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La servitude dans Les jeux de l'amour et du hasard de MARIVAUX

Publié le 30/09/2015

Extrait du document

amour

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MARIVAUX

Les jeux de l\\'amour et du hasard

Les servitudes de la scène

 

 

Pour ce deuxième devoir nous nous sommes penchés sur la problématique des servitudes de la scène dans la pièce de Marivaux, Les jeux de l\\'amour et du hasard.

 

Dans un premier temps nous ferons une brève présentation de l\\'auteur et de l’œuvre, ensuite nous définirons la notion de «servitude«, pour se consacrer, dans un troisième temps à l\\'annonciation et au développement du plan. Nous clôturerons avec une conclusion.

 

Mais avant tout cela nous justifions le choix de notre problématique. Pourquoi la servitude? Parce que cette notion imprègne tout le Jeu de Marivaux, que ce soit au sens propre ou figuré, de manière explicite ou suggérée, jusque dans les formules de politesse de salutation ou de prise de congé («Serviteur«, sous entendu: «je suis votre serviteur«). Le terme nous a donc  interpellés et intrigués au point de s\\'y pencher, afin de déceler le sens et les implications.

 

Qui est Marivaux? Pierre Carlet de Chamblain Marivaux (1688-1763), naît à Paris, dans une famille de petite noblesse. Bien que licencié en droit, il s\\'adonnera à la littérature, plutôt qu\\'au métier d\\'avocat: romans, feuilletons et surtout de nombreuses pièces de théâtre dont Le jeu de l\\'amour et du hasard. 

Ceci est une comédie en prose en trois actes. Représentée pour la première fois le 23 janvier 1970 à l\\'Hôtel de Bourgogne, l’œuvre respecte les codes de bienséance de l\\'époque. En effet, à l\\'issue de l\\'histoire les nobles restent avec les nobles et les petites gens de leur côté. Néanmoins, Marivaux parvient dans cette pièce à perturber l\\'ordre établi, les préjugés et les rapports maîtres-valets. Les jeu d\\'inversion de rôles, source de quiproquos incroyables et des complications, c\\'est ce qui inspire le titre.

 

Le terme « servitude «, selon le Larousse, a ses origines dans le latin médiéval servitudo, -inis. Il désigne un état de dépendance complète de quelqu\\'un envers quelqu\\'un d\\'autre, une nécessité, une obligation ressentie comme une limitation, comme une atteinte à sa propre liberté. Quelques synonymes: obéissance, obédience, soumission, service, obligation, contrainte, asservissement, assujettissement, abaissement, esclavage, allégeance, sujétion, servage.

Nous utiliserons dans le plan plutôt le synonyme «obéissance« et l\\'antonyme «désobéissance« que nous estimons mieux adaptés à nos propos. 

amour

« définition de l'échelle sociale et donner à réfléchir sur ses valeurs et ses significations.

Le déguisement n'est pas seulement un instrument de «fantaisie» théâtrale, mais il travestit des identités sociales, les mettant dans une nouvelle lumière.

Par la nécessité de l'intrigue, les personnages sont amenés à endosser une condition sociale qui ne leur appartient pas, dont ils caricaturent le langage et les «tics».

Ainsi, Arlequin, dans les habits de Dorante, nous montre, de manière comique, ce que c'est un maître.

En parodiant leurs maîtres, les valets prennent conscience d'eux-mêmes, comme dans un jeu de miroir. Le Jeu permet également de s’apercevoir que c'est difficile d'échapper à sa condition sociale. Dorante, malgré ses habits de valets, restera toujours un aristocrate, tout comme Arlequin restera un valet sous le costume de son maître.

Pourtant, l'illusion crée par le déguisement opère, Dorante, Arlequin, Silvia et Lisette ont été pris au piège. Grâce au déguisement, les personnages expérimentent un rôle social nouveau, opposé au leur.

Ainsi Dorante et Silvia sont amenés à subir les contraintes et les humiliations des domestiques, tandis qu'Arlequin et Lisette se réjouissent du pouvoir et de la liberté de parole et d'action des maîtres.

Ils prennent une revanche sur leurs maîtres: Lisette ne se préoccupe pas de mettre sa maîtresse en colère; Arlequin se montre de plus en plus insolent vis-à-vis de Dorante. 1.3.

La rivalité entre maîtres et serviteurs Dans l'Acte II, scène 6, Arlequin, interrompu dans son entretien amoureux avec Lisette au moment même où il se jette à ses genoux, laisse éclater sa colère contre Sylvia, de manière excessive.

Arlequin manifeste clairement la revanche du serviteur contre sa condition de dominé.

Il prend donc plaisir à jouer le maître lorsqu'il dit: «Ah, les sots gens que nos gens (c'est à dire nos domestiques)!». L'humiliation pour Silvia se prolonge dans la scène 7, lors de sa dispute avec Lisette.

Cette scène est relevante pour le thème de rivalité entre maîtres et valets.

Dans le monologue de la scène 8, Silvia exprimera cette humiliation et le trouble ressentis sous son déguisement de femme de chambre, suite aux insolences de Lisette: «je frisonne de ce que je lui ai entendu dire», «je ne saurais m'en remettre», «je m'emporte».

2.

Ecouter son cœur ou lui désobéir? 2.1.

Quand les sentiments se mêlent, plus «maître» de soi-même Le dialogue entre Dorante et Sylvia de l'acte II, scène 9 illustre, de plus belle, la perte de la maîtrise de soi.

Lorsque les sentiments jaillissent, le cœur désobéit à la raison.

L'amour fait les deux protagonistes se désobéir à eux-mêmes: Dorante: « Je ne sais ce que je dis, ni ce que je demande ». Sylvia: « (…) je ferai si bien que je ne le saurais pas moi-même ». Dorante: « (…) donne moi du secours contre moi-même ». 2.2.

Ecouter son coeur Au final la raison du cœur emportera la mise.

C'est la voix du cœur qui sera écoutée.

La réplique la plus rélévante dans ce sens est celle de Silvia, dans l' Acte II, scène 12: «Je vois clair dans mon cœur».

De même, Dorante, lorsqu'il passe du doute à la certitude (Acte III, scène 8), est transporté de joie d'une passion partagée, mais aussi d'admiration et de respect devant les qualités de «Lisette» : «Ah ma chère Lisette (…), tes paroles ont du feu qui me pénètre (…) vous ne pouvez plus me tromper, vous avez le couer vrai...» 3.

Servitude et non-servitude face aux mœurs sociaux et face aux conventions littéraires 3.1.

Obéissance et et désobéissance filiale, permission et interdiction parentale Nous citerons ci-dessus quelques repliques qui illustrent le mieux ce thème. Le dialogue entre Lisette et Arlequin de la scène 5, Acte II: Lisette: « Souvenez vous qu'on n'est pas les maîtres de son sort ». Arlequin: « Les pères et mères font qu'à leur tête ».. »

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