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Le Bourgeois Gentilhomme Molière V, 1

Publié le 05/01/2013

Extrait du document

• Madame Jourdain se moque de son mari ; elle l'insulte même. Ce n'est pas la première fois qu'elle

l'accueille de cette manière (cf. Ill, 3). Pour ce faire, elle utilise des mots familiers, péjoratifs et dégradants.

En demandant à son mari s'il ne va pas en masque et déguisé pour défier les habitants aux dés (c'est

proprement « porter le momon «), elle montre qu'elle n'accorde aucun sérieux à l'habit qu'il a revêtu lors

de la cérémonie et le transforme en déguisement de carnaval. On relève immédiatement après le verbe

fagoter (« Qui vous a fagoté comme cela ? «) qui dévalorise encore l'habit turc. La stupeur méprisante

éclate ici : « Qu'est-ce donc que cela ? Quelle figure ! « ; madame Jourdain s'en prend au visage

enturbanné et à l'allure générale de son mari. Le marqueur quelle indique le degré d'intensité de sa

consternation, qui doit s'entendre dans l'intonation de l'acteur.

« que du moment que M.

Jourdain soi revêtu, au propre comme au figuré, d’une dignité anoblissante remontant au Moyen Age, il est prêt même à se mettre au service d’un autre Dieu. • On peut remarquer que plus madame Jourdain questionne son mari, plus il revit la cérémonie, s'exaltant jusqu'à chanter et à danser comme il l'a vu faire.

La scène va donc crescendo et M.

Jourdain ignore toutes les questions de sa femme jusqu’à l’exclamation finale « Hélas, mon Dieu ! Mon mari est devenu fou.

» qui semble enfin l’atteindre mais qu’il rejette avec mépris. II.

La folie de M.

Jourdain poussée à l’extrême. a.

Une monomanie enfin assouvie : la satisfaction du héros. • Dans cette scène, monsieur Jourdain est plus que jamais heureux de sa nouvelle condition.Devenu Mamamouchi, il doit et veut être respecté par tous, à commencer par sa femme.

Aussi la rabroue -t-il avec violence : « Voyez l'impertinente ! » , « Il faut me porter du respect maintenant » et « Paix insolente ! Portez respect à Monsieur le Mamamouchi ». • Sa supériorité se manifeste aussi quand il fait la leçon à sa femme comme il cherchait à le faire à propos de ce que les maîtres lui avaient appris.

Par une phrase nominale exclamative, le dramaturge montre la sotte vanité de monsieur Jourdain : « Quelle ignorante ! », lance-t-il à sa femme qui vient de jouer sur les mots paladin/baladin.

Il est également fier de pouvoir traduire et expliquer le sens de Mamamouchi. b.

Un personnage au comble du ridicule. • Madame Jourdain se moque de son mari ; elle l'insulte même.

Ce n'est pas la première fois qu'elle l'accueille de cette manière (cf.

Ill, 3).

Pour ce faire, elle utilise des mots familiers, péjoratifs et dégradants. En demandant à son mari s'il ne va pas en masque et déguisé pour défier les habitants aux dés (c'est proprement « porter le momon »), elle montre qu'elle n'accorde aucun sérieux à l'habit qu'il a revêtu lors de la cérémonie et le transforme en déguisement de carnaval.

On relève immédiatement après le verbe fagoter (« Qui vous a fagoté comme cela ? ») qui dévalorise encore l'habit turc.

La stupeur méprisante éclate ici : « Qu'est-ce donc que cela ? Quelle figure ! » ; madame Jourdain s'en prend au visage enturbanné et à l'allure générale de son mari.

Le marqueur quelle indique le degré d'intensité de sa consternation, qui doit s'entendre dans l'intonation de l'acteur. • Plus loin, les propos incompréhensibles pour elle dont se délecte son mari sont ravalés au rang de « jargon ».

Le déictique ce...- là en accentue encore la charge méprisante.

En entendant le mot Mamamouchi, elle lui demande si ce n'est pas une bête, employant là encore un terme dépréciatif, fort éloigné de la dignité qu'il désigne.

Enfin son langage est insultant lorsque, malicieusement, elle substitue à paladin le mot dépréciatif baladin (terme péjoratif pour désigner un danseur), par quoi elle fait encore entendre que son mari se donne en spectacle de manière ridicule. • À la fin de la scène, n'ayant rien compris à l'habillement de son mari ni aux propos incohérents pour elle qu'il lui a adressés, Mme Jourdain, inquiète, en conclut qu'il est devenu fou.

La scène s'achève sur l'injonction qu'elle s'adresse à elle-même : « Courons l'empêcher de sortir ».

Ainsi son inquiétude porte avant tout sur les regards extérieurs qui ne feront que couvrir davantage son mari – et sa famille – de ridicule.. »

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