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la rencontre Stendhal

Publié le 15/02/2020

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?Le Rouge et le noir ? Chapitre 6 ? La Rencontre Intro : Le R et le N écrit par Stendhal en 1830, est un roman d?apprentissage qui narre l?ascension sociale et la chute de Julien Sorel (jeune campagnard ambitieux et sensible) Sous la restauration, M. de Renâl, maire de Verrières, engage le jeune Julien Sorel comme précepteur de ses enfants. Ici nous nous trouvons dans le chapitre 6, Julien Sorel rencontre pour la première fois Madame de Rênal. Issus de milieux sociaux différents, entourés par les interdits moraux qui codifient le monde bourgeois, rien ne semble devoir réunir les deux personnages et pourtant? Comment Stendhal réussit-il à faire de cet extrait une scène de rencontre amoureuse en faisant naître sous nos yeux deux héros romanesque ? Pour répondre à cette question nous montrerons que cet extrait met en scène une rencontre amoureuse déconcertante qui initie une transformation des deux personnages, Mme de Rênal et Julien Sorel. - Une rencontre déconcertante (Du début du chapitre 6 à « une voix douce dit tout près de son oreille« ) A- Un effet d'attente chez le lecteur Dès le début du chapitre 6 du Rouge et le Noir, Stendhal met en place le cadre d'une rencontre amoureuse, créant un effet d'attente chez le lecteur. Le titre du chapitre ? « L'ennui » ? place le lecteur dans l'univers romantique de la mélancolie et du mal de vivre. La citation de Mozart est prononcée par Cherubin à l'attention de Susanne dans les Noces de Figaro (« Non so piu cosa son Cosa facio » ? je ne sais plus qui je suis ni ce que je fais ».) Par cette citation, Stendhal aiguille son lecteur vers une scène de rencontre amoureuse ce qui crée un effet d'attente chez le lecteur. Les premières lignes du ...
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« Le décalage est aussi social puisque les périphrases « jeune paysan » et « ce petit paysan » mettent en évidence la barrière sociale entre le monde bourgeois de Madame de Rênal et le monde paysan de Julien, maladroitement endimanché comme le suggère le terme « ratine » une étoffe assez grossière. Le champ lexical de la blancheur « pâle » « bien blanche », « teint », « si blanc » donne à Julien un aspect maladif et androgyne qui le font passer pour « une jeune fille déguisée ».

Stendhal continue à inverser les codes amoureux par le champ lexical de la modestie se rapportant à Julien : « pauvre », « créature », « n'osait pas » souligné par l'adverbe ironique « évidemment ».

Julien Sorel apparaît comme un anti-héros n'ayant aucune des qualités viriles traditionnelles.

Stendhal s'amuse ensuite du quiproquo en juxtaposant l'expression « l'amer chagrin que lui donnait l'arrivée du précepteur » à « Julien , tourné vers la porte » : cette juxtaposition est ironique car elle rappelle que Mme de Rênal ignore que Julien et le précepteur sont la même personne.

Ce quiproquo reprend les codes de la comédie de Beaumarchais annoncée dans la citation qui ouvre le chapitre où les personnages sont déguisés. L'antithèse « tressaillit / douce » crée également un décalage comique. II - La naissance de l'amour (De « Que voulez-vous ici mon enfant ? » à « qui viendrait gronder et fouetter ses enfants« ) A - Le croisement des regards La phrase maternelle « Que voulez-vous ici mon enfant ? » n'annonce en rien le coup de foudre.

Pourtant, le croisement des regards – moment attendu du lecteur dans la rencontre amoureuse - crée un changement de climat comme le montre le champ lexical du trouble : « frappé », « oublia », « étonné », « étonné ».

Le champ lexical de la beauté (« regard », « si rempli de grâce », « beauté », « bien vêtu ») éloigne Madame de Rênal de la figure maternelle pour la rapprocher de la maîtresse.

Quant à Julien, il essaie d'effacer la figure enfantine par le geste symbolique « ses larmes qu'il essuyait de son mieux » comme pour évacuer la part enfantine qui est en lui.

L'adjectif « interdite » dans la phrase « Mme de Rênal resta interdite » révèle l'effet sidérant du coup de foudre.

Mais Stendhal joue aussi sur la polysémie de cet adjectif : Madame de Rênal est aussi « interdite » au sens de la morale bourgeoise et religieuse car elle déjà mariée. Dans les deux phrases suivantes, Stendhal adopte successivement le point de vue de Julien puis de Mme de Rênal afin de montrer l'attirance mutuelle des deux personnages. Dans la phrase « Julien n'avait jamais vu un être aussi bien vêtu et surtout une femme avec un teint si éblouissant, lui parler d'un air doux« , les termes mélioratifs (« éblouissant« , « doux« ) accentués par des adverbes intensifs (« bien« , « si« ) révèlent la fascination de Julien pour Mme de Rênal.

Cette fascination est mutuelle comme en témoignent les adverbes intensifs de la phrase suivante, qui dévoile le point de vue de Mme de Rênal sur Julien Sorel : « joues si pâles« , « si rose« .

La multiplication de ces adverbes intensifs semble parodier l'incipit de La Princesse de Clèves où Mme de La Fayette décrit un coup de foudre à l'aide de ces mêmes procédés littéraires. Il s'agit bien sûr d'une subtile parodie car chez Stendhal, le cadre n'est pas la fastueuse cour d'Henri II comme dans La Princesse de Clèves, mais une maison bourgeoise.

Le décalage entre le style précieux et l'univers décrit peut ainsi prêter à sourire.

B - La transformation des personnages. »

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