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L'art du portrait chez Balzac

Publié le 06/10/2018

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Rembrandt est le peintre de référence quand le romancier nous présente un vieillard. Par contre, en ce qui concerne les jeunes filles telle Esther dans Splendeurs et misères des courtisanes, les noms de Raphaël et de Titien sont les plus souvent cités. Philippe Berthier souligne à cet égard que Raphaël « suscite essentiellement un champ sémantique : sublime, céleste, divin, angélique, virginal, pureté, grâce, ingénuité, placidité, joie, tranquille, modestie »5. Les critiques ont souvent chanté la douceur et la grâce des madones immortalisées par l’élève du Pérugin, il n’est donc pas surprenant que Balzac lui rende hommage à travers ses héroïnes et tout particulièrement en cequi concerne Esther qui, lors de son entrée au bal, « était la voûte céleste des Amours, comme les madones de Raphaël sont sous leur filet d’or »6. Pour Jean Pommier, « cette comparaison n’est qu’un signe entre mille de la place tenue par ce maître dans le musée imaginaire du romancier »7. Si Esther, dans Splendeurs et misères, rappelle les madones de Raphaël, le critique souligne que dans La Torpille, manuscrit premier du texte, Balzac avait d’abord songé à Corrège. Le recours à la peinture permet donc à Balzac et au lecteur de se représenter l’héroïne plus facilement.

Peu à peu, nous constatons que Balzac est passé maître dans l’art du portrait psychologique de ses personnages féminins. Nous ne reviendrons plus sur l’influence qu’a exercée le lectorat féminin sur ce qui a fait la réputation du romancier. Ce sont les hommes, dans les trois œuvres que nous nous proposons d’étudier, qui sont les véritables héros ou du moins ce sont eux qui sont au centre du récit. Les femmes sont, pour la plupart d’entre elles,

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« Mais sans doute peut-on aussi dire qu’il escomptait de sa part une orientation telle que le littérateur pût en tirer parti.

Ce n’était pas avec n’importe quel peintre qu’il prétendait entrer en compétition ou nouer des relations artistiques profitables.

C’était avec les meilleurs, c’est- à-dire les plus solides et les plus vrais.

C’est à eux qu’il désirait s’adresser pour effectuer, au profit de son œ uvre, une transposition »4. Rembrandt est le peintre de référence quand le romancier nous présente un vieillard.

Par contre, en ce qui concerne les jeunes filles telle Esther dans Splendeurs et misères des courtisanes, les noms de Raphaël et de Titien sont les plus souvent cités.

Philippe Berthier souligne à cet égard que Raphaël « suscite essentiellement un champ sémantique : sublime, céleste, divin, angélique, virginal, pureté, grâce, ingénuité, placidité, joie, tranquille, modestie »5.

Les critiques ont souvent chanté la douceur et la grâce des madones immortalisées par l’élève du Pérugin, il n’est donc pas surprenant que Balzac lui rende hommage à travers ses héroïnes et tout particulièrement en cequi concerne Esther qui, lors de son entrée au bal, « était la voûte céleste des Amours, comme les madones de Raphaël sont sous leur filet d’or »6.

Pour Jean Pommier, « cette comparaison n’est qu’un signe entre mille de la place tenue par ce maître dans le musée imaginaire du romancier »7.

Si Esther, dans Splendeurs et misères, rappelle les madones de Raphaël, le critique souligne que dans La Torpille, manuscrit premier du texte, Balzac avait d’abord songé à Corrège.

Le recours à la peinture permet donc à Balzac et au lecteur de se représenter l’héroïne plus facilement. Peu à peu, nous constatons que Balzac est passé maître dans l’art du portrait psychologique de ses personnages féminins.

Nous ne reviendrons plus sur l’influence qu’a exercée le lectorat féminin sur ce qui a fait la réputation du romancier.

Ce sont les hommes, dans les trois œ uvres que nous nous proposons d’étudier, qui sont les véritables héros ou du moins ce sont eux qui sont au centre du récit.

Les femmes sont, pour la plupart d’entre elles, reléguées au second rang de l’action.

Ainsi, Madame Vauquer s’efface dès que Vautrin se manifeste et l’égoïsme des filles Goriot ne fait que magnifier la figure paternelle.

Coralie et Esther, quant à elles, malgré leurs bons sentiments, ne sont pas de grandes figures de femmes.

Elles ne peuvent rivaliser avec certaines héroïnes balzaciennes telles que Henriette deMortsauf, Julie d’Aiglemont ou Eugénie Grandet car le romancier les a dotées d’une psychologie exceptionnellement riche.

De plus, ces trois femmes sont les figures centrales du roman qui leur est consacré.

Dans notre corpus, il nous semble important de spécifier que seules Madame de Beauséant et Jacqueline Collin sont pourvues d’une psychologie suffisamment riche et manifeste pour être capables, dès qu’elles apparaissent, d’éclipser complètement les héros masculins.

Rastignac, dans Le Père Goriot, est totalement subjugué par sa cousine Claire de Beauséant.

Son aura est telle qu’Eugène a tendance à disparaître. Madame de Beauséant est une héroïne qui souffre comme bon nombre de ses cons œ urs dans La Comédie humaine.

Pourtant, son rang et sa grandeur morale font qu’elle affecte le calme et la sérénité.

Si la vicomtesse est peu présente dans le roman, Balzac, qui lui aussi admire cette grande aristocrate, lui a créé un rôle si fort et si poignant que le lecteur ne peut l’oublier.

Il en va de même pour Asie qui, par ses tours et la peur qu’elle fait régner sur son entourage, est une figure aussi inoubliable que celle de son neveu. Ainsi, si Balzac a été encensé pour la richesse de la peinture psychologique de ses héroïnes, force est de constater que lorsque les hommes restent les personnages principaux de l’intrigue, les femmes, en général, sont exemptes d’une riche vie intérieure.. »

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