La poésie de Poe

Recueil de vers publié en 1831 par Edgar Allan Poe (1809-1849). Chacun de ces poèmes gravite autour de la notion d’angoisse : accablante solitude de l’homme, inutilité de l’effort, regrets et remords que laisse la vie dévastée. Pour Poe, la poésie est un monde en soi qui doit s’ériger loin du monde extérieur. Sorte de religion, elle n’a d’autre fin qu’elle-même : son principe et son but se confondent. Elle est « the rythmical creation of beauty » et ne veut pas être davantage. Mais chez Poe cette de sérénité, d’espérance et réelles. Elle réside dans terreur, d’oppression, de pressentiments. Poe nous montre son pays : il est situé « sous un étrange et fatidique climat, qui gît sublime hors de l’Espace, hors du Temps. » Voici des cieux semblables à ceux, non moins étouffants, de Baudelaire, des châteaux et des bois hantés ; des allés de cyprès, des rivières sulfureuses, des arbres dévastés par la foudre, des étoiles qui ne se lèvent que pour se voiler. Voici les rivages plutoniens de la nuit, les temples ouverts, les tombes béantes, les étangs lugubres où habitent les goules, les sombres routes désertes où passent de mauvais anges. L’apparition de ces poèmes est une date décisive dans l’histoire de l’esprit. Le génie de Poe fut d’abord...