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LA PRESSE DE LA MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE

Publié le 30/03/2012

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monarchie

L'EVOLUTION DU JOURNALISME

Les progrès de la presse.

De 1815 à 1847 le tirage des quotidiens parisiens passa de quelque 5 000 exemplaires à près de 180 000. Ces progrès, même si l'on tient compte de la multiplication des périodiques et du développement considérable de la presse de province, n'ont rien de foudroyant. Servie par le progrès technique , l'élargissement du champ des curiosités de ses contemporains et la ferveur politique de sa clientèle bourgeoise, la presse vit cependant sa progression freinée par les gouvernements. Le 25 juillet 1830, Polignac dans son rapport au roi pour justifier les ordonnances, dont l'une visait la presse, exprima avec une netteté presque caricaturale le refus - chez d'autres il ne s'agissait que de réticences - d'admettre les journaux dans le jeu politique : ....

monarchie

« et il est dans sa nature de n'être qu'un instrument de désordre et de sédition ...

Elle s'applique, par ses efforts soutenus, à relâcher tous les liens d'obéissance et de subordination, à user les ressorts de J'autorité publique, à la rabaisser, à l'avilir dans J'opinion publique et à lui créer partout des embarras et des résistances [ ...

] elle a jeté le désordre dans /es intelligences les plus droites, ébranlé les convictions les plus fermes et produit au milieu de la société une confusion de principes qui se prête aux tentatives les plus funestes ...

la presse ne tend pas moins qu'à subjuguer la souveraineté et à envahir les pouvoirs de l'Etat...

Sa destinée est de recommencer la Révolution dont elle proclame hautement les prin­ cipes.

1 » Si l'histoire de la presse de la période fut effec­ tivement dominée par son combat pour sa liberté, les épisodes de la lutte du pouvoir contre les jour­ naux et de l'assaut de la presse contre la monarchie 2 ne sont pourtant que des péripéties d'une évolution qui assura alors définitivement à la presse sa fonction politique.

Simple instrument de gouvernement sous l'Empire, elle devint une puissance autonome que le pouvoir pouvait espérer contenir mais non plus contrôler, et elle servit le courant libéral car, même dans ses organes conservateurs, elle favorisait la dis­ cussion et élargissait les débats politiques au-delà du cercle étroit des notables.

Sous la monarchie de Juillet, déjà, grâce au lent développement de l'ins­ truction dans les classes populaires, les journaux commencèrent à atteindre la petite bourgeoisie et l'élite du monde ouvrier des grandes villes, et renfor­ cèrent le courant démocratique.

Les journaux 1.

A rapprocher du fameux jugement da Balzac dans sa Monographie de ta presse parisienne (1842).

• Si la presse n'existait pas, il faudrait ne pas l'inventer." 2.

Cf.

Charlas LEDRE : La Presse à l'assaut de ta monarchie, 1815-1848, Colin, Paris, 1960, 269 p.. »

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