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LA RÉACTION CONTRE LE SYMBOLISME.

Publié le 30/05/2011

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Même au temps de sa plus grande faveur, le Symbolisme dut partager sa domination avec d'autres écoles. Un certain nombre d'excellents poètes continuèrent à se réclamer des Romantiques et des Parnassiens, de qui les influences se concilièrent dans leurs oeuvres.

Les Néo-Parnassiens.

C'est ainsi que Jean Richepin (1849-1926) reprenait le thème romantique de la révolte contre les conventions et les hypocrisies sociales. Sa Chanson des Gueux (1876), avec une virtuosité éblouissante, qui unissait le souvenir de Villon et le vocabulaire de Rabelais à l'influence de  Victor Hugo, célébrait la misère, l'indépendance et la fierté des vagabonds et des irréguliers. Ce défi aux préjugés, — qui n'épargnait pas toujours les sentiments les plus respectables, — Jean Richepin l'a soutenu avec éclat dans les recueils suivants : les Caresses ; les Blasphèmes ; la Mer ; ils ont affirmé son talent puissant et sonore, auquel n'ont manqué que le goût de la mesure et une plus grande défiance de la rhétorique et de ses excès.

« Et l'heure paresseuse où le rêve se joue,Et le petit croissant de lune dans la nuit... Elle a interprété, avec une émouvante sobriété, le grand thème de l'amour et de la mort, et en des vers de formetoute classique, elle a peint, au pays infernal, Le rameur qui m'a pris l'obole du passageEt qui ne parle pas aux ombres qu'il conduit... Le néo-symbolisme.

Henri de Régnier. Toutes ces influences, et celle aussi d'une sorte de logique intérieure qui s'est exercée sur les plus sincères et lesmeilleurs poètes, ont amené une transformation totale de la poésie symboliste.

Charles Guérin (1873-1907), coeurtendre, esprit inquiet, à la recherche d'une foi qu'il finit par trouver dans le catholicisme, a écrit dans le Coeursolitaire, 1898 ; le Semeur de Cendres, 1901, des poèmes d'une émotion pénétrante, où le doute atteint à unaccent presque tragique.Henri de Régnier, après 1900, revient, sans tapage mais avec netteté, au vers traditionnel, assoupli d'ailleurs soussa plume à toutes les libertés que n'interdit pas un juste sentiment de l'harmonie.

C'est dans ses recueils de cetteépoque qu'on trouve l'inspiration la plus pure et la plus caractéristique de ses vingt dernières années. Tantôt, il fait revivre des légendes et des paysages antiques (Hélène de Sparte, Hercule), ou bien il évoque lepeuple inférieur des demi-dieux de l'antiquité, satyres, naïades, sylvains, en qui éclate la vie universelle ; tantôt, ils'attarde dans les villes de rêve, à Venise, ou à Versailles, « cité des eaux ».Son vers, qui suggère l'idée d'une indolence hautaine, s'égale sans effort à toutes les nuances de la beauté.

Il n'estpoint impassible cependant ; derrière transparaît le frémissement d'un coeur que l'écoulement inévitable des chosesattriste sans le désespérer, et qui se défend mal contre la blessure de l'amour: Car la forme, l'odeur, et la couleur des rosesSont la seule beauté dont on ne souffre pas... Ainsi ressuscite, dans l'âme douloureuse d'un contemporain, la voluptueuse mélancolie d'un Ronsard.Emile Verhaeren) (1855-,1916), poète abondant et fougueux, a incarné en son oeuvre touffue l'âme de la Flandrebelge ; Francis Jammes, parti d'une ingénuité raffinée où l'humour avait sa part, a tenté, parfois avec bonheur, dechanter les joies mystiques d'une âme chrétienne récemment convertie.On rangerait, au contraire, parmi les néo-parnassiens en qui l'on retrouverait plus d'une trace de l'influencesymboliste, Sébastien-Charles Leconte (1865-1934), André Rivoire (1871-1930), d'autres encore qui commençaienttout juste de se faire apprécier à la veille de la guerre.. »

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