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La valeur de l'oeuvre littéraire selon Julien Gracq

Publié le 21/05/2012

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gracq

« Si la littérature n'est pas pour le lecteur un répertoire de femmes fatales et de créatures de perdition, elle ne vaut pas qu'on s'en occupe. «  écrit  Julien Gracq  dans  En lisant en écrivant.  En  effet,  dans son essai sortit en 1988, l'écrivain  explique sa conception de la critique et son rapport à l'oeuvre littéraire. Celle-ci est analysée et discutée et Gracq élève alors une véritable problématique autour de la valeur de la littérature.  Il serait alors intéressant de se pencher sur ce que vaut un livre aux yeux d'un des critiques et des écrivains le plus grands du XXe siècle.

Voyons donc l'instruction de l'oeuvre que Gracq réfute, puis l'importance que le lecteur apporte à la valeur d'un livre et enfin analysons sa méthode en tant que critique littéraire qui de part ce métier apporte dans certains cas la valeur de l'oeuvre.

gracq

« pas la réalité.

Il insiste par la même occasion que même les oeuvres ancrées dans un décor réel ne l'est pas vraiment carchaque détail d'un roman est important et chaque élément qui pourrait nous paraître banal dans la réalité contient uneimportance singulière dans la narration romanesque.« Tout ce qu'on introduit dans un roman devient signe : impossible d'y faire pénétrer un élément qui peu ou prou ne lechange… » ( p 119 ) De plus, l'oeuvre littéraire poétique ou romanesque est une chose qui éveille nos sens car tout est mouvement, l'oeuvre semontre comme un organisme vivant nous plongeons dans un univers différent.

« Comme un organisme, un roman vit d'échanges multipliés (...).

Et comme toute oeuvre d'art, il vit d'une entrée enrésonance universelle - son secret est la création d'un milieu homogène, d'un éther romanesque où baignent gens et choseset qui transmet les vibrations dans tous les sens » Cette idée de mouvement est très importante pour Gracq et constitue pourlui la matière indispensable que doit contenir un roman.

Il mentionne plusieurs fois cet aspect du roman dans sa critiquecomme le montre la page 127 : « Ce n'est pas la naïveté, ou la grossièreté de ses procédés et de ses prétentions, c'est la complexité sans égale desinterférences et des interactions, des retards prémédités et des anticipations modulées qui concourent à son efficacité finale(du roman) » De même pour la poésie tout mot à aussi son importance et Gracq insiste sur la mobilité de la poésie, et c'est le poète qui apour fonction de faire vibrer le mot pour lui donner un aspect propre.

Par opposition au roman, Gracq dit de la poésie qu'ellepeut se créer par un hasard pur et ainsi joue plus sur l'instantanée, et avec cette spontanéité la poésie possède ce pouvoir detoucher notre sensibilité.

« La possibilité de la littérature, et particulièrement de la poésie et de la fiction, repose sur une persistance dans l'esprit desimages et des impressions mises en branle par les mots infiniment supérieur en durée à la persistance des impressionslumineuses sur la rétine, ou sonores sur le tympan.

» (p 239 ) Ce que Gracq prône est donc un roman sans but instructif, quiexiste pour lui et surtout par cette narration si singulière que lui seul peut créer.

En général, toute oeuvre littéraire, qu'ellesoit poétique ou romanesque doit se montrer, selon Gracq comme un organisme vivant, toujours en mouvement et qui doitsa force à travers le lecteur qui lui reçoit ce nouveau monde créé par l'intermédiaire des sens et de l'imagination.

Gracq s'est manifesté avec éclat en 1951, par le refus du prix Goncourt attribué au Rivage des Syrtes.

C'est avec cette épisodeque l'écrivain est le plus souvent remémoré.

Cet acte illustre qu'aux yeux de Gracq, la valeur littéraire ne pouvait être fondéequ'en littérature, par le jugement des lecteurs, et non par une reconnaissance sociale.En effet Gracq, ne croit pas a ce grade établit dans la société pour dire que tel ou tel livre est bon ou pas.

Il insiste alors sur lerôle du lecteur lié à la mémoire.

« Rien n'est en effet, plus désenchantant, plus pénible, que de regarder, après des années, ses phrases.

Elles sont en quelquesorte décantées et déposent au fond du livre, et, la plupart du temps, les volumes ne sont pas ainsi que les vins quis'améliorent en vieillissant ; une fois dépouillés par l'âge, les chapitres s'éventent et leur bouquet s'étiole » (Huysmans,préface « à rebours ») De plus, comme Gracq l'affirme à la page 126 : « Dans toute lecture l'esprit du lecteur anticipe sur le texte.

» marque unecertaine importance du lecteur vis-à-vis de l'oeuvre littéraire.

En effet, celui-ci fait ce qui veut de l'oeuvre littéraire en main,il a se pouvoir d'amener le roman dans son propre décor..« ..

le lecteur de roman, lui, n'est pas un exécutant qui suit pas à pas la note et le tempo : c'est un metteur en scène.

Et toutporte à croire que, d'une cervelle à l'autre, les décors, la distribution, l'éclairage, le mouvement de la représentationdeviennent méconnaissables.

» (p132) Toutefois, il expose bien l'idée que le lecteur pouvant imaginer milles et une chosesera toujours guidé par le fil conducteur que l'écrivain à dessiné dans son oeuvre.

« Il y a certes autant de lectures d'un texte que de lecteurs, mais pour chaque lecteur –– il y a un trajet à traversle livre et en fait il n'y en a qu'un.

» Dans la poésie, il appuie son point de vue de la valeur par rapport à la remémoration d'unpoème par celui qui l'a lit.

En effet, entendre le poème dans sa tête traduit le pouvoir de la vivacité poétique.Ainsi, le lecteur est un véritable metteur en scène vis-à-vis du roman.

C'est lui qui règle le tempo et par sa lecture ilrecompose le roman et lui attribue une cohérence et donne une valeur à la poésie en se la remémorant.

Comme il lesouligne dans Lettrines, autre ouvrage critique, « L'esprit fabrique du cohérent à perte de vue ».

Le rapport lecture/oeuvre etalors à prendre en compte pour analyser la valeur d'une oeuvre selon Gracq, écrivain qui est un critique pertinent, détenantune méthode singulière.. »

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