L'autonomie de l'enfant

« aux institutions spécialisées, elles continuent à materner et surprotéger des enfants qui souffrent déjà par tropd'aliénation. D'une façon générale, les lieux d'éducation ne permettent pas à l'enfant d'accéder à la liberté et à l'autonomieindispensables à son équilibre. Faut-il pour autant verser dans le pessimisme ? Tel n'est pas l'avis de F.

Dolto pour qui l'enfant a de prodigieusescapacités d'adaptation.

Ainsi, il peut inventer ses propres solutions et des améliorations sont possibles de la partdes adultes. Prévert montre comment l'enfant retrouve le bonheur lorsqu'il entre en communication avec d'autres enfants de sonâge, se donnant ainsi une nouvelle famille qui lui permet de faire front au pouvoir adulte symbolisé par un gardien desquare.

C'est dans ces « mauvaises fréquentations » qu'il retrouve le sourire, qu'il peut s'affirmer comme le bambindessiné dans Le Nouvel Observateur.

Mais si la communauté enfantine se ferme à l'un d'entre eux, qu'elle ne veut reconnaître comme un égal, la sensation d'échec, de rejet ressenti par l'enfant peut être très grave, comme ce futle cas pour Sartre. Selon F.

Dolto, l'enfant peut également apprendre l'autonomie, d'abord auprès de sa mère, puis à l'école.

Il doit ainsi savoir s'occuper de lui, de son corps, participer à la vie et à la gestion du groupe scolaire ainsi qu'aux travaux d'entretien.

Cette formation élémentaire va de pair avec l'autodiscipline, ce qui ne signifie pas démission de la partdes éducateurs et des parents, démission critiquée au demeurant avec humour par Le Nouvel Observateur.

L'enfant doit être capable d'entendre ses désirs et apprendre à dire non pour s'affirmer en tant qu'individu. Cela doit permettre d'améliorer la communication entre adultes et enfants.

L'adulte doit apprendre à se dire, à seraconter à l'enfant tout en respectant scrupuleusement la vérité.

Il doit également apprendre à écouter l'enfantsans lui imposer de censure car s'il n'est pas normal de lui laisser tout faire, il est légitime de lui laisser tout dire. Ainsi l'amélioration de la communication entre enfants, entre adultes et enfants, l'apprentissage de l'autonomiedoivent permettre l'épanouissement de l'enfant. • Conclusion personnelle Nombreuses sont les sciences humaines qui se penchent sur l'éducation des enfants, pédagogie, psychologie,psychanalyse, sociologie entre autres.

On peut se livrer à des études comparatives tant sur le plan des modèleshistoriques que des modèles ethnologiques ou sociologiques.

Pensons à la très intéressante étude menée par B.Bettelheim sur « Les Enfants du rêve », élevés suivant des principes éducatifs de grande autonomie par rapport auxparents.

Ces enfants ont une évolution relativement saine et équilibrée qui souffre toutefois d'interdits et defrustrations, mais autres que ceux des sociétés occidentales.

Il ne semble pas qu'il existe de modèles éducatifsparfaits.

Chaque type d'organisation sociale et familiale engendre son lot de frustrations qui touche les individus oules structures les plus fragiles.

La dynamique des sociétés tient à cette tension entre la reproduction sécurisantemais figée de l'ordre établi et la volonté de changement exprimée par les individus ou groupes que gêne le systèmeen place ou qui sont plus avertis que d'autres des dysfonctionnements de ce système, ce qui est le cas despsychiatres ou psychanalystes.

Ce n'est toutefois pas en culpabilisant les mères, ce qui fut fait dans les décenniespassées, en leur faisant porter le poids des éducations ratées, qu'on peut améliorer l'éducation des enfants à venir.. »