Devoir de Philosophie

La poétique de Paul Eluard

Publié le 30/03/2012

Extrait du document

eluard

Si Paul Eluard a pris, dans le panorama général de la poésie française au xxe siècle, une place assez exceptionnelle, c'est certainement parce que s'est exprimée dans son oeuvre une double exigence : celle d'une fidélité au mouvement de pensée le plus subversif et le plus novateur du siècle - le surréalisme -, riche d'une irremplaçable thématique de l'amour, de l'image, du langage, et celle d'une responsabilité politique concrète, vécue et ressentie à l'occasion de luttes réelles - notamment celles de la Résistance - et largement investie dans l'activité poétique. Convergence rare, non exempte de contradictions. mais réalisée avec une sorte de bonheur et de clarté qui s'impose de manière exemplaire....

eluard

« 638 HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LA FRANCE Mais, très vite, la guerre va l'arracher à cette quiétude et on peut dire qu'elle est la première irruption- brutale- du réel, la première intervention de l'histoire dans sa vie.

Mobilisé en décembre 19 14 et désigné pour le service auxiliaire, il est affecté à une section d'infirmiers militaires : les spectacles qu'il lui est donné de voir quotidiennement à l'hôpital d'évacuation numéro dix-huit l'édifient sur les réalités de la guerre.

Sa prise de conscience s'exprime dans ses Lettres de jeunesse ( 1962), celles qu'il adresse à ses parents, à sa femme - qui met au monde une petite fille, Cécile -ses proches, ses amis.

Curieusement, c'est aussi l'atmosphère du front qui favorise ses premiers essais poétiques : goût des « feuilles pliées » à la manière d'Apollinaire, des poèmes écrits aux « armées ».

Naissent ainsi des textes comme Le Devoir et /'Inquiétude, les Poèmes pour la paix (il avait déjà publié en 1913-1914, sous le nom de Grindel, deux plaquettes d'extrême jeunesse qu'il détruisit par la suite) que traverse une sensibilité au pacifisme et à un certain anarchisme d'alors, mais où se fait entendre surtout une voix neuve, vivante, solidaire: Splendide, la poitrine cambrée légèrement, Sainte ma femme, tu es à moi bien mieux qu'au temps Ou avec lui.

et lui, et lui, et lui, et lui, Je tenais un fusil, un bidon -notre vie ! Les poèmes expédiés, diffusés du front.

impliquent des contacts, des échanges.

C'est ainsi qu'Eiuard peu à peu découvre la communauté des écrivains de son temps, et, particulièrement, dans cette communauté, ceux qui, comme lui, ne peuvent plus dissimuler leur révolte contre un ordre qui a permis une guerre aussi meurtrière, une pareille faillite des valeurs sur lesquelles il prétendait s'appuyer.

Peu à peu se tissent les liens qui l'uniront, au lendemain de la guerre, à des hommes comme le peintre allemand Max Ernst, et surtout à la génération de ceux -Aragon, Breton, Soupault, Péret -qui vivront et feront l'aventure du surréalisme.

Il en sera un des plus actifs participants.

La première étape se place sous le signe de Dada.

Il est clair qu'Eiuard, qui s'est mis très tôt en rapport avec Tristan Tzara et ses amis, participe avec une certaine allégresse aux manifestations mémorables de 1920, ne ménage pas ses interventions, ni dans Littérature.

la revue du groupe, ni dans Proverbe, sa propre revue, éphémère certes,. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles