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L.A sur "strophes pour se souvenir"

Publié le 27/02/2016

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SEQUENCE II : Le Roman Inachevé de Louis Aragon LECTURE ANALYTIQUE N°3  « Sur le Pont Neuf j'ai rencontré » Introduction : Louis Aragon/ créateur du surréalisme avec André Breton/ important dans le communisme francais/ découvre le rapport Khrouchtchev avec stupeur en 1956 et bascule toutes ses convictions 1956/ débute sa troisième période qui est un retour sur soi et sur son œuvre, par le Roman Inachevé roman composé de trois parties, chacune introduite par un court poème ce poème présente Aragon confronté à son double douloureux Comment ce texte à valeur programmatique permet de transcender l'éxpérience du passé ? A. Un poème programmatique 1. La fonction d'un incipit poème considéré comme « incipit », première page d'un romann ou d'une nouvelle, ou prologue. Il capte donc l'auditoire, annonce les thèmes à venir et donne le ton. La fonction informative habituelle dans un roman plus conventionnel est ici délaissé du fait de la forme particulière employée par Aragon poète introduit sa voix par un poème musical, proche du chant, marqué d'une tonalité très triste, qui rumine un « passé désamparé ». Le lyrisme est évidemment présent mais complété par le pathétique que le lecteur ressent Aragon, poète de la ville, de Paris, des lieux connus de tous : métro Samaritaine, Notre-Dame, la Seine. Il reprend donc le topos du pont parisien de son modèle ...

« modernité et héritage des formes anciennes de la poésie B.Aragon et son double, si loin, si proches 1.

Un motif récurrent ● le thème du double parcourt l'oeuvre (la couverture reprend aussi ce thème, puisqu'il reprend Aragon, dans un entretien, où il est maqué) mais est employé de manière très clivée, un « moi » adulte, celui de 1956, rencontre un « moi » d'avant.

Il a une grande dureté pour cette « ancienne image de [lui]-même » ● poète de 1956 n'a pas de mots assez durs pour nommer ce persoonnage duquel il semble totalement étranger alors que cela doit être lui-même ● double, fantôme qui vient le hanter : « le fantôme de ma jeunesse, ce spectre de moi qui commence », cette part de lui qu'il n'a jamais réussi à exorciser et dont l'extrême dureté avec laquelle il en parle dissimule peut-être une souffrance véritable liée à son éternel retour.

Le Roman Inachevé parlera avant tout des deux « fantômes » d'Aragon : enfance et surréalisme ● enfant malheureux fut un poète surréaliste mais qui fit fausse route, selon l'auteur de 1956 : « De bouche que pour le blasphème ; Ce mendiant accaparé/ Du seul souci de sa souffrance ; Ses lèvres de vent dévorées/ Disant les airs qui le grisèrent ; Baladin du ciel et du coeur/ Son front pur et ses goûts outrés ».

L'expérience de la recontre est aussi une remise en cause de l'écrivain des débuts, ce jeune homme qui ne proposait qu'une littérature tournée vers lui-même et forcément vide, donc 2.

Un passé de mensonges et d'erreurs ● double rencontré est lui-même, sur une identité qui se décline de l'enfance (« cet enfant toujours effaré ») à l'adolescence (« ce jeune homme et ses bras déserts ») et aux débuts de l'écriture (« ce baladin du ciel et du coeur ») ● la passé ne passe pas et les pages qui vont suivre vont permettre de régler ces problèmes en les extériorisant.

Le moment de crise intellectuelle qu'il vit, alors qu'il est toujours impliqué dans le communisme, le conduit à reprendre les sources d'un malaise ancien ● registre dominant est le pathétique, par l'accentuation des qualificatifs employés (« désespérés, pitoyable apparence, souffrance, effaré ») et par l'ensemble des periphrases qui vont désigner le poète dans son état ancien.

Le poète en appelle à la « pitié pour les désespérés » ● Aragon est l'enfance de l'illusion, des « mensonges » et des « songes » dus à la fausse identité qu'on lui a assignée pendant toute son enfance, la fausse filiation qu'on lui a fait croire.

Il file la métaphore de l'aveugle sur plusieurs strophes : « Sans chien sans canne sans pancarte/ Aveugle aveugle rencontré » ● figure du fantôme dont nous avons parlé est aussi celui qu'est Aragon car il n'a pu se construire une identité et vit donc toujours dans un monde flottant ● certains indices textueks poussent également à penser que le double rencontré n'est pas que l'enfant où l'Aragon des années 1910-1920 mais que la crédubilité reprochée serait également celle du communisme, un « rêve qui fut [sa] lumière ».

La « mascarade » dont il parle pourrait donc être le jeu qu'il a dû jouer pendant son enfance, sans le savoir, mais également les mensonges communistes perpétrés sous Staline. »

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