LA PRESSE DANS LA REVOLUTION

Malgré le développement de ses publications et l'enrichissement constant de son contenu, la presse périodique n'avait aux 17e et 18e siècles qu'une importance secondaire. Nouvellistes et gazetiers avaient peu de renom ; ils étaient méprisés tant par les philosophes que par les autorités. Les idées et les doctrines que les journaux voulaient servir s'exprimaient mieux par les livres. Quant aux nouvelles, quelle que soit la curiosité du public, les gazettes, étroitement surveillées, ne leur offraient qu'un bien faible et bien insuffisant moyen de diffusion. La Révolution offrit à la presse l'occasion d'un développement considérable. De 1789 à 1800, il parut en France près de 1 500 titres nouveaux soit en 11 ans au moins deux fois plus que pendant les cent cinquante années précédentes. Cette accélération formidable était commandée par celle de l'actualité qui suscitait une soif de nouvelles que seuls les journaux pouvaient régulièrement satisfaire. Les autres écrits, trop rapidement dépassés par les brusques changements de la situation, perdaient vite de leur intérêt ; la presse permettait, elle, de conserver le contact avec les faits et avec le public....