huguenot ». La Noue, dit aussi « Bras de Fer » parce qu’il portait une prothèse en fer de son bras gauche, fracassé à Fontenay-le-Comte, mit à profit ses nombreuses captivités — après la bataille de Saint-Quentin contre les Espagnols (1557), après les combats de Moncontour et de Jarnac (1569), puis de nouveau entre 1580 et 1585 — pour écrire ses Remarques sur l'Histoire de Guichardin (1568) et surtout ses Discours politiques et militaires, suivis d'observations sur les troubles civils (1587) — dont le vingt-sixième renferme ses Mémoires sur les événements de 1562 à 1570, rédigés avec un grand souci d’impartialité et de tolérance. Après avoir obtenu son brevet de maréchal lors de la victoire de Senlis remportée sur les Ligueurs, il mourut au siège de Lamballe.

 

Dans ses Discours, La Noue définit un programme politique et social, où l’utopie le dispute à la nostalgie d'un patriarcat de type féodal. Il s’agit de rendre à la noblesse son rôle primitif, qui est d’enseigner par l’exemple la vertu au reste des mortels. Aussi le gentilhomme idéal est-il moins chef de guerre qu'homme de paix. Retiré sur ses terres dans l'intervalle des combats, il exerce alors « plus dévotement les offices de religion, et avecques moins d’empêchement ceux de charité ». Administrant la justice et se proposant pour modèle, il offre à ses sujets une figure exemplaire « pour se rendre meilleurs ». Rêvant d’une société où le terme d’aristocratie retrouverait son sens étymologique de « gouvernement des meilleurs », La Noue souhaiterait que les privilèges soient la récompense et le signe même de la vertu. Dès lors, toute ascension sociale coïnciderait avec une élévation morale. En conséquence de quoi, et pour susciter l’émulation, il convient d'exempter la vertu de trop lourds impôts. Pour réformer la noblesse de son temps — et, partant, la société tout entière —, La Noue recommande à ses pairs de ne pas apparaître prisonniers du métier des armes, et de ne pas s’y tenir « comme en un coffre », afin de s’y conserver « sans rouillure » dans

« 1' intervalle des guerres.

Moraliste, La Noue vitupè re la mode désastreuse des duels , qui consiste à «s 'entre­ couper la gorge pour choses frivoles>> et à «s'entre­ c harpenter >> des heures durant à la façon de modernes gladiateurs.

Il dénonce avec la même force le danger qu'il y a pour la jeunesse à lire les romans d'Amadis, « instruments fort propres pour la corruption des mœurs >> et guère moins pernicieux que les traités de Machiavel, puisqu'ils vantent des amours illégitimes et dépeignent des combats de fantaisie qui ne présentent rien de commun avec l'exercice réel des armes et ses risques.

Afin d'étendre à l'Europe entière cette harmonie sociale et politique dont la noble sse serait l' indispensa­ ble ferment, La oue prêche une nouvelle croisade contre le Turc, dans laquelle catholiques et protestants se retrouveraient frères d'armes dans la lutte contre « l'horrible fléau » (Discours XXII).

BIBLIOGRAPHIE Discours politiques et militaires, éd.

F.-E.

Su tc li ffe, Genève.

Droz, 1967.

A consulter.

--Henri Hauser.

Frwrçoü de La Noue, Paris.

Hachette.

1892 Arielle Jouanna, «Gentilshommes guerriers et gentilshommes "professeurs de venu" : l'exemple de François de La Noue>>.

dans f'ld�e de race en France au xvi' et au début du xvtl' siècle.

ouvrage publié avec l'aide du ministère des Universités et de l'université Paul-Valéry (Montpellier Ill).

1981.

t.

I.

p.

378-386.

F.

LESTRINGANT. »

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