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LA RÉVOLTE DADAÏSTE

Publié le 30/03/2012

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Dada

Ce mouvement international dépasse les frontières géographiques, linguistiques, artistiques. Essentiellement provocateur et iconoclaste, il prône la confusion des genres, la spontanéité et le doute généralisé. Ce faisant, il découvre des perspectives extrêmement fécondes aujourd'hui.

Né à Zurich du rassemblement fortuit d'artistes fuyant la guerre (la légende veut que le mot Dada, qui dans leur intention ne voulait rien dire, ait été cueilli au hasard dans un dictionnaire le 8 février 1916). il se propose, initialement, de résister au dépérissement de l'esprit en organisant des soirées poétiques, des présentations de tableaux, en établissant une communication entre les différentes avant-gardes des pays belligérants au moyen d'une revue, Cabaret Voltaire, qui annonçait : « Il doit préciser l'activité de ce Cabaret dont le but est de rappeler qu'il y a, au-delà de la guerre et des patries, des hommes indépendants qui vivent d'autres idéals. «

« 238 HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LA FRANCE divers groupements qui, çà et là, adoptaient le même point de vue.

Ainsi à New York se forma un groupe autour des personnalités turbulentes de Marcel Duchamp, Francis Picabia, Man Ray.

Les deux premiers avaient bousculé le goût américain lors de l' Armory Show ( 1913), vaste foire-exposition d'un retentissement considérable.

Picabia, touche-à-tout génial, ayant renoncé au succès commercial, se bornait à reproduire des épures industrielles avant d'introduire dans sa peinture diverses matières périssables.

Partisan de la dérision et plus encore de la confusion, la revue qu'il animera, 391, pourra se flatter d'avoir dressé contre lui les bourgeois aussi bien que ses propres compagnons.

Quant à Marcel Duchamp, qui introduisit le mouvement dans la peinture (Nu descendant un escalier, 1912), il se consacra à de secrètes méditations esthétiques (que sa mort allait mettre au jour).

livrant par bribes le produit de son esprit facétieux et novateur avec ses « ready-made », objets usuels élevés à la dignité artistique par le choix de l'artiste.

Son grand verre, La Mariée mise à nu par ses célibataires, même ( 1915-1923) domine les recherches contemporaines par l'énigme de ses machineries érotiques.

Mais c'est à Paris, où le terrain avait été battu à l'avance par quelques solitaires, que Dada trouva son champ d'action privilégié.

Outre Duchamp et Picabia, qui s'y étaient formés, Arthur Cravan, le poète-boxeur éditeur de Maintenant, une feuille vendue à la criée en 1913-1914, dénigrant les gloires littéraires, Jacques Vaché, dandy négateur, prolongeant l'humour d'Alfred Jarry qu'il définissait comme « une sensation, j'allais presque dire un sens- aussi - de l'inutilité théâtrale (et sans joie) de tout », allaient semer les ferments nécessaires à l'explosion dadaïste.

Le dernier surtout, dont les Lettres de guerre, autant que le comportement, allaient entraîner les animateurs de la revue Littérature (Aragon, Breton, Soupault).

fondée en 1919, sur la voie du doute radical.

Auparavant, des revues fondées dans la mouvance d'Apollinaire, comme SIC d'Albert-Bi rot et Nord-Sud de Reverdy, avaient, en accueillant la collaboration de Tzara, révélé la force destructrice de son lyrisme.

De même, la redécouverte des œuvres de Rimbaud, Lautréamont et Jarry (Littérature publie des inédits du premier, les Poésies du second, une « Défense » du troisième) a contribué à l'avènement parisien de Dada.

De ses multiples manifestations, on retiendra la. »

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