La parole des princes de Machiavel
Publié le 10/02/2013
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entre l'idéal et la réalité montre bien que le modèle utopique qui devrait fonctionner en théorie échoue la plupart
du temps en pratique.
Machiavel ne fait donc pas ici un manifeste pour le prince idéal, mais une leçon pratique,
ancrée dans la réalité de son époque.
Il explique cette domination par une comparaison entre deux manière de combattre : celle des hommes et celle
des animaux.
La première, celle qu'il décrit comme un combat par la « loi » (l.6) représente le règlement des
conflits par le débat, la Parole.
Propre aux hommes cette manière de régler les conflits pacifiquement, par
l'échange d'arguments plutôt que de coups suffit souvent à régler les petites disputes, mais lorsqu'il en arrive à
des conflits politiques, des conflits de territoires, de richesses, cette méthode ne s'applique plus.
En effet, si le
débat s'appuie sur le juste respect des lois et des règles que chacun s'est défini, le problème est que tout le
monde n'aura pas la même vision de la véracité d'une loi ou d'un argument.
De plus, les promesses faites lors
de tels débats ne sont pas des actes en eux-mêmes et peuvent donc être rompus en tout instant.
Un homme
sachant mentir, maniant l'art de parler, la rhétorique, est donc mieux disposé à gagner telle sorte de combat
que celui qui dans son désir de fidélité restera loyal à tous ses engagements.
La deuxième manière de combattre est celle que l'on qualifierait de plus primaire, plus barbare car elle inclut
l'idée de combattre physiquement, à la manière des animaux.
Imputées aux « bêtes » (l.7), cette manière de
combattre ne devrait pas convenir aux hommes, mais souvent, le débat ne suffit pas à régler un conflit et les
princes sont obligés d'y recourir.
Ainsi, les princes doivent savoir à la fois agir en homme, c'est-à-dire en gens
de paroles, et à la fois en animal, en gens de violence.
Machiavel justifie son propos en s'appuyant sur la
mythologie grec.
En effet, il dit que les héros de l'Antiquité, et plus précisément Achille, furent éduqués par le
centaure Chiron, mi-homme, mi- bête.
Il ajoute en plus que dans la manière de combattre animale, il faut plus que la force brute pour gagner.
On
pourrait croire que dans cette manière de combattre, seule la puissance physique suffit pour l'emporter, c'est
une vision très simpliste des choses, mais une vision qui persiste malgré tout à son époque.
Pourtant la force
doit s'accompagner de l'intelligence, de la ruse pour pouvoir triompher.
Il assimile ainsi ces deux vertus l'une
au lion, la force, et l'autre au renard, la ruse. Cette métaphore, qu'il a tirée de Cicéron, lui permet d'illustrer son
propos.
Le lion, audacieux, voire même téméraire tomberait dans les pièges de ses adversaires et le renard,.
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