La poésie est-elle « ce grand jardin [...] où il n'y a pas de fruits défendu » ?
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
«
poétique, musicale, sans rythme et sans rime » ; Saint-John Perse ou Prévert usent du vers libre pour chanter lemonde ou les troubles de leur âme.
Apollinaire, quant à lui, fait des poèmes calligrammes, dont la typographie reflètele sens.
Par conséquent, en matière de forme, toutes les audaces sont permises.
C.
Liberté morale
En matière de morale, les barrières finissent par tomber elles aussi.
Peu à peu, l'inconvenance entre en poésie.
Ceque nous prouve le poète surréaliste André Breton, dans « Ma femme », en décrivant un sexe féminin, aux formes de« saxifrage ».
Thèmes et mots se libèrent, le corps et le vice ont désormais droit de cité dans une poésiedésacralisée.
[ Conclusion partielle et transition ]La poésie a donc conquis sa liberté et s'est métamorphosé en genre ouvert à tous les sujets et à toutes les formes.Ainsi, la poésie est devenue un territoire libre qui reste soumis à une ultime contrainte : la quête du Beau.
III - Le seul critère de définition de la poésie reste la quête du Beau
A.
Une exigence revendiquée
Plus que des règles pour les brider, les poètes souhaitent de la liberté pour toujours pousser plus loin leur quête, leurrecherche du Beau.
Hugo, dans la préface des Orientales, dit qu' « il n'y a, en poésie, ni bons ni mauvais sujets,mais de bons et de mauvais poètes ».
C'est donc d'après lui, l'impact esthétique qui doit amener le critique ou lelecteur à évaluer une oeuvre.
Baudelaire, en choisissant pour titre Les Fleurs du Mal, affiche, dès le seuil del'oeuvre, cette aspiration absolue à la beauté.
Si le sujet de l'oeuvre s'annonce immoral (« Mal »), il sera enrevanche traité avec l'obsession d'une harmonie esthétique.
Ce à quoi doit arriver l'artiste, c'est à peindre « labeauté du mal ».
B.
Métamorphoser le réel
Sa tâche est donc de métamorphoser le réel pour le transfigurer.
Le poète doit ainsi enchanter les réalités les plusprosaïques.
Claudel, dans son poème en prose intitulé « Le Porc », choisit de peindre l'image d'un animal disgracieux.Un travail rigoureux sur le rythme et le langage embellit la réalité.
Une cadence binaire mime la démarche lourde etpesante du porc.
La récurrence de verbes d'action dynamise l'écriture et le recours à la litote dit de façon atténuéede la grossièreté de l'odorat porcin.
Si l'animal recherche l'« ordure », Claudel, lui, cherche à la dire en beauté.
Tell'alchimiste, le poète se mue en magicien des mots.
[ Conclusion partielle ]Ainsi, nulle contrainte thématique ou formelle ne doit venir brider le poète : sa seule recherche doit être esthétique,afin de transformer la boue en or.
[ Conclusion ]L'histoire de la poésie est donc l'histoire d'un combat, combat pour se libérer de normes esthétiques et morales troprigides : les poètes ont donc accompli le souhait de Hugo de mettre « le bonnet rouge au vieux dictionnaire ».Finalement, le seul péché que peut commettre le poète, c'est de ne pas avoir pour but la recherche du Beau.
Sujet désiré en échange :
L'unique but de la comédie est-il de faire rire les spectateurs ?.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Un jardin alpin grandeur nature «Le parc national, c'est le grand jardin des Français, et c'est aussi votre héritage personnel.
- La poésie anglaise par Francis Scarfe Directeur de l'Institut Britannique de Paris A la veille de la guerre de 1939, la poésie anglaise se trouvait dominée par quelques grands poètes qui, pourtant, n'attiraient pas toute la sympathie du grand public.
- BAUDELAIRE écrit dans son grand article sur Victor Hugo : Quand on se figure ce qu'était la poésie française avant qu'il apparût, et quel rajeunissement elle a subi depuis qu'il est venu, quand on imagine le peu qu'elle eût été s'il n'était pas venu, combien de sentiments mystérieux et profonds, qui ont été exprimés, seraient restés muets; combien d'intelligences il a accouchées, il est impossible de ne pas le considérer comme un de ces esprits rares et providentiels qui opèrent, dans
- Le grand secret de l'alchimie sociale, mon cher, est de tirer tout le parti possible de chacun des âges par lesquels nous passons, d'avoir toutes ses feuilles au printemps, toutes ses fleurs en été, tous les fruits en automne. Honoré de Balzac, le Contrat de mariage
- Grand oral du bac : Arts et Culture LA POÉSIE EN FRANCE