Devoir de Philosophie

LANSON Gustave : sa vie et son oeuvre

Publié le 11/01/2019

Extrait du document

LANSON Gustave (1857-1934). Symbole — et presque allégorie — de l’histoire littéraire traditionnelle [voir Histoire littéraire], Gustave Lanson ne fut jamais « lansonien » — si l’on entend désigner, voire injurier, en leur accolant cet adjectif, les « paléocritiques », positivistes se limitant à l’enregistrement des faits, des dates, des influences prouvées, fermés à l’hédonisme esthéti-sant, aux joies des herméneutiques psychanalytiques ou aux beautés de l’analyse textuelle. Maître impérieux, critique et historien précis, mais ouvert et éclectique, il a donné un cadre souple à une recherche littéraire qui ne naît pas avec lui, mais qui ne saurait ignorer sa réflexion.

 

Normalien, professeur de lycée (avec une brève interruption en 1886, où il enseigne en Russie la littérature au futur empereur Nicolas II), il obtient son doctorat en 1888 avec une thèse sur Nivelle de La Chaussée et la comédie larmoyante. Disciple et suppléant de Brunetière à la Sorbonne et à l’École normale supérieure, il adopte la perspective de son maître dans ses premiers livres, qui célèbrent la gloire du xvne siècle (Bossuet, 1890; Boileau, 1892). Il achève en 1894 une Histoire de la littérature française, qu’il modifiera avec beaucoup d’honnêteté intellectuelle au fil de ses nombreuses rééditions. Se succèdent alors Corneille (1898), Voltaire (1906), le Manuel bibliographique de la littérature française moderne de 1500 à nos jours (1909-1921), les éditions critiques des Lettres philosophiques de Voltaire (1909), et des Méditations de Lamartine (1915). Après avoir contribué, au début du siècle, à la réforme des études universitaires, il exerce, comme directeur de l’École normale supérieure, de 1902 à 1927, une influence déterminante sur deux générations de maîtres.

Liens utiles