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LAPOINTE Paul-Marie : sa vie et son oeuvre

Publié le 11/01/2019

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LAPOINTE Paul-Marie (né en 1929). L’œuvre de Paul-Marie Lapointe est sans doute la plus audacieuse, la plus radicale de la poésie québécoise. Elle se dresse en un perpétuel défi, comme une exigence sans cesse renouvelée. Rien d’étonnant qu’à son propos on évoque Rimbaud, moins pour expliquer un certain silence après la publication, à dix-neuf ans, du Vierge incendié (1948) que pour marquer le caractère absolu de son entreprise.
 
S'opposant à un ordre où tout lui paraît asservi, Lapointe propose de « récupérer l'âme de l'homme, l’âme du réel », en précisant que « âme est très terre à terre : joie, colère, orgueil, bonheur, fureur, justice, beauté ». S'installant explicitement dans l’utopie d’une « création du monde », sa poésie ambitionne moins de changer le monde que de « rivaliser » avec lui en faisant tenir toutes choses dans une fête : à la fois potlatch et célébration, rupture et insertion du temps dans l’instantané multiple. Cette fête s’accomplit dans le langage, tout ensemble excessif et réglé, de ce qu’on pourrait nommer un lyrisme objectif : c’est le déploiement du multiple, le sens animé, suscité en un langage heureux,
 
sans secret, livré à soi, le monde possédé-désiré par le poème en son détachement apparent.
 
Chez Paul-Marie Lapointe, l’écriture trouve à s’accomplir d’abord dans l’autonomie des énoncés, dans l’instantanéité des images et des mots plutôt que dans le poème comme discours. Malgré une continuité certaine, celle d’une écriture de l’évidence — présent intemporel, effacement des instances d’élocution, prépondérance et autonomie des substantifs, clarté aphoristique des énoncés —, l'œuvre, jusqu'aujourd'hui, s’établit en trois phases.

« «toutes les familiarités de la pensée» et fait surgir «le foisonnement des êtres», de même l'humour saccageur d'Écritures ébranle l'u n iv ers du dis cou rs et de l'entende­ ment.

Les mots et leurs définitions, les figures.

les for­ mes figées.

tout sc profère sur le ton de la sentence, tout s 'al igne comme pour le dire mais rien ne se dit, l'écriture ne déploie que ses ruptures; les mots dis pose nt de leur matière et de leur sens, ils s'in scr iven t souverains dans le côtoiement d'autres mot .

Le langage, en cen e troisième phase de l'œuvre.

se refuse à la vision, au lyrisme, à l'écoute de son én onc ia tion , pour opposer à to ut es les formes du discours culturel la seule profusion de ses énoncés.

A 1' autre pô le de la 1 ittérature québécoise, chez Nelli­ gan.

le caractère absolu de J'aventure se mesurait à son échec, dans l'angoisse du terme entrevu et de l'inaptitude du langage; chez Paul-Marie Lap ointe , il apparaît dans l'évidence heureuse d'une po és ie s'a p p ro pr ian t la totalité des choses et du langage.

C'est en chacune des phases de son œuvre, vierge et ince ndié , le. »

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