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LAYA Jean-Louis : sa vie et son oeuvre

Publié le 11/01/2019

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LAYA Jean-Louis (1761-1833). L’œuvre de Jean-Louis Laya est si profondément liée à la Révolution qu’il est impossible de l’évoquer en dehors de son rapport à l’événement historique. Laya est né à Paris. Après des études au collège de Lisieux, il écrit, en collaboration avec Legouvé, le Nouveau Narcisse (1785). En 1789, sa tragédie Jean Calas le situe dans le courant des Lumières. C’est une dénonciation du fanatisme populaire, suscité puis exploité par les autorités municipales et judiciaires, accompagnée d’un plaidoyer pour la tolérance. Laya y exalte le rôle émancipateur de la grande bourgeoisie éclairée, représentée dans la pièce par le personnage de La Salle, qui intéresse Voltaire au sort de la malheureuse famille Calas (il y a eu à la même période quatre pièces consacrées à cette affaire).

« études au collège de Lisieux, il écrit, en collaboration avec Legouvé, le Nouveau Narcisse (1785).

En 1789, sa tragédie Jean Calas le situe dans le courant des Lumiè­ res.

C'est une dénonciation du fanatisme populaire, sus­ cité puis exploité par les aUiorités municipales et judi­ ciaires, accompagnée d'un plaidoyer pour la tolérance.

Laya y exalte le rôle émancipateur de la grande bourgeoi­ sie éclairée, représentée dans la pièce par le personnage de La Salle, qui intéresse Voltaire au sort de la malheu­ reuse famille Calas (il y a eu à la même période quatre pièces consacrées à cette affaire).

Dans son drame les Dangers de l'opinion (1790), Laya procède à une criti­ que des préjugés et du pouvoir de l'opinion publique; mais les traits de l'auteur ne visent ici personne parce qu'ils visent tout le monde, en dehors de tOute caractéri­ sation sociale.

Ce flou idéologique témoigne d'une hési­ tation et d'un recul devant les développements révolu­ tionnaires.

En 1793, les choix sont faits : dans l'Ami des lois, Laya s'attaque directement aux Jacobins.

Il fait représen­ ter cette comédie le 2 janvier 1793, au théâtre de la Nation.

Aucune pièce ne devait provoquer d'aussi graves incidents pendant la période révolutionnaire : le procès du roi, les dissensions entre les Indulgents, les Girondins et les Jacobins agitent l'opinion; le théâtre de la Nation devient la tribune et le point de ralliemem de tous les modérés.

La Commune tente d'interdire la pièce, mais le public hue ses représentants et les gardes nationaux, exige que la représentation ait lieu et finit par obtenir satisfaction.

Laya, fin stratège, s'adresse directement à la Conven­ tion : celle-ci fait droit à sa réclamation et dénie à la Commune le droit de censurer un ouvrage dramatique.

Mais les incidents ont été si violents que les comédiens prennent peur, et comme, par ailleurs, le procès du roi mobilise 1' attention de l'opinion publique, les représen­ tations de l'Ami des Lois sont suspendues.

Curieusement, ces incidents ont tellement déterminé la réputation de la pièce que Laya ne pourra pas la faire reprendre sous la Restauration : il aura beau la remanier pour la transfor­ mer en pièce royaliste, les censeurs n'oublieront jamais qu'elle fut «séditieuse>>.

Elle était surtout habile.

Laya retourne contre les Jacobins l'accusation de démembrer la nation.

Tl les présente comme des ennemis de la léga­ lité nationale (Robespierre y apparaît sous le nom de Nomophage).

Le héros, Forlis, en vrai et sincère républi­ cain, fait appel à la justice populaire pour triompher de ses ennemis et finit par faire partager son idéal républi­ cain au ci-devant baron de Versac.

Tous ces thèmes sont, on le voit, d'inspiration girondine.

Par leur forme, les comédies et tragédies de Laya méritent plutôt le nom de drames : les enjeux y sont importants (la vie et la mort) sans que jamais le déroule­ ment de 1' action soit soumis à la fatalité.

Leur esthétique n'attira guère 1' attention des contemporains (sévère criti­ que de Chamfort dans le Mercure) et c'est, hélas! justice.

Après l'affaire de l'Ami des lois, Laya dut disparaître jusqu'à Thermidor.

Par la suite il donna encore quelques tragédies : les Deux Stuarts, en 1797, et Falkland, en 1799, à qui le jeu de l'acteur Talma valut un succès d'estime.

En réalité, jusqu'à la fin de sa vie, Laya consa­ cra le plus clair de ses efforts au journalisme, comme critique littéraire au Moniteur; il deviendra en 1813 pro­ fesseur à la Sorbonne et en 1817 entrera à 1' Académie française.. »

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