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LA PROSE: L'HISTOIRE, L'ÉLOQUENCE, LE ROMAN, L'ÉRUDITION AU MOYEN AGE

Publié le 12/12/2011

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Si Villehardouin est un témoin aussi complètement impartial qu'il est bien informé, c'est une question qui divise les critiques; il semble qu'il y ait des réserves à faire sur le premier point, et que Villehardouin ait écrit pour justifier la déviation de la Croisade qui se fit au profit des Vénitiens et qui aboutit à l'établissement d'un empire latin en Orient. Mais, si son autorité d'historien est, à certains égards, contestable, son mérite d'écrivain est très grand.

Bien que Joinville ne soit pas un auteur de profèssion, il aimait à écrire et à conter. Avant d'avoir été prié par Jeanne de Navarre, femme de Philippe le Bel, d'écrire « un livrè des saintes paroles et des bonnes actions « de saint Louis, il avait rédigé des mémoires personnels sur la septième Croisade ; quand la reine l'invita à écrire, il inséra ces mémoires dans le livre d'édification qu'on lui demandait pour le procès de canonisation du saint roi. L'ouvrage fut achevé vers 1305, peut-être seulement en 1309 après la mort de la reine Jeanne.

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« vérité.

En même temps, la conquête de l'Angleterre par les Normands fit éclore des poèmes seJ!!!::hisjQri­ ques, comme l'Estoria des Engles par Geffrei Gaimar {1150?), la Geste des Bretons oriBrutpar Wace (1155).

la Geste des N(IJ·manz ou Rou par le même (1160).

Garnier de Pont-Sairite-Maxence écrivit (1173) la Biographie .de Thomas Becket, la victime de Henri II Plantagenet ; Jordan Fantosme raconta les victoires de ce prince sur les Écossais, et un anonyme fit la Vie de Guillaume le Maréchal, qui fut régent d'Angle­ terre au début du règne de Henri III : ces derniers ouvrages sont fort estimés, même au point de vue lit­ téraire, par les médiévistes.

Cependant on s'est déjà aperçu que la prose con­ vient mieux que les vers à l'exactitude historique et, sans qu'il soit possible de dire à quelle époque fut écrite la première chronique en prose française, il est hors de doute qu'avant Villehardouin des chroni­ queurs avaient renoncé à la forme du vers soit pour traduire d'anciens ouvrages latins, soit pour rédiger des compilations, comme celle que Baudouin IX, comte de Flandre, fit faire depuis la création du monde jusqu~à l'an 1200.

Villehardouin.

- Geoffroy de Villehardouin, né vers 1150 au château de ce nom ~, était maréchal de Champagne et vassal du comte Thibaut III.

lorsque en 1199 celui-ci l'envoya négocier avec les Vénitiens les conditions du transport des Croisés pour la qua­ trième expJrli.tion d'Orient.

Il fut un des principaux chefs de !!"Croisade, devint ma,réchal de Romanie et écrivit, vers 1207, à Messinople en Thrace, la re­ lation des évènements auxquels il avait pris part.

Il était mort en 1213.

Ses Mémoires, que l'on désigne ordinairement sous le titre d'Histoire de la Conquête de Constantinople, yont de 1198 à 1207; ils racontent, sans plan délimité d'avance, les préparatifs de la Croisade, l'expédition contre Zara, la.

conquête de Constantinople et les 1.

A sept lieues à l'est de Troyes, entre Arcis-sur-Aube et Bar-sur-Aube.. »

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