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L'aveuglement- Madame Bovary

Publié le 25/10/2013

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- Flaubert, Madame Bovary, III, 5, de p. 399 « Puis elle s’en allait ! « à p. 401 « … avec la mort dans l’âme. «   Dans l’histoire de la littérature, le motif de l’aveugle-voyant est un topos qui a pour origine la figure du devin de Thèbes, Tirésias capable d’entendre les oracles divins. Voir La Thébaïde de Racine par exemple qui y fait référence. Un tel personnage est lié à l’idée de destin et de tragédie, donc de fatalité, de faute irrésistiblement commise et définitivement châtiée. Il apparaît ici au chapitre 5 de la troisième partie du roman où Emma entretient une nouvelle relation adultère avec Léon qu’elle rencontre tous les jeudis à Rouen sous prétexte de prendre des cours de piano. L’apparition de l’aveugle appartient à un rituel, celui des retours de Rouen vers Yonville, et permet d’apporter un contrepoint à la fantaisie irréelle dans laquelle semble vivre Emma toute entière absorbée dans son aventure amoureuse. Le passage est narré à l’imparfait, soutenant un récit itératif dont la profondeur tient aussi aux contrastes qui l’organisent.   La critique s’est beaucoup interrogée sur la signification de ce personnage et l’interprète comme une incarnation de la conscience d’Emma Bovary. Elle reconnaît aussi une certaine ambiguïté chez ce personnage qui le rend aussi plastique et aussi mobile que la conscience qu’il représenterait. Il serait ainsi l’outil d’une certaine présence de l’auteur qui resterait invisible mais marquerait le texte de son regard, assez paradoxalement. Flaubert insiste sur la laideur du personnage et revendique à travers lui le droit de représenter l’effrayant, l’horrible, l’immonde. Il fait apparaître le personnage trois fois et accompagne ses apparitions d’une chanson ou d’un rire. La première apparition a lieu sur la route pendant le voyage qui ramène Emma de Rouen, où elle a vu son amant Léon. Le rire de l’aveugle retentit alors qu’Emma côtoie le marchand d’étoffes Lheureux, symbole de la frivolité vaine et superficielle.   Mvt du texte : -          2 premiers § : la rêverie d’Emma : le texte restitue sa vision du monde, son enthousiasme romantique, ses manifestations affectives, ses mouvements d’âme vers une réalité qu’elle voit belle. -          La description de l’aveugle : le renversement avec l’apparition de la laideur, de la violence, de la mort. -          3 derniers § : rythmé par les notations temporelles, « Quelquefois «, « souvent «, « puis «, Flaubert profite du récit des mouvements et actions de l’aveugle pour articuler...
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«   Mvt du texte : -          2 premiers § : la rêverie d'Emma : le texte restitue sa vision du monde, son enthousiasme romantique, ses manifestations affectives, ses mouvements d'âme vers une réalité qu'elle voit belle. -          La description de l'aveugle : le renversement avec l'apparition de la laideur, de la violence, de la mort. -          3 derniers § : rythmé par les notations temporelles, « Quelquefois », « souvent », « puis », Flaubert profite du récit des mouvements et actions de l'aveugle pour articuler sa présence à la description du monde mental d'Emma.   Pbmatique : Quel est le sens de cette juxtaposition incongrue de motifs étrangers l'un à l'autre ? La provocation qui consiste à choisir un tel objet de représentation est justifiée par la puissance symbolique du motif.

La présence de l'aveugle traduit le sens du texte, le rend évident, le rend visible, le manifeste en inversant l'interprétation romantique de la situation donnée par Emma.

En opposant deux réels, un réel surinterprété, fantasmé, atténué et déformé par l'imagination d'Emma, et un réel cru, obscène dans la brutalité de sa description, Flaubert défend une nouvelle idée du travail littéraire détaché de l'idée de beauté littéraire.

Sur le plan narratif, l'aveugle permet au lecteur de lire le réel, celui même qu'Emma ne veut pas voir.   Elts d'analyse : • 1er § : pt de vue d'Emma ; exclamation relaie une exaltation du personnage nourrie par la journée avec son amant et que le récit s'apprête à confronter à la réalité plus concrète, plus brutale, celle du retour à Yonville, au quotidien, à la médiocrité.

Noter le vocabulaire assez négatif : « soques », « se tassait », « voyageurs impatientés », « seule ».

Fin du confort, de la complaisance, du plaisir.

Mvt du § globalement descendant marqué par les verbes après la remontée vers l'hôtel : se tasser, cacher sous, descendre, rester seul.

Cette descente possède une portée symbolique : on suit un état d'âme marqué par la séparation et l'impression de déchéance.

Noter aussi les préfixes des verbes marqués par la répétition : remonter, reprendre. La description est celle d'un rituel immuable dont la parataxe exprime le caractère mécanique.

Le cadre de. »

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