La vérité dans l’oraison funèbre.

Matière. — Bossuet autour des Oraisons funèbres mérite-t-il le titre que lui a donné d’Alembert : « Ce prélat citoyen »? (D’Alembert» Éloge de Bossuet.)

D’Alembert a. entendu par ces mots que Bossuet avait su, dans la chaire chrétienne, dire courageusement de nobles et grandes vérités aux rois, aux princes, aux heureux et aux puissants de ce monde. Nous entendons aussi que Bossuet n’a pas trahi la vérité historique, ce qui eût été d’un mauvais citoyen. Étudiez les Oraisons funèbres à ces deux points de vue : 1° Bossuet a-t-il altéré les faits dont il parle, a-t-il donné de fausses louanges devant les autels, a-t-il caché une partie des fautes de ses héros ? 2° A-t-il fait entendre aux puissants des leçons utiles et éloquentes ? Êtes-vous de, l’avis de d’Alembert ou de l’avis exprimé par de Barante : « Les

Oraisons funèbres, dont pendant longtemps'l’opinion des gens du

monde a fait le plus glorieux titre de Bossuet à l’éloquence, sont sans doute écrites dans un admirable langage; mais ce qui leur a valu ce succès classique, c’est précisément un mérite littéraire et une habileté de panégyriste qui, lorsqu’on y réfléchit sérieusement, ne sont pas toujours en parfaite harmonie avec la chaire de vérité.»