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LA TRAGÉDIE GRECQUE

Publié le 03/01/2020

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L'organisation des spectacles

La journée tragique

Les concours tragiques s'étalaient sur trois journées successives. Chaque poète concurrent présentait pendant une journée trois tragédies — parfois liées en une trilogie* comme l'Orestie d'Eschyle, seule trilogie conservée, mais souvent aussi disjointes— suivies d'un divertissement agrémenté par la présence de « satyres » mi-hommes, mi-boucs, compagnons de Dionysos : le drame satyrique. Ainsi les spectateurs assistaient-ils chaque jour pendant trois jours consécutifs, à quatre ou cinq heures de représentation. Cette durée donne une mesure de leur passion.

Ce public était très nombreux. Platon dans un passage du Banquet (175 e) parle d'une assistance de « plus de trente mille personnes », ce qui représente à peu près la totalité du corps de citoyens d'Athènes... Le chiffre est sans doute exagéré mais les conditions matérielles du spectacle ne le rendent pas totalement invraisemblable.

Le théâtre

En effet, la représentation avait lieu en plein air, de jour évidemment, dans un théâtre immense. La plupart des théâtres grecs conservés sont postérieurs au Ve siècle, mais ils donnent sans doute une idée des installations plus primitives du siècle de Périclès. À l'époque de Sophocle, il n'y avait pas encore à Athènes de construction en pierre bien élaborée. Le théâtre de Dionysos était creusé dans le versant sud de l'Acropole, rocher fortifié où se groupaient les principaux sanctuaires. Les spectateurs étaient assis sur des bancs de bois, aménagés à flanc de colline. Ces gradins, disposés en hémicycle, dominaient un emplacement circulaire en terre battue, l'orchestra*, réservé aux évolutions du choeur. Au fond de l'orchestra, une estrade peu élevée était peut-être destinée aux acteurs. Enfin, un baraquement, la skéné* servait de coulisse et de mur de fond. Dans Œdipe

« brillante de la démocratie athénienne, « le siècle de Périclès» ; c'est l'époque où !'Acropole d'Athènes se pare des sculptures de Phidias, où ! 'historien Thucydide fait dire à Périclès dans sa célèbre oraison funèbre : « Nous sommes des amants de la beauté, Athènes est l'école de la Grèce».

Toutes les pièces que nous avons conservées ont été écrites entre la seconde guerre médique -où le triomphe d'Athènes sur l'empire perse détermine le début de la prépondérance athénienne (480 : vic­ toire de Salamine) -et la guerre du Péloponnèse qui entraîne le déclin d'Athènes (404: Athènes est vaincue par Sparte).

Ainsi, la pièce la plus ancienne, Les Perses d'Eschyle, a été jouée en 472, la plus récente, Œdipe à Colone de Sophocle, date de 406.

Cette coïncidence de l'âge d'or de la tragédie avec l'apogée de la démocratie athénienne n'est pas fortuite : la naissance des institu­ tions démocratiques a joué un rôle dans l'organisation des cérémo­ nies officielles qu'étaient les représentations tragiques; par ailleurs l'élaboration d'une nouvelle pensée juridique qui commence à cer­ ner les responsabilités individuelles a influencé la présentation du destin des grands héros mythiques, dramatisé et mis en question dans les tragédies.

2.

La fonction religieuse Première singularité, très étrangère à notre sensibilité moderne : en Grèce la représentation tragique était, comme dans la plupart des théâtres primitifs, liée à la vie religieuse.

Ce lien a dû présider sans doute à la « naissance de la tragédie », mais ce problème des ori­ gines qui a passionné la critique du siècle dernier - comme le montre le titre célèbre du premier ouvrage de Nietzsche -paraît à peu près insoluble.

On ne croit plus guère que la tragédie dérive directement du culte de Dionysos; il paraît probable qu'elle a pu se greffer sur le culte familial de grands héros, pour lesquels on chantait des hymnes : un récitant aurait peu à peu introduit des amorces de. »

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