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La parole des princes de Machiavel

Publié le 10/02/2013

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La Parole des Princes   Introduction Le texte que nous allons étudier est un extrait du Prince de Machiavel. Auteur du 16eme siècle, Machiavel est connu pour son cynisme politique qui a donné naissance au mot machiavélique. Ce texte est un essai argumentatif politique dans lequel Machiavel fait une description inattendue des qualités que doit avoir un Prince. Selon lui, il doit avoir des qualités bien particulières que d’autres verraient comme des défauts ce qui le rend au premier abord paradoxal. En effet, une vision simpliste veut qu’un souverain soit honnête alors qu’en réalité, cela n’est pas le cas. Nous avons vu au travers de notre cours que l’étude de la parole mène vers un paradoxe. En tant qu’humain nous devons nous fier à la parole tant en sachant qu’elle n’est pas fiable, car tout homme peut mentir. Machiavel nous explique ainsi comment un Prince peut user de cette Parole à son avantage. Comment la manière dont on utilise la parole peut-elle la transformer en un objet de manipulation redoutable ? Nous étudierons le texte linéairement afin de pouvoir rester au plus proche de l’argumentation de Machiavel, ce qui permettra de suivre son raisonnement pas à pas.   I) La fidélité et la force ne sont pas suffisantes pour être prince (1-17) Machiavel commence son argumentation par une remarque anodine, par ce qui est censée représenter la pensée générale « chacun comprend « (l.1). En effet, il insiste d’abord sur le fait qu’un Prince parfait serait celui qui agit toujours selon sa parole et reste fidèle à ce qu’il avait promis. Cela lui permet ensuite de constater que, paradoxalement, dans la réalité de son époque « de notre temps « (l.2), ce ne sont pas les princes honnêtes qui accomplissent de grandes choses, mais au contraire, ceux qui  mentent et agissent sans scrupules. Cet écart entre l’idéal et la réalité montre bien que le modèle utopique qui devrait fonctionner en théorie échoue la plupart du temps en pratique. Machiavel ne fait donc pas ici un manifeste pour le prince idéal, mais une leçon pratique, ancrée dans la réalité de son époque. Il explique cette domination par une comparaison entre deux manière de combattre : celle des hommes et celle des animaux. La première, celle qu’il décrit comme un combat par la « loi « (l.6) représente le règlement des conflits par le débat, la Parole. Propre aux hommes cette manière de régler les conflits pacifiquement, par l’échange d’arguments plutôt que de coups suffit souvent à régler les petites disputes, mais lorsqu’il en arrive à des conflits politiques, des conflits de territoires, de richesses, cette méthode ne s’applique plus. En effet, si le débat s’appuie sur le juste respect des lois et des règles que chacun s’est défini, le problème est que tout le monde n’aura pas la m...
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« entre l'idéal et la réalité montre bien que le modèle utopique qui devrait fonctionner en théorie échoue la plupart du temps en pratique.

Machiavel ne fait donc pas ici un manifeste pour le prince idéal, mais une leçon pratique, ancrée dans la réalité de son époque. Il explique cette domination par une comparaison entre deux manière de combattre : celle des hommes et celle des animaux.

La première, celle qu'il décrit comme un combat par la « loi » (l.6) représente le règlement des conflits par le débat, la Parole.

Propre aux hommes cette manière de régler les conflits pacifiquement, par l'échange d'arguments plutôt que de coups suffit souvent à régler les petites disputes, mais lorsqu'il en arrive à des conflits politiques, des conflits de territoires, de richesses, cette méthode ne s'applique plus.

En effet, si le débat s'appuie sur le juste respect des lois et des règles que chacun s'est défini, le problème est que tout le monde n'aura pas la même vision de la véracité d'une loi ou d'un argument.

De plus, les promesses faites lors de tels débats ne sont pas des actes en eux-mêmes et peuvent donc être rompus en tout instant.

Un homme sachant mentir, maniant l'art de parler, la rhétorique, est donc mieux disposé à gagner telle sorte de combat que celui qui dans son désir de fidélité restera loyal à tous ses engagements. La deuxième manière de combattre est celle que l'on qualifierait de plus primaire, plus barbare car elle inclut l'idée de combattre physiquement, à la manière des animaux.

Imputées aux « bêtes » (l.7), cette manière de combattre ne devrait pas convenir aux hommes, mais souvent, le débat ne suffit pas à régler un conflit et les princes sont obligés d'y recourir.

Ainsi, les princes doivent savoir à la fois agir en homme, c'est-à-dire en gens de paroles, et à la fois en animal, en gens de violence.

Machiavel justifie son propos en s'appuyant sur la mythologie grec.

En effet, il dit que les héros de l'Antiquité, et plus précisément Achille, furent éduqués par le centaure Chiron, mi-homme, mi- bête. Il ajoute en plus que dans la manière de combattre animale, il faut plus que la force brute pour gagner.

On pourrait croire que dans cette manière de combattre, seule la puissance physique suffit pour l'emporter, c'est une vision très simpliste des choses, mais une vision qui persiste malgré tout à son époque.

Pourtant la force doit s'accompagner de l'intelligence, de la ruse pour pouvoir triompher.

Il assimile ainsi ces deux vertus l'une au lion, la force, et l'autre au renard, la ruse.  Cette métaphore, qu'il a tirée de Cicéron, lui permet d'illustrer son propos.

Le lion, audacieux, voire même téméraire tomberait dans les pièges de ses adversaires et le renard,. »

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