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LATOUCHE, Hyacinthe Joseph Alexandre Thabaud de Latouche, dit Henri de : sa vie et son oeuvre

Publié le 10/01/2019

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LATOUCHE, Hyacinthe Joseph Alexandre Thabaud de Latouche, dit Henri de (1785-1851). Admirateur de Chateaubriand, de Mme de Staël et de Benjamin Constant, Latouche s’essaye dans tous les genres. Le Tour de faveur (1818), comédie raillant l'univers de la presse, lui vaut un franc succès. Il peut ainsi se consoler d’avoir causé la suppression du Constitutionnel (1817) en y insérant un reportage judiciaire (l'Affaire Fualdès) et le compte rendu d’un salon de peinture, l'un et l’autre peu prisés par la censure. Ce romantique libéral, fidèle à la mémoire de Napoléon, montre un certain génie à se trouver toujours à contre-courant de son époque, se brouillant, du fait d'une intransigeance foncière, avec la plupart de ses amis : « L'art, dit-il, doit être traité aussi sérieusement qu'une foi politique ou religieuse ».

 

Son goût pour le pamphlet ajoute à ses tracas, manquant de le faire emprisonner quand il signe avec Paul Bert une Biographie pittoresque des députés (1820). Fragoletta (1829), roman républicain et anticlérical, souvent scabreux, plein de couleur locale, de passions débordantes, de fièvre dans les cœurs et dans l'expression, a beau enchanter, voire inspirer Balzac, Stendhal, Gautier ou Dumas, on se plaît déjà à y pourchasser faiblesses ou obscurités.

 

Directeur du Figaro ( 1826-1832) et fondateur du Mercure du XIXe siècle, Latouche s’engage courageusement en 1830, au point de rompre avec ses amis romantiques, trop dociles à ses yeux vis-à-vis des pouvoirs :

 

Jocelyn, Antony, Ruy Blas sont courtisans. Goriot, sans portée et sans magistrature, Du feuilleton soldé subit la dictature, Amuse, à tant la ligne, un bercail d'abonnés.

 

Aussi, l’écrivain se trouve-t-il bien seul pour sauver de la cabale le drame qu’il présente au Français, la Reine d'Espagne (1831), aussitôt retiré de l'affiche, et donnant prétexte à une haineuse diatribe de Gustave Planche, dont il se vengera dans son roman Adrienne (1845).

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